samedi 4 juin 2022

 

Extrait de " L'Homme qui avait vu l'Au-dela "
… La littérature sur ce sujet est prolifique : LyallWatson,
Raymond Moody, Elisabeth Kübler-Ross, Paul Misraki et
mille écrivains amateurs décrivent à peu près tous l’aventure involontaire des « revenants » avec les mêmes mots :
sortant de leur enveloppe corporelle et planant au-dessus du sol ils franchissent les murs, les obstacles matériels, voient leur corps allongé et les efforts des soignants pour les ramener à la vie. Passant par un tunnel noir qui débouche dans un lieu très lumineux ils sont accueillis par un être d’amour. Ils ressentent alors un grand bonheur, une immense liberté et sont très déçus au moment de réintégrer leur “guenille” terrestre.…
J’aurais eu beaucoup de choses à raconter à ce sujet mais
j’écoutais sans rien dire.
...Nous avons voulu savoir si cette histoire avait un fonds
de réalité ou s’il s’agissait d’un fantasme, alors usant de
la logistique de l’armée américaine nous avons demandé
aux cliniques et aux hôpitaux américains de contribuer à
une étude scientifique de grande ampleur :
les personnes devant subir une intervention chirurgicale
grave avec un pronostic vital incertain étaient informées
que dans la pièce contigüe au bloc opératoire nous avions
déposé un papier sur lequel était inscrit un mot. On évoqua
la possibilité infinitésimale qu’ils vivent une expérience de
décorporation pendant leur opération et dans l’hypothèse
où le cas se présenterait à eux on leur demanda de tenter
de visualiser le mot inscrit sur le papier et de le rapporter
à leur réveil.
- Combien ont rapporté le mot ?
- Aucun

vendredi 3 juin 2022

 

Fin novembre 2024, l'armée américaine et la NASA communiquèrent une information sidérante, relayée par les chaines télé et les réseaux sociaux du monde entier :

 "Nous avons enfin la preuve de l'existence de l'Au-Delà et nous pourrons bientôt entrer en relation avec lui..."

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Bonsoir

Après :

Méfiez-vous du Vieux qui porte une casquette à carreaux sur la tête

A toutes les femmes qu’on aime…

La Prophétie de Valentine        .

Mon nouveau livre : "L'homme qui avait vu l'Au-delà" sortira le 15 juin en édition limitée.

Il est prudent de réserver.

 Comment réserver ? serge.boudoux@orange.fr 



Amitiés Serge

jeudi 9 juillet 2020

Le dernier rempart

Puis-je me permettre d’apporter à l’édifice que constituent les discours et prises de position contre la police une petite pierre que celui qui n’a jamais péché pourra me jeter.
Je suis évidemment indigné par les actes de racisme quels qu’ils soient, d’où qu’ils viennent et quelle que puisse être la couleur de ceux qui en sont victimes. Je suis contre toute forme d'esclavage présent ou passé, l'esclavage est un crime contre l'humanité, et contre toutes discriminations actives ou passives, surtout celles qui sont dirigées contre moi et mon pays.
Il me semble toutefois que l’on se trompe de combat.
Il est un lieu commun de rappeler que dans la police, comme dans tout groupe humain, il y aura toujours quelques malades pour penser qu’un œuf avec une coquille foncée est différent d’un œuf à coquille claire, bien que dans une poêle ils aient tous deux le même blanc et un jaune identique.
Ceci dit il serait peut-être bon de rappeler que la police est là pour protéger les citoyens ordinaires contre les délinquants. Il se trouve que les délinquants sont de plus en plus violents et ne considèrent pas les caresses ou les bonnes paroles comme suffisantes à les distraire de leur but ultime : s'approprier par la violence le bien d'autrui.
Il y a quelque temps trois hommes cagoulés s’introduisirent à 10 h du matin dans notre maison où ma femme se trouvait seule, pensant donc s’approprier par la violence en quelques minutes ce que nous avions mis quarante ans à gagner à la sueur de nos fronts. Les maisons cossues attirent souvent les fâcheux.
Il eut sans doute été aimable de notre part de leur servir quelque boisson fraîche et de nous excuser de ne pas avoir d’argent liquide chez nous. Certains voisins courageux s’approchèrent en entendant les cris de détresse de ma femme. Les délinquants, puisque c’est le nom de ceux qui pratiquent le noble art de la délinquance, repartirent en traînant les pieds, bredouilles mais singulièrement énervés de ne pas avoir été rémunérés pour les heures supplémentaires effectuées et leurs frais de déplacement, non sans avoir menacé de mort avec un pied de biche cette douce épouse qui crut mourir ce jour-là.
Si j’avais été présent on peut penser et même craindre que, nous sentant en danger, j’eusse tenté de brandir ma 22 long rifle pour défendre les lieux et qu’il y ait des blessés.
Si un des cagoulés avait été blessé, j’imagine que sa famille se serait insurgée contre moi, affreux petit bourgeois qui se permettait de défendre son bien et sa famille puis il se serait sans doute trouvé un avocat culotté pour me réclamer des dommages et intérêts afin d’indemniser le pauvre agresseur agressé.
Heureusement, la gendarmerie intervint rapidement, les cagoulés détalèrent enfin et tout se termina bien ou presque : depuis ce jour ma femme n’aime plus notre maison et souffre régulièrement de crises d’angoisse et de panique.
Je tirai de cette mésaventure les conclusions suivantes :
- Le métier de délinquant est un métier dangereux, celui qui le pratique doit en accepter et en assumer les risques.
- La police est actuellement la dernière digue, le dernier rempart qui nous protège de l’instauration d’une société sauvage où régnera bientôt la loi de la jungle. Gardons-nous de désespérer ces braves qui, dégoûtés, pourraient bien baisser les bras et laisser le champ libre à la barbarie ordinaire. Ceux qui leur crachent dessus seraient sans doute les premiers à chercher refuge près d’eux en cas de besoin et se réjouiraient de trouver là un peu de sécurité.
Depuis la chute de l’empire romain nous savons que les civilisations sont mortelles. Une société qui serait incapable de faire respecter ses lois et ceux qui la défendent, dans laquelle chaque citoyen croirait pouvoir obtenir plus par la revendication que par son travail et son talent ou imaginerait que seul le gouvernement pourrait être responsable de sa réussite personnelle ou de ses échecs, serait vouée à une disparition rapide.
Sachons prendre la mesure de la grandeur de notre belle France qui n’est pas parfaite mais a su jusqu’à maintenant nous garantir une existence décente et luttons pour conserver notre douceur de vivre.
Et souhaitons que les vociférations de la rue ne soient pas le bruit que fait le bonheur quand il s’en va !!!

mercredi 8 juillet 2020

Encore un nouveau livre ? non, c'est LE livre

SORTIE IMMINENTE DE MON NOUVEAU LIVRE

L'humain n'est pas raciste, il est méchant et cupide

L'HUMAIN N'EST PAS RACISTE , IL EST MÉCHANT ET CUPIDE !

L’Humain n’est pas raciste, il est méchant et cupide !
Ce n’est pas pour me vanter, mais après la paresse et l’égoïsme ma troisième qualité est la mauvaise foi, ce qui m’autorise à discuter librement avec les antiracistes, mes frères et sœurs en inhumanité qui voudraient punir l'histoire à la lumière de notre ignorance actuelle de ladite Histoire alors allons-y, punissons !
L’humain est un animal méchant, sans cette méchanceté il n’aurait pas survécu. Nous vivons sur un sol européen qui vit défiler : Goths, Ostrogoths, Wisigoths, Sali-goths, Vandales, Celtes, Gaulois, Saxons, Francs, Huns et j’en passe, ethnies de même couleur de peau ou presque qui se massacrèrent allègrement jusqu’à ce que les Romains mettent tout le monde d’accord et emmènent les vaincus en esclavage à Rome. L'esclave travaille gratuitement, le Romain est cupide, je demande donc qu’on rase la ville de Rome.
Comme les Francs avaient également beaucoup massacré et utilisé des esclaves avant de donner leur nom à notre beau pays, je demande également, mais avec regret, que l’on débaptise la France et qu'on l'appelle désormais GREVELAND, le pays de la grève perpétuelle..
Au seizième siècle, suite aux voyages de Christophe Colomb, les Espagnols conquirent les empires Aztèques et Incas qui avaient réduit en esclavage les autres peuplades d’Amérique centrale et du sud. Ils voulurent les faire travailler dans les mines d’or et d’argent, prétextant qu'ils étaient des animaux, mais l'indien était fragile, 80 % de la population indigène disparut en quelques années victime de mauvais traitements, de famine et des maladies européennes. L’église s’empara de l’affaire et lors de la fameuse « controverse de Valladolid » décida du bout des lèvres que les indiens étaient peut-être des humains, peut-être, qu’il convenait en tous cas de les baptiser avant tous nouveaux sévices, et, se fondant sur un obscur verset de la Bible, révéla que le seigneur ayant créé les noirs pour les faire travailler dans les mines il était légitime de s'en servir comme esclaves. Je demande donc :
- que la ville de Valladolid et le Vatican soient rayés de la carte, la statue de Christophe Colomb déboulonnée, la Bible interdite et le Pape jeté en prison.
Une de mes belles-filles est bourguignonne, or il se trouve que Jeanne d’Arc fut capturée par les bourguignons, vendue aux Anglais et brûlée, le Bourguignon est traître. Je demande donc à ce que la Bourgogne change de nom, quand à ma belle-fille, qu'elle ne s’inquiète pas, je lui accorde le sursis pour ce sale coup perpétré par ses ancêtres (mais la prochaine fois c’est perpète).
En Amérique du nord les Comanches massacraient les Apaches qui abattaient les Cheyennes qui tuaient les Navajos qui exterminaient les Sioux qui s'en prenaient aux Iroquois et au dernier des Mohicans avant que les Européens ne massacrent tout ce beau monde ou presque, les survivants étant parqués dans des réserves où pour les protéger des rigueurs de l’hiver on leur distribua des couvertures infestées du virus de la variole. Les mêmes bonnes âmes importèrent des esclaves noirs d’Afrique pour cultiver le coton, l’Américain est méchant. J’exige que le coton et les couvertures soient désormais interdits.
En Afrique certains chefs de tribus se constituèrent des fortunes en vendant leur propre population aux négriers blancs et Arabes qui s‘en donnèrent à cœur joie. Les Arabes adoraient également les esclaves blanches, sous l’appellation de barbaresques ils écumèrent la méditerranée, razziant même l’île de Porquerolles dont ils emmenèrent en esclavage, entre autres, le gouverneur, sa femme et ses enfants. Je voudrais que l’on stigmatise et condamne l’Afrique et l’Arabie.
Plus tard l’ambassadeur français demanda au Dey d’Alger de calmer un peu ses barbaresques, ce à quoi celui-ci répondit, dit-on, par un coup d’éventail. (si ce n’est pas vrai c’est bien trouvé). La France en profita pour envahir l’Algérie et se l’approprier. Je demande à changer le nom de la ville d’Alger.
Les Français et les Anglais colonisèrent et se partagèrent le monde. Comme je suis Français je trouve normal qu'on exporte notre belle civilisation colonisatrice mais il faudrait punir les Anglais pour cette même raison en rasant Big Ben et en débaptisant la gare de Waterloo qui rappelle notre défaite. .
Plus près de nous les Nazis (blancs) exterminèrent les juifs, les tziganes, les homosexuels, les trisomiques, les opposants, (blancs également) après s'en être servis comme esclaves ou sujets d'expériences médicales le Nazi est méchant. Les Japonais enterrèrent vivants les Chinois de Nankin et les Vietnamiens qui sortaient tout juste de leur guerre de libération entreprirent immédiatement d' envahir le Cambodge, l’Asiatique est pervers. Parallèlement les grands hommes inspirateurs des grandes idées du 20 ème siècle (Staline, Mao, les Khmers rouges, Franco et autres dictateurs de gauche et de droite etc…) se mirent à décimer leur propre population. Le grand homme est méchant mais il n’est pas raciste.
En 1994 les Hutus ( noirs ) tuèrent 800 000 Tutsis.( noirs aussi. je crois qu'ils reprochaient, entre autres récriminations, aux Tutsis d'avoir un nez fin alors qu'eux en avait un gros ?) le Hutu est méchant mais a bon goût, un visage est plus beau quand il a un nez fort au milieu de la figure.
Et que dire des hommes qui tuent leur femme ? L’homme violent est féminicide et parfois infanticide donc méchant mais pas raciste.
Mon propos, dans lequel certains grognons trouveront des approximations dues à mon ton volontairement cynique ( il faut faire mine d’en rire pour ne pas en pleurer) n’a pas pour objet de faire un cours d’histoire mais de montrer que depuis toujours les humains se sont massacrés et ont réduit les vaincus en esclavage, non en vertu d’un quelconque racisme mais au nom d’une méchanceté inhérente à l’humanité et d’une simple mais horrible cupidité. Le racisme n’est qu’une conséquence de cette disposition à la méchanceté et à la cupidité, on dort mieux lorsque l'on dénie à ses victimes toute humanité et qu’on peut les réduire à l'état de simples objets marchands. Les victimes d’aujourd’hui seront d’ailleurs les bourreaux de demain lorsque leur population sera majoritaire. Tous les discours n’y feront rien, seule la loi et l'éducation peuvent réguler l’animalité de l’homme
L’Humain est méchant mais il y a pire : notre comportement est différent selon que nous soyons seul ou en groupe
Seul, un humain est un être méchant mais raisonnable, souvent attachant, capable d’apprécier le beau, sensible à la souffrance de son prochain ou de son lointain.
L’humain redevient animal et se transforme totalement lorsqu’il fait partie intégrante d’une foule. Il devient bête, disponible à toutes les manipulations, fake-news, et ouvert à toutes les folies. Telle manifestation réclamant une baisse des prix de l’essence se termina par l’incendie du Fouquet’s qui, sauf erreur de ma part, ne vend pas de carburant et par la destruction du tombeau du soldat inconnu, symbole de ces pauvres garçons morts à vingt ans au temps d’aimer, sacrifiant leur vie pour que les générations futures soient libres de pisser sur leur tombe.
On peut, on doit lutter pour contenir sa méchanceté originelle et ne pas sombrer dans la bêtise. J’habite un village où se côtoient blancs, noirs, tunisiens, asiatiques, tous gens de bonne composition qui vivent paisiblement sans agresser leurs voisins, sous l’œil débonnaire de policiers de toutes couleurs. Je ne vous dirai pas le nom de ce village, nous ne voudrions pas que les miasmes de la bêtise et de la méchanceté nous atteignent et ne nous transforment en racistes et antiracistes qui sont les deux versants d’une même haine. N’oublions pas que ceux qui se disent antiracistes aujourd’hui seront peut-être les racistes de demain.
Maintenant, racistes et antiracistes peuvent tirer sur moi, mais qu'ils visent au cœur…Épargnez mon beau visage métissé de Picard, d'Italienne et de Néandertalien !

samedi 23 novembre 2019

Un Envoûtement ?












Histoire vraie. 


Lyon, juin 1999.



Jean Marc.

Madame Ginette hochait la tête, manifestement soucieuse à la vue des cartes retournées : numéros 15, 12, 22, le Diable, le Pendu et le Mat.
Il faut reconnaître que le résultat de ce second tirage faisant suite au précédent au cours duquel beaucoup de cartes néfastes étaient sorties démontrait que la situation était préoccupante.
- Il n'y a plus aucun doute, vous êtes victime d'un envoûtement, me dit-elle.
J'en étais sûr, il y avait trop longtemps que cela durait.

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L'armée m'avait viré, stoppant net ma carrière de maître-chien, aucune femme ne voulait rester avec moi, je ne gardais aucun emploi pourtant mes potes buvaient autant que moi et conservaient le leur.
Bon je vous accorde que la tendresse n'est pas particulièrement mon point fort, mais une baffe de temps à autre ne peut pas expliquer que mes copines me quittent régulièrement après quelques semaines de vie commune et je me suis toujours bien tenu à mon travail de chauffeur de cars scolaires. Jamais un accident ni le plus petit accrochage à déplorer, même quand la bière et le cannabis obscurcissaient un peu mon esprit. Les enfants se tenaient à carreaux dans mon bus, je sais me faire respecter.
                                                                                                               
J'ai commencé à me douter de quelque chose lorsque mon dernier employeur, pourtant brave type, m'a licencié en me conseillant " d'aller voir quelqu'un" pour avoir donné un coup de boule à un ado mal poli. Les parents s'étaient plaints, on se demande comment les gens élèvent leurs gosses, si un jour j'en ai un il aura intérêt à marcher droit !

Aller voir quelqu'un ? Ne comprenant pas ce qu'il voulait dire j'ai sollicité l'avis de ma nièce qui interroge chaque matin son jeu de tarots avant de démarrer sa journée.
Gravement elle a réfléchi et m'a donné l'adresse de Ginette, spécialiste en voyance, désenvoûtement et retour d'affection, elle habite un petit appartement au rez de chaussée d'un HLM de la banlieue de l'est lyonnais.

A la première consultation elle m'a vendu un gros lézard empaillé, 150 €, en me conseillant de l'installer dans la boîte à gants de ma voiture, tête dirigée vers le volant, d'après elle les mauvaises ondes seraient ainsi neutralisées.
Mon neveu qui m'avait emprunté un jour la voiture frôla la crise cardiaque en ouvrant ma boîte à gants. Découvrant ce monstre prêt à lui sauter dessus, il l'a jeté aux ordures.

De toutes façons cela n'avait pas suffi, ma dernière conquête m'a quitté après deux semaines de tension maximale, elle est partie à temps car après trois ou quatre bières et quelques chichons j'avais envie de la tuer !
 C'est quand même révélateur que quelqu'un m'a fait quelque chose, non ?

Au second rendez-vous Ginette sembla soucieuse à la vue des cartes retournées : numéros 15 12, 22, le Diable, le Pendu et le Mat.
Le résultat de ce second tirage démontrait que la situation était préoccupante.
- Il n'y a plus aucun doute, vous êtes victime d'un envoûtement, me dit-elle.

Elle insista pour visiter mon appartement, seule, et découvrit derrière la cuvette du w c une petite boîte en carton contenant un crapaud desséché entourée de papiers revêtus de signes mystérieux, preuve supplémentaire d'après elle de la malédiction pesant sur moi. Le rituel de purification de mon habitation nécessita un versement supplémentaire de 150 €, les esprits épurateurs ne travaillant pas gratuitement il faut les encenser sans mégoter.

A la troisième consultation je retournai plusieurs autres cartes apparemment funestes et la conclusion fut sans appel :
- L'envoûtement provient d'une femme brune qui vous en veut, son nom comporte ou commence par la lettre L.
J'ai réfléchi et passé en revue la dizaine de compagnes ayant partagé mon existence plus ou moins longtemps. Une seule correspondait à la description de Ginette, une certaine Laurence, infirmière libérale que j'avais un peu cognée après deux mois de cohabitation. Punition bien méritée, elle avait refusé de me servir mon apéro devant mes copains. La honte pour moi !
 Vous auriez vu sa tête après la correction hé hé ! ça valait bien les quinze jours de prison avec sursis dont j'avais écopé.

Je ne l'avais jamais revue. Cela faisait bien cinq ans que nous nous étions perdus de vue.
Grâce aux réseaux sociaux je l'ai localisée sans difficultés, une infirmière libérale doit un peu communiquer pour son business, elle ne se cache pas. Elle habite à une vingtaine de kilomètres de mon domicile. Après quelques repérages discrets j'ai constaté qu'elle était maintenant maman d'une jolie petite fille.
Elle aurait pu se tenir tranquille, mais non, je ne sais pas pourquoi elle me poursuivait de sa haine ? Pourquoi m'avoir envoûté ? Les femmes sont incompréhensibles.
En tout cas, je ne vais pas me laisser faire.

- Le feu est un remède souverain contre les sorcières et les envoûtements, a dit Ginette.
Elle m'a proposé d'acheter une poupée de chiffons (150 €) qui représenterait l’Envoûteuse. Dotée d'un sortilège mystérieux (100 €) et jetée sur un bûcher plus ou moins Vaudou constitué d’herbes magiques (100 €) le problème serait réglé.
Tout ceci me parut compliqué et bien trop coûteux.
Je tournai le problème dans ma tête. Après quelques bières et deux chichons la solution m'est apparue, évidente et économique…

 Un matin, après un certain nombre de petits verres de tequila et un peu de shit pour me donner du cœur au ventre j'ai aspergé Laurence avec cinq litres d'essence (7 €) et craqué une allumette.

 Un voisin l'a éteinte avec l'extincteur de l'immeuble et en l'entourant d'une couverture.
Tenez-vous bien, cela n'a pas suffi, la malédiction continuait à me poursuivre, le voisin avait noté l'immatriculation de ma voiture, la police m'a retrouvé et arrêté dans la soirée.
 Si même le feu n'agit plus sur les envoûteuses où va-t-on ?

Mon compagnon de cellule prétend que Ginette me manipule et me prend pour un con.
- L'infirmière n'y est pour rien, bois moins et arrête de fumer la moquette tu n'auras pas tous ces problèmes, à 35 ans tu devrais quand même réfléchir un peu, m'a-t-il dit.
 Il n'a rien compris, il est très bête, s'il était intelligent il ne serait pas en prison pour une escroquerie minable !
Moi c'est différent c'était un cas de légitime défense.

 Dès ma sortie de préventive qui ne saurait tarder car mon avocat commis d'office a détecté une erreur de procédure lors de ma garde à vue, puisque le feu est inefficace j'envisage de noyer Laurence pour que ça s'arrête.

mercredi 20 novembre 2019

L'échangiste





Mon prénom ( prédestiné) est Richard.
J'aurai 58 ans en juin. Angélique, 36 ans, rencontrée sur internet vit avec moi depuis deux ans et demi. Nous habitons une maison magnifique dans le quartier Cannes Californie.

Patron d'une grande agence immobilière et d'une société de marchand de biens à Cannes, je brasse beaucoup d'affaires, manipule de grosses sommes d'argent et gagne très bien ma vie.
 Issu d'une famille pauvre mon enfance fut difficile, alors ayant toujours peur de manquer j'accumule les placements monétaires et immobiliers, c'est un peu maladif chez moi.
 Sécurité avant tout telle est ma devise !

 Voici mon secret pour gagner gros sans trop de risques :
 Après avoir repéré dans mon fichier clients un appartement proposé par un propriétaire aux abois (suite à divorce, chômage, maladie etc…) pressé de vendre, je signe immédiatement à titre personnel un compromis avec faculté de substitution et de nombreuses conditions suspensives, le tout à un prix bien au-dessous de celui du marché.
 Les malheurs des malchanceux de la vie font les affaires des riches, c'est ce que l'on appelle le ruissellement, théorie chère à notre nouveau président qui ne s'attendait vraisemblablement pas à ce que ce système fonctionne surtout dans ce sens !

 Je fais traîner un peu les demandes de prêts et profite des délais légaux pour tenter de revendre plus chers les biens avant de les avoir achetés.
 Il m'arrive même de céder mon compromis à un confrère ayant un acheteur, ceci bien sûr moyennant une commission occulte ce qui est totalement illégal, mais occulte signifie : pas vu pas pris.
En cas de réussite des transactions, ma société (bénéficiant de frais de notaire réduits et d'une exonération de taxe sur la plus-value ce qui n'est pas négligeable) se substitue à moi et termine l'opération, dans le cas contraire un refus de prêt me permet de résilier mes engagements.
Dans cette hypothèse le propriétaire en péril financier qui comptait percevoir rapidement ses fonds se retrouve alors dans une situation catastrophique, des amis à moi rachètent sa propriété pour une bouchée de pain moyennant une honnête rétro-commission en espèces nommée en jargon du métier : du chocolat. 
Gagnant sur tous les tableaux ! Vous avez compris ?

Ces activités de marchand de biens (ou de mal) étant quand même risquées tous mes actifs sont depuis peu au nom d'Angélique en qui j'ai maintenant une confiance absolue.
 Au terme d'un montage sophistiqué elle est devenue l'actionnaire principale et la présidente de ma société, une SAS (société à actions simplifiée) dénommée " L'immobilière du soleil " au sein de laquelle j'occupe modestement le poste de directeur commercial salarié cadre.
N'étant pas officiellement dirigeant (les dirigeants de société n’ont pas droit aux allocations versées aux salariés) en cas de perte d'emploi je percevrai de grosses indemnités de chômage, j'ai pensé à tout. La société m'a accordé un salaire important et une Porsche de fonction !
Angélique est également actionnaire majoritaire d'une SCI propriétaire d'un joli immeuble proche de la Croisette et de deux maisons cossues dont celle que nous occupons en qualité de locataires, elle roule en Lotus Elise qu’elle a préféré à une Audi Q5, « la Lotus est plus féminine » a-t-elle affirmé.

  En cas de problème (certains propriétaires teigneux et désespérés se rebiffent parfois quand je résilie le compromis), mauvaises affaires ou revers de fortune on ne pourra rien me prendre puisque je n'ai rien à mon nom sauf le bail de location. Sécurité avant tout !
Vous avez suivi ?

 Le comptable qui m'a conseillé ce montage m'a dit en plaisantant : statistiquement vous avez moins de risque de vous faire dépouiller par votre compagne que par le fisc ou des créanciers éventuels ! J'ai beaucoup ri, ayant toute confiance en elle.
Pour le moment financièrement tout va bien.
Fin de l'histoire alors ? Non.

Le problème est d'ordre plus intime. Depuis quelque temps je m'ennuie sérieusement avec Angélique, au lit ce n'est plus comme aux premiers jours. La routine est mauvaise pour la libido et elle est de plus en plus "coincée".
 Ne l'ayant jamais trompée, question d'éthique personnelle, il n'est pas envisageable pour moi de prendre une maîtresse comme me l'a conseillé mon ami Nicolas. Il parait que pour lui la solution fut fort bonne, il s'éclate avec sa maîtresse et n'a jamais eu autant envie de sa femme. Changement d'herbage réjouit les veaux !

Un autre ami m'a soufflé une autre solution qui semble le satisfaire, l'échangisme. Il m'a glissé à l'oreille une adresse ou des couples " libérés " se retrouvent en toute discrétion.
Après plusieurs jours d'hésitations avec beaucoup de précautions oratoires j'en ai touché deux mots à Angélique.  Deux mots pas trois, elle m'a immédiatement calmé, très catho elle ne plaisante pas avec la morale.
- Arrête tout de suite, il n'est pas question que je te regarde "baiser" une autre et je n'accepterai jamais qu'un autre homme me touche.
Un ange passa, les ailes chargées de réprobation.
Elle a rajouté après quelques secondes d'un silence lourd de reproches :
- Tu pourrais supporter qu'un autre homme me déshabille, me caresse, m'embrasse ou même me pénètre ?
Effectivement, annoncé comme ça c'est dur à entendre, moi j'envisageais plutôt le côté soft, par exemple une belle inconnue " s'occupant" de moi et d'Angélique en même temps.
Je bredouillai des excuses bidon, prétextant quelque plaisanterie, mauvaise j'en convins.

Trois mois plus tard, notre situation sexuelle continuait à se dégrader. Nous avions encore des rapports intimes (horrible expression), mais ils étaient de plus en plus espacés et le peu qui subsistait n'était guère satisfaisant. Pour tout dire, je m'emmerdais et voyais bien qu'Angélique, nouvelle marquise des anges artificiels venus d'un faux septième ciel, simulait le plaisir avec application et difficulté lorsqu'elle ne trouvait pas d'excuses pour se défiler au moment du sacrifice hebdomadaire, ce qui me contrariait beaucoup et m'humiliait.
Nous étions les acteurs d'un mauvais film, toujours le même, dont nous connaissions à l'avance le début, le milieu et la fin…décevante et amère.

Je tentai alors une nouvelle manœuvre d'approche, argumentant qu'on pourrait au moins jeter un coup d'œil sur les activités des gentils échangistes. Quelquefois regarder les autres faire des cochonneries excite autant que les faire soi-même, le plus gros organe sexuel de l'homme restant tout de même le cerveau.
Après m'avoir fait promettre que personne ne nous toucherait elle accepta à regret d'aller voir ce dont il s'agissait.
Je réactualisai mes informations auprès de mon ami qui me donna quelques conseils, une mise en garde que j'entendis à peine et le mot de passe indispensable à l’ouverture des portes de ce lieu de perdition fantasmatique.
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Ce samedi soir était doux et parfumé. Arrivés à la discothèque la X… dans l'arrière-pays j'annonçai discrètement au Cerbère gardien de l'entrée, outre le nom de notre parrain, le sésame qui devait nous permettre d'accéder à ce nouvel Eden sulfureux. Il me répondit :
- Ici c'est donnant gagnant, qu'avez-vous à échanger ?
 Je lui montrai subrepticement Angélique restée en retrait, il la jaugea d'un regard de marchand de bestiaux, à ce moment sans ma peur de passer pour un dégonflé nous serions repartis. Après avoir encaisser le montant exorbitant du ticket d'entrée il consentit enfin à nous introduire dans l'endroit magique.

  C'était une grande salle en sous-sol à laquelle on accédait par un escalier connu uniquement des habitués souhaitant exercer d'autres activités plus physiques et intimes que la danse.
 De gros rideaux rouges épais couvraient les murs, il faisait très chaud. Une odeur de parfums lourds, de transpiration et de sperme flottait dans l'air, une musique entêtante et exotique couvrait à peine les gémissements et les cris surgissant par moments de la quasi obscurité. Des préservatifs offerts par la maison étaient disséminés sur des présentoirs.
Au fond de la pièce sur une petite estrade bien éclairée une femme se déshabillait, à ma grande surprise deux hommes nus vinrent la rejoindre et entreprirent de la prendre en sandwich. Tétanisé je n'en croyais pas mes yeux et bientôt mes oreilles lorsqu'elle se mit à hurler son plaisir, Angélique restait collée à moi, sans doute inquiète.
Un jeune couple vint échanger quelques mots, difficilement vu le bruit ambiant. Comme nous ils étaient novices en matière de troc humain.

Lorsque nous sommes partis, soulagés de constater que personne ne nous avait agressés, j'étais très excité. Ma surprise et mon bonheur furent complets quand ma marquise me demanda de garer la voiture dans un petit chemin et dégrafa ma braguette pour me faire, maladroitement, ce qu'elle pensa être la fellation du siècle.  La nuit fut presque coquine, moins ennuyeuse que d'habitude.

Vous l'avez compris, nous pensions avoir trouvé là notre équilibre et sommes rapidement passés du statut de timides débutants à celui de vieux briscards de l'échangisme, jusqu'au jour où…

J'avais déjà remarqué qu'Angélique ne respectait pas la règle que nous nous étions fixés sur les conseils de certains anciens : changer chaque fois de partenaire pour ne pas s'attacher dangereusement.
Moi j'aimais surtout regarder, mais un colosse blond aux yeux bleus surnommé pour cela " le Norvégien" par les hommes et " le Concombre " par les femmes, sans doute en hommage à son organe surdimensionné, semblait très intéressé par ma monnaie d'échange. Il guettait manifestement notre ou plutôt sa venue et s'empressait chaque fois de la prendre par la main dès notre arrivée avec des allures de propriétaire pour l'entraîner dans la pénombre.
 Je pris discrètement quelques renseignements sur lui, il ne travaillait pas, vaguement gigolo il aimait, semble-t-il, vivre aux crochets des dames aisées roulant en belles voitures et appréciant les beaux légumes. Pour accéder au paradis des échangistes il s'exhibait chaque fois avec une nouvelle conquête vulgaire, peu farouche et prompte à la permutation. 

 Le jour où je vis avec stupeur mon Angélique installée à quatre pattes sur l'estrade très éclairée se faire sodomiser par le Norvégien en hurlant sa jouissance au vu et à l'ouïe de tout le monde je fus à la fois très excité, à la fois mordu aux tripes par une terrible jalousie. Elle m'avait toujours refusé ce qu'elle appelait une perversité dégoûtante, elle avait vraisemblablement changé d'avis sur le sujet et n'avait plus trop de peine à composer avec la morale.
Nous fûmes cités en exemple par certains nouveaux et félicités pour notre ouverture d'esprit, bien que pour moi ce qui était désormais bien ouvert ne releva pas de l'esprit.

Arrivés à la maison je fis une suggestion : ayant retrouvé un bel équilibre sensuel nous pourrions maintenant nous passer de ces extravagances échangistes qui devaient rester, à mon avis, très passagères et commençaient à me dégoûter. Angélique ne répondit rien.
Le samedi suivant elle se pomponna, se parfuma, revêtit sa panoplie de femme fatale et piaffant d'impatience demanda :
- Tu viens ?
- Où ?
- Ben, comme d'habitude à la X…
Son image, nue à quatre pattes sur la scène, ne quittait pas mon esprit et la jalousie déchirait mon ventre.
- Non, ce soir je n'ai pas envie. En fait je n'ai, je n'aurai jamais plus envie je crois.
- Bon, moi j'y vais
- Non, reste avec moi on va s'éclater tous les deux.
Le regard qu'elle me lança me terrifia, il disait clairement :
- Pauvre type, si tu crois que tu peux encore me faire jouir détrompe toi, j'ai trouvé beaucoup mieux.
Elle est partie sans un mot de plus.
 Je ruminais, il fallait s'en douter, mon ami m'avait prévenu : au début les femmes ne veulent jamais faire de l'échangisme, on les persuade toujours avec difficulté et… on réveille un monstre en elles qui les pousse à ne plus arrêter.
Une heure plus tard ma jalousie, mauvaise conseillère, me poussa à aller crever les quatre pneus de la Lotus garée sur le parking de La X…
Dans la soirée je regrettai mon mouvement d'humeur. Au petit matin elle n'était pas rentrée, mortellement inquiet je l'appelai vingt fois, son portable ne répondait pas.  Le dimanche soir elle est arrivée, glaciale et m'a lancé :
- Le salopard qui a crevé mes pneus va le payer cher !
Elle a pris une douche et s'est enfermée dans une des chambres d'amis.

 Son comportement m'a énervé et terriblement déçu. Moi il ne faut pas me décevoir !

Le lendemain quand je suis revenu du boulot vers treize heures, ne pouvant ouvrir ma porte avec ma clé malgré tous mes efforts, j'ai sonné. Un colosse blond aux yeux bleus, le Norvégien, est sorti de ma maison avec deux valises à la main.
Il les a posées devant moi et m'a dit :
- Tu as une minute pour récupérer tes valises et déguerpir, à partir d'aujourd'hui, j'habite ici chez Angélique, toi tu n'as plus rien.
Il me dominait d'au moins dix centimètres en hauteur et cinquante centimètres en largeur ce qui réduisait considérablement mes velléités de contestation.
Angélique est sortie à son tour, le blond l'a prise dans ses bras, protecteur. Je n'avais jamais vu des yeux féminins exprimer autant de haine et de mépris, son vrai visage se révéla ce jour- là :
- La maison est à moi, les sociétés sont à moi, tout est à moi, toi tu n'es rien. Dès demain tu seras licencié et tu me rendras la Porsche, maintenant dégage de ma vue, petite bite, connard !

Petite bite, connard ? Je n'ai pas trop aimé ces qualificatifs qui ne me décrivent pas fidèlement.

Mon comptable avait tort, statistiquement on a plus de risques d'être dépouillé par sa compagne que par le fisc, celui-ci tombant rarement en pâmoison devant un concombre de passage.

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La nouvelle amoureuse a crié victoire trop tôt.
 Moi il ne faut pas me prendre pour un lapin de trois semaines, Angélique avait oublié ou n'avait pas réalisé que je lui avais fait signer des cessions de parts en blanc ainsi qu'une reconnaissance de dette dûment authentifiée correspondant au montant de la valeur des actions. Une heure plus tard   le service des impôts enregistrait les documents par lesquels je redevenais actionnaire majoritaire de la SAS l'immobilière du Soleil et de la SCI propriétaire, entre autres, de la maison cossue dont j'étais le seul locataire. Le tout sans débourser un centime.
 Vous avez suivi ?

 Adepte de l'échangisme, elle a échangé… une vie confortable avec moi contre une existence très précaire avec le Norvégien.

Celui-ci ne va pas être content, Angélique est maintenant vraiment à poil mais pas au sens qu'il souhaitait.
Elle n'a plus rien mais m'a menacé de tout révéler au fisc. Je cite ses paroles : " tes petites magouilles ainsi que les nombreux dessous de table perçus ces derniers temps vont beaucoup intéresser ton Contrôleur des Impôts ".
 Dessous de table ? Elle se croit encore dans les années 80, aujourd'hui on dit " chocolat " mais basta, qu'importe le flacon pourvu qu'on ait l'ivresse.

  Le lendemain matin j'ai passé un coup de fil pour organiser un rendez-vous impromptu qui va vous surprendre afin de museler l'Indiscrète.

 Le jour où les deux amants dépités ont rendu la Lotus et vidé les lieux qu'ils occupaient sans droit ni titre, le bail étant à mon seul nom, je lui ai transmis ce message (inspiré d'un certain Jean Richepin).


Regardez les vieux coqs jeune oie édifiante
Jamais vous ne pourrez monter aussi haut qu'eux
Et le peu qui viendra d'eux à vous c'est leur fiente
Les bourgeois sont contents de voir partir les gueux.


Elle m'a répondu, tirés également de Richepin et de Tristan Bernard (je lui ai tout appris) :

Regarde- moi passer, libre, fière, sauvage
Franchissant les rivières les vallées et les monts
Où mes désirs m'entraînent loin de tes esclavages
Où l'air que je respire détruirait tes poumons.

Tu vivras au château j'ai choisi la bicoque
 Sans doute serai-je gueuse, cependant
J'ai trente-six ans pauvre vieux coq
 Et je t'emmerde en attendant !

- Pfff, ces gens démunis et vulgaires n'ont vraiment aucune classe !

Deux jours plus tard le Norvégien m'a rejoint dans un bar pour recevoir son enveloppe contenant cinq mille euros en liquide.
 Je n'ai pas menti en disant que vous seriez surpris.
En comptant discrètement mais avidement les billets il s'est excusé de la grossièreté avec laquelle il m'avait mis à la porte de ma maison mais je l'ai rassuré, comment lui en vouloir, il avait bien honoré notre contrat en la persuadant de rester muette. Comme convenu lors de notre rendez-vous secret il la quitta le lendemain contre promesse d’une nouvelle enveloppe confortable, elle se retrouva ainsi à la rue. La pauvre, hé hé.
D'un inconvénient il faut savoir faire un avantage, il m'a bien débarrassé d'Angélique l'emmerdeuse.

Désespérée face à mon refus de la reprendre, je n’avais plus confiance, elle s'ouvrit les veines dans une petite chambre d'hôtel après avoir avalé un tube de Rohypnol.

 C'est la version officielle. Entre vous et moi, je l'ai un peu (beaucoup) aidée à se suicider, précaution et petite vengeance personnelle pour avoir menacé de me dénoncer au fisc, traité de " petite bite, connard " et avoir tenté de m'escroquer et me dépouiller.
 Son comportement m'avait vraiment déçu et moi il ne faut pas me décevoir !

 J'ai fait courir un bruit en ville prétendant que le Norvégien ne serait pas étranger à sa mort. Les gigolos sont toujours soupçonnés dans ces cas-là, calomnions, calomniez il en restera toujours quelque chose.
 Mon ami le commissaire m'a susurré à l'oreille qu'il allait s'occuper de lui, son arrestation ne saurait tarder.

 La police est intervenue trop tard, sans doute rongé par le remords a-t-on supposé il a sauté d'une fenêtre de son appartement du quatrième étage.
Des amis costauds qui, eux, n'avaient rien de personnel contre lui m'ont aidé à le pousser, moi j'avais besoin de le faire taire et le coup de la sodomie de ma copine devant tout le monde ainsi que le ton par lequel il m'avait mis dehors de ma maison m'étaient restés en travers de la gorge contrairement à ce que j'avais dit. Mentir à un ennemi n’est pas pécher.
La plus grosse part des cinq mille euros de notre " contrat " a été retrouvée et récupérée, il n'avait pas eu le temps de tout dépenser. Ce n'est pas très sport convenons-en mais les affaires sont les affaires.

Un mois plus tard Marie Charlotte, jeune et jolie rousse aux yeux verts rencontrée au club échangiste s'est installée chez moi.
 Il aurait été difficile de ne pas la remarquer. Authentique nymphomane elle était constamment entourée de plusieurs mâles nus et assidus, j'aimais regarder tous ces gars la prendre de tous les côtés et l'entendre crier.
 Sur le plan sexuel elle est beaucoup plus talentueuse qu'Angélique, avec elle il n'y a aucun risque d'ennui.
 Je vais bien m'éclater maintenant d'autant que n'ayant aucun sentiment pour elle ce sera comme m'offrir un joli pot de fleurs. Heureusement sur le marché de l'échangisme contrairement à celui des antiquités une potiche a une valeur intrinsèque pour sa beauté et non pour son ancienneté.
 Le fric permet de s’offrir une belle maison, une belle voiture, pourquoi ne se paierait-on pas une femme magnifique ?
Elle n'aura jamais le prix Nobel de littérature, mais comme disait Bécaud " pour l'amour on ne demande pas aux filles d'avoir inventé la poudre."

Dans quelque temps, lorsqu'elle aura mérité ma confiance, je lui vendrai les parts de mes sociétés en contrepartie d'une reconnaissance de dette correspondant à la valeur des actions.  Elle me signera également des cessions de parts en blanc.
 En cas de revers de fortune on ne pourra rien me prendre puisque je n'aurai rien à mon nom.
Vous avez suivi ?
J'espère pour elle qu'elle ne me décevra pas comme toutes celles qui l'ont précédée. Moi il ne faut pas me décevoir !

 Que dites-vous, je suis un beau salaud ? Je suis insensible à la flatterie !

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Il n'a aucun besoin de baisers sur ses lèvres
Et loin des songes vains, loin des soucis cuisants
 Possède pour tout cœur des finances sans fièvre
 Placements réguliers taux garanti dix ans.


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Cette histoire est extraite du livre vendu sur Amazon, Fnac, Cultura etc...


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