Trop au sud pour se dire encore en Provence et 30 kms trop au nord pour prétendre faire partie de la Côte d'Azur nous sommes ici au cœur d'une singularité comme disent les astronomes
Une partie des
vacanciers qui se ruent sur les plages chaque année quittent à la sortie
"Le Muy" un fleuve nommé "autoroute du sud" pour se
déverser sur Sainte Maxime et Saint-Tropez.
D'autres mouillent à Saint Raphaël, certains débarquent à Cannes, Antibes, Juan les pins et Lyon devient la banlieue de Saint Paul de Vence aurait dit Charles Trenet.
D'autres mouillent à Saint Raphaël, certains débarquent à Cannes, Antibes, Juan les pins et Lyon devient la banlieue de Saint Paul de Vence aurait dit Charles Trenet.
Là, chez nous, ce sont des collines paisibles foisonnantes d'arbres bruissant des concerts de cigales ou de tourterelles, chênes lièges, arbousiers, mimosas dont
les branches chargées de fleurs dorées et parfumées annoncent la fin d'un hiver
clément, oliviers tordus, pins parasols, eucalyptus aux troncs lisses et blancs
desquels se détachent des écorces odorantes.
La route longe un moment avec
délices le lac de Saint Cassien qui apothéose ce paysage fabuleux où tout est
gourmandise et douceur, la lumière, les bruits de la nature, les odeurs, l'air
même est différent.
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Tout était pour le mieux dans le meilleur des
mondes azuréens quand par un beau matin de printemps, on vit éclore sur le bord
du lac une dizaine de jeunes filles en fleur, brunes rousses et blondes court vêtues, très sympathiques, invitant par des gestes
non équivoques les automobilistes à les rejoindre pour des jeux moins
bucoliques. Le paradis découvrait l'enfer de la prostitution !
Après quelques semaines, des panneaux
improvisés dénonçant cette plaie furent dressés sur le bord de la route par des
autochtones exaspérés par le spectacle infligé à leurs enfants
interrogateurs : « papa, maman qu'est-ce qu'elles font les dames là ? »
et par les sarcasmes de leurs visiteurs.
La gendarmerie eut beau faire des
rafles, les jeunes femmes revenaient toujours, l'emplacement était pratique et
rentable !
Huit mois plus tard, l'une d'elles fut agressée et laissée pour morte dans la forêt, elle avait refusé de payer un racketteur qui l'aurait "protégée" contre des voyous comme lui !
On commença à plaindre ces pauvres malheureuses travaillant à moitiés nues par tous les temps, Brassens avait comme toujours trouvé à ce sujet les mots justes, il y a longtemps :
Huit mois plus tard, l'une d'elles fut agressée et laissée pour morte dans la forêt, elle avait refusé de payer un racketteur qui l'aurait "protégée" contre des voyous comme lui !
On commença à plaindre ces pauvres malheureuses travaillant à moitiés nues par tous les temps, Brassens avait comme toujours trouvé à ce sujet les mots justes, il y a longtemps :
Bien que ces vaches de bourgeois
les appellent des filles de joie
c'est pas tous les jours qu'elles rigolent
parole
Les filles s'organisèrent en petits groupes
d'autoprotection ou acceptèrent de payer "l'assurance-vie", puis on
s'habitua, on s'habitue à tout. Pour beaucoup de passants, même non
consommateurs, elles représentaient finalement un élément agréable du paysage,
certaines très belles étaient saluées par des coups de klaxon admiratifs.
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Je marchais sur le bord du lac devançant mon épouse de vingt mètres. Ce jour-là je jouais de malchance, Catherine ayant pour une fois tenu à m'accompagner.
Soudain un bruit de course, je me retourne, une jeune femme blonde en short avec des bas résilles et des bottes se précipite sur Catherine et supplie.
- Au secours, aidez-moi.
Un grand type baraqué sort d'un bosquet, l'air un peu halluciné et
marche vers les deux femmes. Il ne m'a pas vu et s'arrête à trois mètres
d'elles pour mieux commenter la scène.
- De mieux en mieux, deux pour le prix d'une, tu vas me donner ton fric,
après ta copine me sucera.
Il tient un poignard dans sa main droite posée négligemment le long de
sa cuisse, sûr de sa domination.
Tout s'est passé très vite, je me rapproche
guère rassuré, un gars avec un couteau à la main a souvent le dernier mot dans
une discussion avec un homme désarmé. Heureusement à ma vue il tourne les
talons et disparait dans les fourrés.
J'attends qu'il soit loin pour hausser courageusement le ton devant ces
dames et lui signifier succinctement ce que je pense de lui, il faut se montrer
économe de son mépris tant les nécessiteux sont nombreux.
Ma femme interroge la pauvre fille
qui tremble de tous ses membres.
- Il vous a fait du mal ou a pris votre argent ?
- Non, je me suis sauvée à temps, mais j'ai eu trrès trrès peurr.
Elle roule délicieusement les
"r" comme les actrices des pays de l'est qui disaient à Michel
Blanc "je vous trrouve trrès beau" dans le film du même nom.
- Vous devriez aller à la gendarmerie pour déposer une plainte.
Incrédule, la prostituée la regarde.
- Surrtout pas, c'est moi qui serrais arrrêtée. Pietrro va rrégler le
prroblème.
-
Pietro ?
- Oui, mon mec.
Nous accompagnons notre protégée encore
terrifiée près du camion-snack "Chez Babeth" et nous asseyons autour d'une des tables posées
directement sur l'herbe clairsemée, nous
commandons trois cocas. La jeune péripatéticienne parle bien français avec ce petit accent si
important pour son fonds de commerce.
Elle exploite son corps, sa voix, son
odeur, sa beauté, le grain de sa peau, pour les hommes elle est " belle
comme la femme d'un autre ", formule profonde, tellement vraie et si
révélatrice des fantasme masculins.
Je connais un proverbe qui exprime à peu près une idée identique, "changement d’herbage réjouit les veaux. "
Je connais un proverbe qui exprime à peu près une idée identique, "changement d’herbage réjouit les veaux. "
Grande, fine, blonde aux yeux bleus, ses beaux seins bronzés trop gros
pour être honnêtes débordent de la guêpière qui enserre son buste.
Pour ne pas
déclencher la jalousie de Catherine je fais le gars pas intéressé et je regarde
ailleurs, je sais être discret, mais je continue à penser que je n'ai pas de
chance aujourd'hui,
d'habitude je suis seul.
Cette solitude eût été plus pratique pour recueillir ses manifestations de gratitude il faut croire que ce jour là l'ange-gardien chargé d'organiser mes plaisirs était distrait…
d'habitude je suis seul.
Cette solitude eût été plus pratique pour recueillir ses manifestations de gratitude il faut croire que ce jour là l'ange-gardien chargé d'organiser mes plaisirs était distrait…
Les prostituées, pensai-je, vendent
surtout de l'imaginaire, de l'exotisme, leurs clients achètent une fiction,
celle de la femelle toujours disponible, la chose toujours prête pour eux, sans
obligation de discussions inutiles.
Elle se sent maintenant un peu plus en sécurité, intarissable, elle
raconte sa vie en distribuant des petits sourires furtifs à droite et à gauche.
Elle dit venir de Plovdiv, deuxième
ville de Bulgarie, cinquième d'une famille de six enfants, la misère, un père
violent et alcoolique, un amoureux qui la séquestre, puis la frappe jusqu'à ce
qu'elle accepte de travailler pour lui, la déchéance... On dirait du Zola.
- Je m'appelle Nikolina, les Frrançais aiment les prrénoms féminins se
terrrminant en A, Barrbarra, Natacha, Vanessa. C'est la prremièrre fois que ce
genrre d'incident se prroduit, Pietrro
ne veut pas perrdrre une de ses poules aux œufs d'orr.
Nous l'écoutons, attentifs et curieux, fascinés par ce monde qu'elle
nous révèle. Nous voudrions lui poser les questions qu'on rêve tous de poser un
jour à une prostituée : « Pourquoi fais-tu ce métier ? Tu n'es pas
dégoûtée ? Es-tu contrainte par un mac ?...
La fille sourit et annonce sans plus aucun accent.
- Bon allez j'arrête de vous la
jouer Cosette, il n'y a pas de Pietro, ni de Nikolina, en réalité je m'appelle
Aurélie, je viens de la région parisienne, je suis licenciée en droit. J'aime
l'argent facile, les fringues de luxe, les belles voitures et les bijoux. Je gagne maintenant en un mois plus que je
n'aurais gagné en un an comme clerc de notaire ou assistante de mon premier
patron, un avocat se croyant autorisé à me tripoter parce qu'il me donnait
royalement 2 000 € par mois pour 55 heures de travail par semaine. Je vous
remercie de m'avoir secourue, j'étais mal barrée avec le mec chelou que vous
avez mis en fuite.
Ma femme demande:
- Mais alors vous n'avez personne
pour vous protéger ?
La fille répond dans un langage fleuri et
peu juridique, me faisant douter de sa licence en droit, pour tout te dire elle
me parut plus licencieuse que licenciée :
- Pas besoin, je suis capable de me défendre moi-même,
j'ai une bombe lacrymogène dans mon sac, je me méfie, dès que le client a joui
il change de comportement et regrette souvent d'avoir donné son fric. Je me
fais toujours payer avant pendant qu'il bave d'envie, après c'est le moment
critique où j'ai constamment la main sur
ma bombe pour calmer les excités qui auraient la vilaine idée de piquer mon
blé, mais là je me suis faite avoir.
L'enfoiré qui m'a agressée n'a pas cherché
à me baiser avant, je n'ai pas pu sortir mon arme, heureusement vous étiez là
grâce à vous tout s'est bien terminé. Je rêvais depuis longtemps de venir
travailler au soleil, j'ai besoin de respirer l'air pur et ici on peut faire la
pêche au gros. Jusqu'ici j'ai toujours travaillé dans le nord, d'abord en
Belgique puis dans le nord de la France comme Escort Girl, j'ai même participé
deux fois à des partouzes à Lille avec notre futur président.
- Notre futur président ?
- Oui, un petit homme vieux, gros et moche, mais assez charismatique,
vous voyez qui je veux dire ? J'étais
très bien payée, mais il était grossier et brutal, il nous considérait comme du
"matériel".
- Vous avez partouzé avec D.. ?
- Oui, au Carlton de Lille. En fait si je veux être précise, lui a
partouzé, moi je bossais. Quatre hommes pour deux femmes on a ramassé grave,
notre gros chèque n'était pas volé, j'étais crevée à la fin de la
"séance". Nous étions payées par des cadres d'une société de BTP qui
organisaient tout, il y avait même un commissaire de police. Sur ces deux
soirées, en tant que juriste de formation, je me suis amusée à relever les
chefs d'inculpation qui auraient pu frapper ce beau monde : Abus de bien
social, proxénétisme hôtelier et pour nous les filles : Recel d'abus de
bien social. On m'a proposé une grosse somme pour rejoindre D.. trois jours à
Washington, mais j'ai pris une angoisse, ça sentait le roussi, j'ai préféré
laisser l'affaire à ma copine.
L’idéal pour moi serait de me trouver un vieux
riche qui m'épouserait, après ne resterait plus qu’à lui déclencher une crise
cardiaque lors d'une de mes chevauchées fantastiques. Il faut que je gagne un
maximum de fric pendant que je suis belle, nous sommes comme les footballeurs,
notre carrière est courte. J'ai déjà acheté un appart à Paris pour mes vieux
jours. J'ai voulu tâter un peu l'exotisme du bord du lac dont j'avais entendu
parler, mais ce n'est pas pour moi, trop dangereux. Je préfère rester sur mon
créneau, en général je travaille sur rendez-vous avec des clients fortunés, je
les accompagne dans des voyages, quelquefois je représente le cadeau qui
permets de conclure une affaire.
A ma grande surprise, en rougissant
un peu Catherine s'est renseignée sur ses tarifs, puis nous avons raccompagné
Aurélie jusqu'à sa voiture, une magnifique Peugeot RCZ blanche et noire garée
sous un olivier.
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Peut-être émoustillé par la belle
hétaïre, de retour à la maison j'étais plus tendre que d'habitude, ma femme
paraissait également très excitée.
Pour renforcer cette ambiance propice
à quelques coquineries impromptues je débouchai la demi-bouteille de Mumm
cordon rouge toujours disponible dans le frigo
au cas où des gens importants débarqueraient à l'improviste, remplis
deux flûtes et proposai : cul sec ?
J'ose à peine te dire la suite, elle
m'a répondu :
- Cul sec, tu viens de résumer le
drame de ma vie.
Amis de la poésie bonsoir !
Elle a poursuivi :
- Tu as entendu, l'agresseur a cru
que j'étais aussi une pute, c'est plutôt flatteur, dommage qu'il soit parti si
vite sans avoir mis ses projets à exécution.
Ses projets à exécution? J'ai
rembobiné puis déroulé dans ma tête le film de l'incident, le gars a exigé :
- De mieux en mieux, deux pour
le prix d'une, tu vas me donner ton fric, après
ta copine me sucera. "
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Nous avons
terminé notre pastis en silence puis inquiet
mon pote a demandé :
-Tu crois qu'elle était sincère lorsqu'elle a
dit être flattée d'être prise pour une pute?
Je suis resté muet, ne sachant rien
des secrets désirs de nos compagnes ni de leurs fantasmes qu'aurais-je pu
répondre?
Toutefois, quitte à vendre
leur joli petit corps je me doute qu'elles se rêvent plutôt courtisanes
princières, ladies Escort ou prostituées
de luxe.
Quelques secondes plus tard il a
prononcé cette parole forte à laquelle j'adhère sans restriction: La seule chose que j'ai compris chez les
femmes c'est que je n'y comprenais rien !
En remplissant une énième fois les verres, grognon il
a déploré,
- Tu ne me croiras jamais lorsque je te dirai comment cette histoire s'est terminée. Catherine m'a dit en dégrafant mon pantalon :
"Profites-en, aujourd'hui c'est encore gratuit, à partir de demain ce sera deux cents euros pour l'ordinaire et cinq cents euros pour les perversités !"
Je croyais qu'elle plaisantait mais pas du tout maintenant il faut que je débourse deux cents euros à chaque fois et comme je n'ai pas une grosse retraite je vais être obligé de chercher un petit boulot d'appoint…
- Tu ne me croiras jamais lorsque je te dirai comment cette histoire s'est terminée. Catherine m'a dit en dégrafant mon pantalon :
"Profites-en, aujourd'hui c'est encore gratuit, à partir de demain ce sera deux cents euros pour l'ordinaire et cinq cents euros pour les perversités !"
Je croyais qu'elle plaisantait mais pas du tout maintenant il faut que je débourse deux cents euros à chaque fois et comme je n'ai pas une grosse retraite je vais être obligé de chercher un petit boulot d'appoint…
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Il ne devrait pas se plaindre, c'eût pu être bien pire, contrairement à ce qu'il croit il s'en tire honorablement, car il est bien connu que Les femmes les plus chères sont celles que l'on ne paie pas !
Tous ceux qui ont une maîtresse vous le diront ! hé hé
Tous ceux qui ont une maîtresse vous le diront ! hé hé
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Cette histoire est extraite du livre :
Pour un exemplaire dédicacé, un contact ou accéder aux liens marchands :
Semaine prochaine, révélations sur l'énigme du Masque de Fer !
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