jeudi 26 octobre 2017

L'épouse, le mari et la prostituée (extraits)




 


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 ....Tout était pour le mieux dans le meilleur des mondes azuréens quand par un beau matin de printemps, on vit éclore sur le bord du lac de Saint Cassien une dizaine de jeunes filles brunes et blondes court vêtues, très sympathiques, invitant par des gestes non équivoques les automobilistes à les rejoindre pour des jeux moins bucoliques. Le paradis découvrait l'enfer de la prostitution !
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 Un ami me raconta cette histoire en buvant le pastis :

...."Je marchais sur le bord du lac, devançant mon épouse de vingt mètres, Catherine  pour une fois avait tenu à m'accompagner, certains jours on joue de malchance. Soudain un bruit de course, je me retourne, une beauté blonde en short avec des bas résilles et des bottes se précipite vers  elle et supplie.

   - Au secours, aidez-moi !

  Un grand type baraqué sort du bosquet, l'air un peu halluciné et marche vers les deux femmes. Il ne m'a pas vu et s'arrête à trois pas d'elles pour mieux commenter la scène.

   - De mieux en mieux, deux pour le prix d'une, vous allez me donner votre fric, après vous vous occuperez de moi !

   Il tient un poignard dans sa main droite posée négligemment le long de sa cuisse, sûr de sa domination. Tout s'est passé très vite, je me rapproche guère rassuré, un gars avec un couteau à la main a souvent le dernier mot dans une discussion avec un homme désarmé. Heureusement à ma vue il tourne les talons et disparait dans les fourrés.
J'attends qu'il soit loin  pour hausser courageusement le ton devant ces dames et lui signifier succinctement ce que je pense de lui, il faut se montrer économe de son mépris tant les nécessiteux sont nombreux...

Nous accompagnons notre protégée encore terrifiée près du camion-snack "Chez Babeth".  En  nous asseyant autour d'une des tables posées directement sur l'herbe clairsemée, nous commandons trois  cocas...

   Grande, fine, blonde aux yeux bleus, ses beaux seins bronzés trop gros pour être honnêtes débordent de la guêpière qui enserre son buste elle est belle comme la femme d'un autre.
 Pour ne pas déclencher la jalousie de Catherine je fais le gars pas intéressé et  regarde ailleurs, je sais être discret mais  continue à penser que je n'ai pas de chance aujourd'hui. D'habitude je suis seul, c'eût été plus pratique pour recueillir ses manifestations de gratitude il faut croire que ce jour là l'ange-gardien chargé d'organiser mes plaisirs était distrait…
 A ma grande surprise, en rougissant un peu Catherine s'est renseignée auprès d'elle sur les tarifs habituellement pratiqués dans cette activité peu sensible à la crise, puis nous l'avons raccompagnée jusqu'à sa voiture, une magnifique Peugeot RCZ blanche et noire garée sous un olivier.

 Peut-être émoustillé par la belle hétaïre, de retour à la maison j'étais plus tendre que d'habitude, ma femme paraissait également très excitée.
Pour renforcer cette ambiance propice à quelques coquineries impromptues je débouchai la demi-bouteille de Mumm cordon rouge toujours disponible dans le frigo  au cas où des gens importants débarqueraient à l'improviste, remplis deux flûtes et proposai galamment :   
        - Cul sec ?

J'ose à peine te dire la suite, elle m'a répondu :

- Cul sec, tu viens de résumer l'histoire de ma vie.

Amis de la poésie bonsoir !

Elle a poursuivi, d'un ton qui m'a semblé provocant :

- Tu as entendu, l'agresseur a cru que j'étais aussi une prostituée, c'est plutôt flatteur, dommage qu'il soit parti si vite. Alors profites-en pendant que c'est encore gratuit, pour toi à partir de demain ce sera deux cents euros, cinq cents pour les perversités, et la maison ne fera pas crédit !
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 Nous avons  terminé notre pastis en silence puis inquiet  mon pote m'a  demandé :
 -Tu crois qu'elle était sincère lorsqu'elle a dit être flattée d'être prise pour une " fille de joie" ? 

 " Filles de joie !" Bizarrement bien qu'elles ne rigolent pas tous les jours c'est ainsi qu'on nomme ces malheureuses.
Je suis resté muet. Ne sachant rien des secrets désirs de nos compagnes ni de leurs fantasmes qu'aurais-je pu répondre ?  Toutefois, quitte à vendre leur joli petit corps je me doute qu'elles se rêvent plutôt Courtisanes princières, Ladies Escort  ou prostituées de luxe.

 Quelques secondes plus tard il a prononcé cette parole forte à laquelle j'adhère sans restriction:
- La seule chose que j'ai compris chez les femmes c'est que je n'y comprenais rien !

En remplissant les verres, grognon il a déploré:

- En attendant maintenant il faut que je débourse deux cents euros à chaque fois, n'ayant pas une grosse retraite je vais être obligé de  me trouver un petit boulot d'appoint…

 J'ai tourné la tête pour dissimuler mon sourire moqueur mais je ne savais pas encore que je ne perdais rien pour attendre, personne n'est jamais à l'abri de la malice féminine.  
Ainsi sont elles et nous gros bêtas ainsi les aime-t-on !...
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Découvrez la suite dans le livre : Les tribulations d'un Lyonnais en Provence
à paraître en Novembre
 




jeudi 19 octobre 2017

Les Tribulations d'un Lyonnais en Provence (extrait)







En route pour la chapelle Saint Saturnin j'étais loin de me douter que j'allais résoudre un des mystères les plus lancinants de ces dernières années...
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Je suis tiré de mes lectures par des aboiements, je sors rapidement de la chapelle, ma petite chienne ne craignant ni dieu ni diable j'ai toujours peur qu'elle prenne une vipère à partie, si elle était mordue ici vous imaginez les dégâts.
En fait de vipère Happy aboie en grattant frénétiquement le sol au pied d'un des murs extérieurs. Après quelques secondes émerge de terre un objet brillant  qu'elle saisit entre ses mâchoires et dépose fièrement à mes pieds, je la récompense avec un morceau de biscuit que je me réservais il faut bien se permettre un excès de temps à autre.

Je nettoie l'objet maculé de terre et gluant de salive canine, il s'agit d'une boite rectangulaire en plastique transparent. Je l'ouvre et en extrais une clé USB entourée de papier essuie- tout.

Après mon casse-croûte j'allume mon ordinateur et introduis ma découverte sur le côté.

Vous connaissez l'expression " le ciel me tombe sur la tête ", oui ? Bon eh bien là les bras m'en tombent.

Contenu de la clé USB : Pour ma sœur bien-aimée ....;;;      il ne peut pas avoir fait ça .....

Découvrez la suite dans le livre : Les tribulations d'un Lyonnais en Provence
à paraître en Novembre

jeudi 12 octobre 2017

Le sculpteur

...J 'ai sculpté ton corps dans la pierre                                                                                                mais la pierre s'est brisée
alors j'ai gravé ton nom dans mon cœur
il est là pour l'éternité                                                                                               
 
 


                                                                                                                                                     

vendredi 6 octobre 2017

Qu'as- tu fait de mes rêves ?

Un craquement de branche sèche, le sifflement d'une respiration, j'entrouvre mes paupières et je l'aperçois ! ...
Le gamin doit avoir une dizaine d'années, sa tête  est coiffée d'un vieux béret noir arrêté par des oreilles trop grandes. Il a de jolies mains de pianiste avec des doigts fuselés terminés par des ongles noirs, son long nez soutient des lunettes dont une branche est rafistolée par un bout de sparadrap, un des verres épais est fissuré. Il ne sent pas très bon, une  blouse grise poussiéreuse laisse apparaître une chemise au col douteux, un short déchiré, ses pieds sont chaussés de sandalettes, des chaussettes en laine montent jusque sous ses genoux écorchés.

 Vraie caricature d'un écolier pauvre des années 50 comme on en voit parfois dans les actualités en noir et blanc de l'époque il ressemble trait pour trait à l'enfant que j'étais sur les vieilles photos de classe lorsque j'avais dix ans , il est moi.   
Je crois que je deviens fou, comment est-ce possible?

 Il (comment dois-je dire  " je" ou "il" ?) poursuit sans agressivité, juste avec curiosité, ce qu'il me demande me donne la chair de poule et hérisse les poils de mes bras:

- QU' AS-TU FAIS DE MES RÊVES ?






dimanche 1 octobre 2017

Les tribulations d'un Lyonnais en Provence . Extrait


 
 
Et là, épouse modèle mais militante, elle inspire profondément avant de m'asséner en apnée cet ahurissant morceau de bravoure qui me laisse sans voix :

- Vous autres grossiers machos imaginez naïvement qu'après avoir usé notre jeunesse à torcher vos marmots, à privilégier votre carrière au détriment de notre épanouissement personnel, à vous serrer dans nos bras pour vous consoler de vos échecs, de votre médiocrité, l'âge venant et notre beauté se flétrissant peu à peu, après avoir été successivement maîtresses, épouses, domestiques et même mamans-bobo de nos maris ingrats, nous allons tranquillement vous laisser partir faire les jolis cœurs et les beaux gosses avec une plus belle ou plus  jeune qui  profitera des fruits de tous nos sacrifices sans  avoir rien fait pour les mériter. C'est trop facile messieurs, vous  rêvez.  Plutôt vous voir  crever !