mercredi 20 novembre 2019

L'échangiste





Mon prénom ( prédestiné) est Richard.
J'aurai 58 ans en juin. Angélique, 36 ans, rencontrée sur internet vit avec moi depuis deux ans et demi. Nous habitons une maison magnifique dans le quartier Cannes Californie.

Patron d'une grande agence immobilière et d'une société de marchand de biens à Cannes, je brasse beaucoup d'affaires, manipule de grosses sommes d'argent et gagne très bien ma vie.
 Issu d'une famille pauvre mon enfance fut difficile, alors ayant toujours peur de manquer j'accumule les placements monétaires et immobiliers, c'est un peu maladif chez moi.
 Sécurité avant tout telle est ma devise !

 Voici mon secret pour gagner gros sans trop de risques :
 Après avoir repéré dans mon fichier clients un appartement proposé par un propriétaire aux abois (suite à divorce, chômage, maladie etc…) pressé de vendre, je signe immédiatement à titre personnel un compromis avec faculté de substitution et de nombreuses conditions suspensives, le tout à un prix bien au-dessous de celui du marché.
 Les malheurs des malchanceux de la vie font les affaires des riches, c'est ce que l'on appelle le ruissellement, théorie chère à notre nouveau président qui ne s'attendait vraisemblablement pas à ce que ce système fonctionne surtout dans ce sens !

 Je fais traîner un peu les demandes de prêts et profite des délais légaux pour tenter de revendre plus chers les biens avant de les avoir achetés.
 Il m'arrive même de céder mon compromis à un confrère ayant un acheteur, ceci bien sûr moyennant une commission occulte ce qui est totalement illégal, mais occulte signifie : pas vu pas pris.
En cas de réussite des transactions, ma société (bénéficiant de frais de notaire réduits et d'une exonération de taxe sur la plus-value ce qui n'est pas négligeable) se substitue à moi et termine l'opération, dans le cas contraire un refus de prêt me permet de résilier mes engagements.
Dans cette hypothèse le propriétaire en péril financier qui comptait percevoir rapidement ses fonds se retrouve alors dans une situation catastrophique, des amis à moi rachètent sa propriété pour une bouchée de pain moyennant une honnête rétro-commission en espèces nommée en jargon du métier : du chocolat. 
Gagnant sur tous les tableaux ! Vous avez compris ?

Ces activités de marchand de biens (ou de mal) étant quand même risquées tous mes actifs sont depuis peu au nom d'Angélique en qui j'ai maintenant une confiance absolue.
 Au terme d'un montage sophistiqué elle est devenue l'actionnaire principale et la présidente de ma société, une SAS (société à actions simplifiée) dénommée " L'immobilière du soleil " au sein de laquelle j'occupe modestement le poste de directeur commercial salarié cadre.
N'étant pas officiellement dirigeant (les dirigeants de société n’ont pas droit aux allocations versées aux salariés) en cas de perte d'emploi je percevrai de grosses indemnités de chômage, j'ai pensé à tout. La société m'a accordé un salaire important et une Porsche de fonction !
Angélique est également actionnaire majoritaire d'une SCI propriétaire d'un joli immeuble proche de la Croisette et de deux maisons cossues dont celle que nous occupons en qualité de locataires, elle roule en Lotus Elise qu’elle a préféré à une Audi Q5, « la Lotus est plus féminine » a-t-elle affirmé.

  En cas de problème (certains propriétaires teigneux et désespérés se rebiffent parfois quand je résilie le compromis), mauvaises affaires ou revers de fortune on ne pourra rien me prendre puisque je n'ai rien à mon nom sauf le bail de location. Sécurité avant tout !
Vous avez suivi ?

 Le comptable qui m'a conseillé ce montage m'a dit en plaisantant : statistiquement vous avez moins de risque de vous faire dépouiller par votre compagne que par le fisc ou des créanciers éventuels ! J'ai beaucoup ri, ayant toute confiance en elle.
Pour le moment financièrement tout va bien.
Fin de l'histoire alors ? Non.

Le problème est d'ordre plus intime. Depuis quelque temps je m'ennuie sérieusement avec Angélique, au lit ce n'est plus comme aux premiers jours. La routine est mauvaise pour la libido et elle est de plus en plus "coincée".
 Ne l'ayant jamais trompée, question d'éthique personnelle, il n'est pas envisageable pour moi de prendre une maîtresse comme me l'a conseillé mon ami Nicolas. Il parait que pour lui la solution fut fort bonne, il s'éclate avec sa maîtresse et n'a jamais eu autant envie de sa femme. Changement d'herbage réjouit les veaux !

Un autre ami m'a soufflé une autre solution qui semble le satisfaire, l'échangisme. Il m'a glissé à l'oreille une adresse ou des couples " libérés " se retrouvent en toute discrétion.
Après plusieurs jours d'hésitations avec beaucoup de précautions oratoires j'en ai touché deux mots à Angélique.  Deux mots pas trois, elle m'a immédiatement calmé, très catho elle ne plaisante pas avec la morale.
- Arrête tout de suite, il n'est pas question que je te regarde "baiser" une autre et je n'accepterai jamais qu'un autre homme me touche.
Un ange passa, les ailes chargées de réprobation.
Elle a rajouté après quelques secondes d'un silence lourd de reproches :
- Tu pourrais supporter qu'un autre homme me déshabille, me caresse, m'embrasse ou même me pénètre ?
Effectivement, annoncé comme ça c'est dur à entendre, moi j'envisageais plutôt le côté soft, par exemple une belle inconnue " s'occupant" de moi et d'Angélique en même temps.
Je bredouillai des excuses bidon, prétextant quelque plaisanterie, mauvaise j'en convins.

Trois mois plus tard, notre situation sexuelle continuait à se dégrader. Nous avions encore des rapports intimes (horrible expression), mais ils étaient de plus en plus espacés et le peu qui subsistait n'était guère satisfaisant. Pour tout dire, je m'emmerdais et voyais bien qu'Angélique, nouvelle marquise des anges artificiels venus d'un faux septième ciel, simulait le plaisir avec application et difficulté lorsqu'elle ne trouvait pas d'excuses pour se défiler au moment du sacrifice hebdomadaire, ce qui me contrariait beaucoup et m'humiliait.
Nous étions les acteurs d'un mauvais film, toujours le même, dont nous connaissions à l'avance le début, le milieu et la fin…décevante et amère.

Je tentai alors une nouvelle manœuvre d'approche, argumentant qu'on pourrait au moins jeter un coup d'œil sur les activités des gentils échangistes. Quelquefois regarder les autres faire des cochonneries excite autant que les faire soi-même, le plus gros organe sexuel de l'homme restant tout de même le cerveau.
Après m'avoir fait promettre que personne ne nous toucherait elle accepta à regret d'aller voir ce dont il s'agissait.
Je réactualisai mes informations auprès de mon ami qui me donna quelques conseils, une mise en garde que j'entendis à peine et le mot de passe indispensable à l’ouverture des portes de ce lieu de perdition fantasmatique.
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Ce samedi soir était doux et parfumé. Arrivés à la discothèque la X… dans l'arrière-pays j'annonçai discrètement au Cerbère gardien de l'entrée, outre le nom de notre parrain, le sésame qui devait nous permettre d'accéder à ce nouvel Eden sulfureux. Il me répondit :
- Ici c'est donnant gagnant, qu'avez-vous à échanger ?
 Je lui montrai subrepticement Angélique restée en retrait, il la jaugea d'un regard de marchand de bestiaux, à ce moment sans ma peur de passer pour un dégonflé nous serions repartis. Après avoir encaisser le montant exorbitant du ticket d'entrée il consentit enfin à nous introduire dans l'endroit magique.

  C'était une grande salle en sous-sol à laquelle on accédait par un escalier connu uniquement des habitués souhaitant exercer d'autres activités plus physiques et intimes que la danse.
 De gros rideaux rouges épais couvraient les murs, il faisait très chaud. Une odeur de parfums lourds, de transpiration et de sperme flottait dans l'air, une musique entêtante et exotique couvrait à peine les gémissements et les cris surgissant par moments de la quasi obscurité. Des préservatifs offerts par la maison étaient disséminés sur des présentoirs.
Au fond de la pièce sur une petite estrade bien éclairée une femme se déshabillait, à ma grande surprise deux hommes nus vinrent la rejoindre et entreprirent de la prendre en sandwich. Tétanisé je n'en croyais pas mes yeux et bientôt mes oreilles lorsqu'elle se mit à hurler son plaisir, Angélique restait collée à moi, sans doute inquiète.
Un jeune couple vint échanger quelques mots, difficilement vu le bruit ambiant. Comme nous ils étaient novices en matière de troc humain.

Lorsque nous sommes partis, soulagés de constater que personne ne nous avait agressés, j'étais très excité. Ma surprise et mon bonheur furent complets quand ma marquise me demanda de garer la voiture dans un petit chemin et dégrafa ma braguette pour me faire, maladroitement, ce qu'elle pensa être la fellation du siècle.  La nuit fut presque coquine, moins ennuyeuse que d'habitude.

Vous l'avez compris, nous pensions avoir trouvé là notre équilibre et sommes rapidement passés du statut de timides débutants à celui de vieux briscards de l'échangisme, jusqu'au jour où…

J'avais déjà remarqué qu'Angélique ne respectait pas la règle que nous nous étions fixés sur les conseils de certains anciens : changer chaque fois de partenaire pour ne pas s'attacher dangereusement.
Moi j'aimais surtout regarder, mais un colosse blond aux yeux bleus surnommé pour cela " le Norvégien" par les hommes et " le Concombre " par les femmes, sans doute en hommage à son organe surdimensionné, semblait très intéressé par ma monnaie d'échange. Il guettait manifestement notre ou plutôt sa venue et s'empressait chaque fois de la prendre par la main dès notre arrivée avec des allures de propriétaire pour l'entraîner dans la pénombre.
 Je pris discrètement quelques renseignements sur lui, il ne travaillait pas, vaguement gigolo il aimait, semble-t-il, vivre aux crochets des dames aisées roulant en belles voitures et appréciant les beaux légumes. Pour accéder au paradis des échangistes il s'exhibait chaque fois avec une nouvelle conquête vulgaire, peu farouche et prompte à la permutation. 

 Le jour où je vis avec stupeur mon Angélique installée à quatre pattes sur l'estrade très éclairée se faire sodomiser par le Norvégien en hurlant sa jouissance au vu et à l'ouïe de tout le monde je fus à la fois très excité, à la fois mordu aux tripes par une terrible jalousie. Elle m'avait toujours refusé ce qu'elle appelait une perversité dégoûtante, elle avait vraisemblablement changé d'avis sur le sujet et n'avait plus trop de peine à composer avec la morale.
Nous fûmes cités en exemple par certains nouveaux et félicités pour notre ouverture d'esprit, bien que pour moi ce qui était désormais bien ouvert ne releva pas de l'esprit.

Arrivés à la maison je fis une suggestion : ayant retrouvé un bel équilibre sensuel nous pourrions maintenant nous passer de ces extravagances échangistes qui devaient rester, à mon avis, très passagères et commençaient à me dégoûter. Angélique ne répondit rien.
Le samedi suivant elle se pomponna, se parfuma, revêtit sa panoplie de femme fatale et piaffant d'impatience demanda :
- Tu viens ?
- Où ?
- Ben, comme d'habitude à la X…
Son image, nue à quatre pattes sur la scène, ne quittait pas mon esprit et la jalousie déchirait mon ventre.
- Non, ce soir je n'ai pas envie. En fait je n'ai, je n'aurai jamais plus envie je crois.
- Bon, moi j'y vais
- Non, reste avec moi on va s'éclater tous les deux.
Le regard qu'elle me lança me terrifia, il disait clairement :
- Pauvre type, si tu crois que tu peux encore me faire jouir détrompe toi, j'ai trouvé beaucoup mieux.
Elle est partie sans un mot de plus.
 Je ruminais, il fallait s'en douter, mon ami m'avait prévenu : au début les femmes ne veulent jamais faire de l'échangisme, on les persuade toujours avec difficulté et… on réveille un monstre en elles qui les pousse à ne plus arrêter.
Une heure plus tard ma jalousie, mauvaise conseillère, me poussa à aller crever les quatre pneus de la Lotus garée sur le parking de La X…
Dans la soirée je regrettai mon mouvement d'humeur. Au petit matin elle n'était pas rentrée, mortellement inquiet je l'appelai vingt fois, son portable ne répondait pas.  Le dimanche soir elle est arrivée, glaciale et m'a lancé :
- Le salopard qui a crevé mes pneus va le payer cher !
Elle a pris une douche et s'est enfermée dans une des chambres d'amis.

 Son comportement m'a énervé et terriblement déçu. Moi il ne faut pas me décevoir !

Le lendemain quand je suis revenu du boulot vers treize heures, ne pouvant ouvrir ma porte avec ma clé malgré tous mes efforts, j'ai sonné. Un colosse blond aux yeux bleus, le Norvégien, est sorti de ma maison avec deux valises à la main.
Il les a posées devant moi et m'a dit :
- Tu as une minute pour récupérer tes valises et déguerpir, à partir d'aujourd'hui, j'habite ici chez Angélique, toi tu n'as plus rien.
Il me dominait d'au moins dix centimètres en hauteur et cinquante centimètres en largeur ce qui réduisait considérablement mes velléités de contestation.
Angélique est sortie à son tour, le blond l'a prise dans ses bras, protecteur. Je n'avais jamais vu des yeux féminins exprimer autant de haine et de mépris, son vrai visage se révéla ce jour- là :
- La maison est à moi, les sociétés sont à moi, tout est à moi, toi tu n'es rien. Dès demain tu seras licencié et tu me rendras la Porsche, maintenant dégage de ma vue, petite bite, connard !

Petite bite, connard ? Je n'ai pas trop aimé ces qualificatifs qui ne me décrivent pas fidèlement.

Mon comptable avait tort, statistiquement on a plus de risques d'être dépouillé par sa compagne que par le fisc, celui-ci tombant rarement en pâmoison devant un concombre de passage.

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La nouvelle amoureuse a crié victoire trop tôt.
 Moi il ne faut pas me prendre pour un lapin de trois semaines, Angélique avait oublié ou n'avait pas réalisé que je lui avais fait signer des cessions de parts en blanc ainsi qu'une reconnaissance de dette dûment authentifiée correspondant au montant de la valeur des actions. Une heure plus tard   le service des impôts enregistrait les documents par lesquels je redevenais actionnaire majoritaire de la SAS l'immobilière du Soleil et de la SCI propriétaire, entre autres, de la maison cossue dont j'étais le seul locataire. Le tout sans débourser un centime.
 Vous avez suivi ?

 Adepte de l'échangisme, elle a échangé… une vie confortable avec moi contre une existence très précaire avec le Norvégien.

Celui-ci ne va pas être content, Angélique est maintenant vraiment à poil mais pas au sens qu'il souhaitait.
Elle n'a plus rien mais m'a menacé de tout révéler au fisc. Je cite ses paroles : " tes petites magouilles ainsi que les nombreux dessous de table perçus ces derniers temps vont beaucoup intéresser ton Contrôleur des Impôts ".
 Dessous de table ? Elle se croit encore dans les années 80, aujourd'hui on dit " chocolat " mais basta, qu'importe le flacon pourvu qu'on ait l'ivresse.

  Le lendemain matin j'ai passé un coup de fil pour organiser un rendez-vous impromptu qui va vous surprendre afin de museler l'Indiscrète.

 Le jour où les deux amants dépités ont rendu la Lotus et vidé les lieux qu'ils occupaient sans droit ni titre, le bail étant à mon seul nom, je lui ai transmis ce message (inspiré d'un certain Jean Richepin).


Regardez les vieux coqs jeune oie édifiante
Jamais vous ne pourrez monter aussi haut qu'eux
Et le peu qui viendra d'eux à vous c'est leur fiente
Les bourgeois sont contents de voir partir les gueux.


Elle m'a répondu, tirés également de Richepin et de Tristan Bernard (je lui ai tout appris) :

Regarde- moi passer, libre, fière, sauvage
Franchissant les rivières les vallées et les monts
Où mes désirs m'entraînent loin de tes esclavages
Où l'air que je respire détruirait tes poumons.

Tu vivras au château j'ai choisi la bicoque
 Sans doute serai-je gueuse, cependant
J'ai trente-six ans pauvre vieux coq
 Et je t'emmerde en attendant !

- Pfff, ces gens démunis et vulgaires n'ont vraiment aucune classe !

Deux jours plus tard le Norvégien m'a rejoint dans un bar pour recevoir son enveloppe contenant cinq mille euros en liquide.
 Je n'ai pas menti en disant que vous seriez surpris.
En comptant discrètement mais avidement les billets il s'est excusé de la grossièreté avec laquelle il m'avait mis à la porte de ma maison mais je l'ai rassuré, comment lui en vouloir, il avait bien honoré notre contrat en la persuadant de rester muette. Comme convenu lors de notre rendez-vous secret il la quitta le lendemain contre promesse d’une nouvelle enveloppe confortable, elle se retrouva ainsi à la rue. La pauvre, hé hé.
D'un inconvénient il faut savoir faire un avantage, il m'a bien débarrassé d'Angélique l'emmerdeuse.

Désespérée face à mon refus de la reprendre, je n’avais plus confiance, elle s'ouvrit les veines dans une petite chambre d'hôtel après avoir avalé un tube de Rohypnol.

 C'est la version officielle. Entre vous et moi, je l'ai un peu (beaucoup) aidée à se suicider, précaution et petite vengeance personnelle pour avoir menacé de me dénoncer au fisc, traité de " petite bite, connard " et avoir tenté de m'escroquer et me dépouiller.
 Son comportement m'avait vraiment déçu et moi il ne faut pas me décevoir !

 J'ai fait courir un bruit en ville prétendant que le Norvégien ne serait pas étranger à sa mort. Les gigolos sont toujours soupçonnés dans ces cas-là, calomnions, calomniez il en restera toujours quelque chose.
 Mon ami le commissaire m'a susurré à l'oreille qu'il allait s'occuper de lui, son arrestation ne saurait tarder.

 La police est intervenue trop tard, sans doute rongé par le remords a-t-on supposé il a sauté d'une fenêtre de son appartement du quatrième étage.
Des amis costauds qui, eux, n'avaient rien de personnel contre lui m'ont aidé à le pousser, moi j'avais besoin de le faire taire et le coup de la sodomie de ma copine devant tout le monde ainsi que le ton par lequel il m'avait mis dehors de ma maison m'étaient restés en travers de la gorge contrairement à ce que j'avais dit. Mentir à un ennemi n’est pas pécher.
La plus grosse part des cinq mille euros de notre " contrat " a été retrouvée et récupérée, il n'avait pas eu le temps de tout dépenser. Ce n'est pas très sport convenons-en mais les affaires sont les affaires.

Un mois plus tard Marie Charlotte, jeune et jolie rousse aux yeux verts rencontrée au club échangiste s'est installée chez moi.
 Il aurait été difficile de ne pas la remarquer. Authentique nymphomane elle était constamment entourée de plusieurs mâles nus et assidus, j'aimais regarder tous ces gars la prendre de tous les côtés et l'entendre crier.
 Sur le plan sexuel elle est beaucoup plus talentueuse qu'Angélique, avec elle il n'y a aucun risque d'ennui.
 Je vais bien m'éclater maintenant d'autant que n'ayant aucun sentiment pour elle ce sera comme m'offrir un joli pot de fleurs. Heureusement sur le marché de l'échangisme contrairement à celui des antiquités une potiche a une valeur intrinsèque pour sa beauté et non pour son ancienneté.
 Le fric permet de s’offrir une belle maison, une belle voiture, pourquoi ne se paierait-on pas une femme magnifique ?
Elle n'aura jamais le prix Nobel de littérature, mais comme disait Bécaud " pour l'amour on ne demande pas aux filles d'avoir inventé la poudre."

Dans quelque temps, lorsqu'elle aura mérité ma confiance, je lui vendrai les parts de mes sociétés en contrepartie d'une reconnaissance de dette correspondant à la valeur des actions.  Elle me signera également des cessions de parts en blanc.
 En cas de revers de fortune on ne pourra rien me prendre puisque je n'aurai rien à mon nom.
Vous avez suivi ?
J'espère pour elle qu'elle ne me décevra pas comme toutes celles qui l'ont précédée. Moi il ne faut pas me décevoir !

 Que dites-vous, je suis un beau salaud ? Je suis insensible à la flatterie !

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Il n'a aucun besoin de baisers sur ses lèvres
Et loin des songes vains, loin des soucis cuisants
 Possède pour tout cœur des finances sans fièvre
 Placements réguliers taux garanti dix ans.


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Cette histoire est extraite du livre vendu sur Amazon, Fnac, Cultura etc...


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