mercredi 4 septembre 2019

Y aurait-il une vie après la mort ?




 Je ne cherche pas à convaincre et n'ai aucune certitude.


J'aimerais simplement vous faire part de quelques réflexions.


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L'incertitude :


Seuls deux événements sont certains : naissance et mort, le reste n'est qu'incertitude.

Notre vie est-elle un éclair de conscience, un bref intervalle entre deux périodes gigantesques de néant ou le fruit d'un dessein intelligent menant à une vie éternelle ?

Arrivé au terme d'une existence qui s'éternise un peu trop au gré de la génération suivante manifestant une impatience bien compréhensible à me voir rejoindre un hypothétique créateur, j’aimerais partager quelques réflexions avec celles et ceux qui, comme moi, se posent des questions pour après.

Vous commencez à me connaître, je ne suis pas le dernier à me moquer de tout, des autres et de moi-même mais là c'est du sérieux, accrochez-vous et ne m'abandonnez pas en chemin.

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Il se trouve que je suis né avec une petite anomalie cardiaque, trois fois rien. Mon cœur s'arrête parfois ce qui m'amena à être appareillé dès l'âge de 26 ans d'un pacemaker qui fut remplacé deux fois, à huit et seize ans d'intervalle.
Le dispositif ayant été jugé inutile par une nouvelle génération de cardiologue, le dernier me fut retiré 24 ans plus tard avec mille excuses de la faculté, la médecine n'est pas une science exacte.

Revenons un peu en arrière.
Une nuit de novembre 1958, j'avais dix ans, mon cœur fit l'impertinent et décréta subitement, tel un syndicaliste français de base, un mouvement de grève sans concertation ni négociations préalables. (Que les syndicats se rassurent je me gausse uniquement des gens que j'aime bien.)
Après quelques longues secondes angoissantes, en syncope je fus projeté dans un lieu inconnu et enchanteur, un champ couvert de fleurs colorées et odorantes.
 Lorsque les pulsations reprirent spontanément, arraché contre mon gré à ce lieu paradisiaque je me retrouvai bêtement dans mon lit, désespéré du retour forcé et me répétant en boucle :
- Je viens de vivre un moment d'éternité.

A ce moment de l'histoire la narration parait bien banale, il s'agit d'un beau rêve pensez-vous.
Un beau rêve à quelques détails près : le lendemain j'avais acquis une mémoire monstrueuse, la capacité de lire une page complète en une fraction de seconde et d'autres particularités qui me valurent quelques avantages mais aussi bien des déboires.
Cette mémoire était insupportable, je ne pouvais rien oublier. Toutes les plaques minéralogiques des voitures aperçues, tous les numéros de téléphone composés ou d'appels reçus depuis des mois, chaque mot lu, étaient définitivement gravés dans ma mémoire, faisant de moi une vraie bête de foire.

 Plus tard, mon futur beau-père découvrant le phénomène prononça la sentence suivante avec son accent inimitable : " ce garçon a trrrop de tête ", avant de dire oui du bout des lèvres à ma requête concernant la main de sa fille qui devint ma femme.
Celle-ci me surnomma rapidement E. T. " l'extraterrestre".

Cette anomalie disparut enfin l'année de mes quarante ans. A mon grand soulagement l'oubli devint la norme et le souvenir l'exception.

Je me rendais bien compte que quelque chose de mystérieux s'était passé cette nuit-là, alors je me mis à chercher !
Y aurait-il une vie après la vie, autre chose après la mort.  Interrogation passionnante non ?

 Deux solutions se présentaient à moi : croire aveuglément à ce que les religions nous enseignent ou me contenter bêtement d'un scepticisme rationnel, nihiliste et stérile.

 Les croyants affirmeront :

- Il s’agit d’un mystère inaccessible à l’esprit humain et défiant l’entendement. Tenter de comprendre sera interprété par les sommités célestes comme une négation du credo, un déni d’espérance, une provocation. La Foi est suffisante !
Sans doute devrait-elle suffire mais étant un don venu d’ailleurs et le donateur ayant omis d’en déposer quelques parcelles dans mon berceau je m’en trouvais démuni et même pour tout dire je me méfie d’Elle. Les prêtres Égyptiens d’Amon et ceux d’Aton s'entre-tuèrent bêtement au nom de leur Foi en des dieux qui sombrèrent un peu plus tard dans l’oubli, ce qui n’empêcha pas le monde de tourner, or s’il est une chose amère, désolante en rendant l’âme à Dieu c’est bien de constater qu’on a fait fausse route qu’on s’est trompé d’idée. ( Brassens)
Dans mille ans nos descendants se moqueront peut-être de nos croyances actuelles qu’ils nommeront superstitions tout en s’inclinant devant de nouvelles divinités qui les pousseront sans doute à s’égorger à nouveau pour leur plaire. Les religieux ne sont pas raisonnables.

 Les Rationalistes objecteront :

- Ne cherchez pas, pourquoi perdre son temps à penser qu'il puisse y avoir autre chose après ? Il n'y a rien à voir, c’est le néant !
Le néant ? Peut-être, mais en sont-ils si sûrs ? Les scientifiques des siècles précédents n’ayant jamais vu de bactéries, virus, ondes radios ou téléphoniques, niaient la réalité de leur présence autour de nous, ce qui ne les empêchait pas d’exister. Rationnels et certains de tout savoir de l’univers, ils ne connaissaient ni trous noirs, ni Quasars, ni big bang originel et pensaient que les comètes étaient des objets annonciateurs de catastrophes, ce en quoi ils se trompaient du tout au tout. Les rationalistes sont trop cartésiens et manquent d’imagination.

- Saint Augustin dirait malicieusement : si tu cherches c'est que tu as déjà trouvé !

Laissons chacun dire ce qu'il voudra. Ni croyant ni athée et considérant qu'absence de preuves absolues ne signifie pas preuve absolue de l'absence, curieux de découvrir par moi-même la vérité ou tout au moins satisfait d’avoir essayé, j'adoptai une troisième voie plus centriste :  

 - Instruire l'affaire à charge et à décharge pour tenter de démêler le vrai du faux, fidèle ainsi à ma première règle de vie : Pour progresser dans la connaissance il faut d’abord douter et ne jamais croire une information sans l'avoir vérifiée par soi-même.
Cette règle de vie vous parait évidente ? elle est très difficile à respecter, comptez le nombre de fois où vous l'avez contournée dans une journée et les problèmes que cela vous aura occasionnés.
N'étant ni Tertullien ni Saint Augustin (encore lui) auxquels on prête (à tort semble-t-il) la réflexion suivante concernant la résurrection : " C'est absurde et j'y crois justement parce que c'est absurde ", et la réalité étant après tout ce qui continuera à exister même lorsque l'on aura cessé d'y croire j'entamai une enquête rationnelle susceptible d'éclairer le sujet.


Mes recherches furent rigoureuses sur la forme et sans tabou sur le fond.
 J'espère qu'elles vous intéresseront.




   Questions.


Tout d'abord redéfinissons la finalité de notre recherche :
- Notre Être, cet Ego, ce Moi, cette personnalité unique dans tout l'univers constituée d'un esprit contenant notre vécu, nos souvenirs, nos affections, nos amours, nos joies, nos douleurs, nos qualités et nos défauts, intégré dans un corps fait de chair et d’os est-il susceptible de ressusciter après la mort et revivre éternellement, à défaut sombrerons-nous dans le néant ou y aurait-il une autre hypothèse ?
 Définition de l’Etre infiniment plus complète, vous en conviendrez, que celle issue de la pensée de Pascal :
- Qu’est-ce que le Moi ? Un homme qui se met à sa fenêtre pour voir les passants.

Selon Aristote, le vrai courage consiste à ne pas se poser les questions qui ne trouveront jamais
de réponses.
Je pense exactement le contraire, bien que conscient d'un fait : personne n'aura avant longtemps, peut-être jamais, de réponse claire capable de résoudre définitivement ce mystère défiant l'entendement humain.

 Avoir cité Pascal et Aristote pour étaler ma pseudo-culture comme tout autodidacte complexé soucieux de rivaliser avec les détenteurs de diplômes ne nous a guère avancé, sauf à nous faire comprendre que les questions se révéleraient plus importantes que les réponses.

 Je dressai donc la liste des énigmes à élucider.
(Pour alléger la présentation la liste se ponctuera par un seul point d'interrogation final.)

- D'autres personnes, en état de mort imminente ou non, ont-elles vécues la même aventure
- Qu'ont-elles vu à cette occasion
- Ont-elles développé des facultés mentales extraordinaires
 - Leur psychisme en a-t-il été modifié
- Cette modification éventuelle peut-elle essaimer et déboucher à terme sur une humanité différente

- Qu'est-ce que l'âme
- Quel rôle joue le cerveau dans cette histoire
- La survie de l'esprit après la mort est-elle compatible avec les lois de la physique, si oui quelles sont celles susceptibles de s'appliquer au phénomène.
- Même question avec la résurrection de la chair.
- Même question avec l'intervention d'un créateur
- Qu'ont révélé de leur passage dans l'au-delà les humains revenus de la mort, par exemple Lazare ou la fille de Jaïre

- Que disent de tout cela les principales religions occidentales.
- Qu'en disent les religions et philosophies orientales

- Quelle serait la finalité ultime ou l'avantage évolutif lié à la survie éternelle de chaque être humain  
- Quelle conclusion pouvons-nous tirer de tout cela ?

Ouf !  

Ce sujet pouvant remplir plusieurs livres je resterai très synthétique pour ne pas lasser les lecteurs impatients et conserverai une raisonnable humilité dans les tentatives d’interprétations et les conclusions proposées qui ne seront pas réponses mais suggestions sans aucune prétention.
 Au boulot !



 Les suggestions


 Questions, et réponses suggérées :

-  D'autres personnes, en état de mort imminente ou non, ont-elles vécues la même aventure ?
  Une abondante littérature décrit le phénomène qui nous préoccupe.
 Les progrès fulgurants des services de réanimation ont permis de faire revenir à la vie bon nombre de gens en état de mort imminente qui seraient décédés définitivement il y a encore cinquante ans.
 Dans les années 70 des expériences réalisées sur des sujets drogués au LSD ont conduit aux mêmes résultats, mais sans modification durable des facultés intellectuelles ou émotives.

- Qu'ont-elles vu à cette occasion ?
Voici ce que disent les revenants.
 Ils décrivent à peu près tous (sauf moi) le même processus :
- Décorporation : Sortant de leur enveloppe corporelle, planant au-dessus du sol ils voient leur corps allongé et les efforts des soignants pour les ramener à la vie.
 Les yeux ne sont donc pas indispensables pour voir, hors du corps nous conserverions toutes les facultés liées à nos sens !
- Passage par un tunnel noir, arrivée dans un lieu très lumineux, accueil par un être d'amour.
- Sensation de grand bonheur, liberté, possibilité d'embrasser de l'esprit une connaissance illimitée, certains disent avoir vu pendant leur décorporation la marque d'un matériel médical située à un endroit inaccessible pour le commun des mortels.
(Pour vérifier cette affirmation une enveloppe scellée contenant un mot tenu secret a été collée contre la vitre d'un bloc opératoire par un médecin consciencieux et suspicieux, nul revenant n’a pu dire jusqu’à ce jour quel était ce mot.)
- Déception au moment de réintégrer leur " guenille " terrestre.

- Ont-elles développé des facultés mentales extraordinaires - Leur psychisme en a-t-il été modifié ?
Nombre d'entre eux décrivent l'acquisition d'une mémoire fabuleuse et voient leur vie être changée par l'aventure. Ils deviennent, disent-ils, émotionnellement plus accessibles aux autres, modifient définitivement leurs priorités et leurs valeurs. Beaucoup développent des facultés de médium.
Première remarque : L'épreuve parait toujours positive pour les morts imminents, aucun ne décrit l'apparition de démons. La mort et ce qui suit seraient donc doux.
 Cette constatation n'est pas sans conséquence comme nous le verrons plus tard.



- Cette modification éventuelle peut-elle essaimer et déboucher à terme sur une humanité différente ?
L’humanité semble jouir d’une universalité de pensée, un inconscient collectif. Sans se connaître, situées à des milliers de kilomètres les unes des autres des civilisations développèrent des solutions identiques à certains problèmes.  De nombreuses découvertes (par exemple le vecteur de la bilharziose) se faisant toujours simultanément en plusieurs points du globe sans que les découvreurs se soient concertés, il semble que la race humaine possède la faculté de se transmettre des informations sans le vouloir, comme une douleur ou une sensation agréable partirait d'un orteil pour se diffuser de cellule en cellule jusqu'à l'ensemble du corps.
 Les nombreux revenants de mort imminente devraient donc propager inconsciemment leurs capacités émotionnelles nouvelles à l'ensemble de l'humanité qui deviendrait moins matérialiste, plus recentrée sur les vraies valeurs.

On constate exactement le contraire.
Les hommes courent de plus en plus vite à leur perte, la race s'éteindra bientôt ne serait-ce que par la baisse de fertilité de la population soumise aux polluants si rien ne change rapidement.


Qu'est-ce que l'âme - Quel rôle joue le cerveau dans cette histoire ?

Si l’âme existe, ce qui reste à démontrer, elle est un concentré de nous, une définition assez juste et intéressante serait peut-être : une conscience extérieure à notre corps communiquant avec lui par une interface, le cerveau.
Celui-ci joue sans doute un rôle déterminant dans cette affaire, nous reviendrons en détail sur ce sujet plus loin. 

- La survie de l'esprit après la mort est-elle compatible avec les lois de la physique, si oui quelles sont celles susceptibles de s'appliquer en la matière ?

 Un phénomène extraordinaire, " l'intrication quantique ", l'un des mystères les plus troublants de la mécanique quantique a été mis en évidence dans les années trente :
 Deux systèmes physiques, comme deux particules, se retrouvent enchevêtrés en un état dans lequel ils ne forment plus qu'un.
 Toute action sur l'un des composants du système affecte instantanément l'autre et ce quel que soit l'intervalle qui les sépare, même à des années lumières de distance.

 Explication : imaginons deux hommes habitant l'un sur une planète A et l'autre sur une planète B distante de plusieurs années-lumière, c'est à dire qu'il faudrait plusieurs années à la lumière se déplaçant à 300 000 kms par seconde pour faire le trajet entre eux.
Maintenant marchons sur le pied de l 'habitant de la planète A.
 L'habitant de B ressent la douleur dans son pied instantanément malgré les milliards de milliards de Kms qui les séparent.
 Ceci est réputé impossible, rien ne peut voyager plus vite que la lumière. Cette affirmation n'est pas tout à fait exacte, en réalité rien de ce qui a une masse ne peut voyager plus vite que la lumière.
Dans notre exemple on ne transporte pas de la matière d'un point à un autre, notre système ne communique instantanément qu'une information, donc cette opération n'est pas opposée aux lois physiques.

 Résumons et osons une hypothèse : 
On peut donc envisager le fait suivant, dès notre naissance nous serions intriqués avec un système supérieur.
Notre conscience appelée l'âme serait extérieure à notre corps, le cerveau servant d'interface. Notre esprit, c'est à dire les informations qu'il détient et constitue notre " moi " profond (nommé également "ego") pourrait ainsi se retrouver immédiatement réintégré au système supérieur, appelons le " Dieu ", dès la mort de notre corps.
 Le fameux tunnel et la lumière décrites par les revenants ayant vécu une expérience de mort imminente serait le « trou de ver » décrit par Einstein, raccourci entre deux points de l’univers, passage vers une autre dimension prédite par la théorie des cordes ou …une autre explication moins exaltante, nous en reparlerons.
A ce stade de la réflexion je considère finalement que la survie de l'âme des hommes telle que nous l'avons définie est raisonnablement concevable, les lois connues de la physique ne s'y opposent pas.

 - Même question avec la résurrection de la chair.

Maintenant voyons si notre chair pourrait ressusciter, c'est-à-dire revenir de la mort à la vie.

Dans l'univers rien ne se crée rien ne se perd tout se transforme. Notre corps est composé de milliards de cellules provenant du recyclage des cellules de millions de générations d'êtres vivants de toutes natures et de toutes époques : végétales, animales, microbiennes etc…
Chaque être se maintient en vie en mangeant un peu ou tout de la vie des autres.

 Les règles de la physique qui régissent notre existence sont loin d'être toutes comprises, elles changent peut-être en fonction des échelles, l'infiniment petit n'obéit pas aux lois de l'infiniment grand, pour l'instant les théories ne collent pas avec les observations mais nous avons une certitude absolue : le temps ne s'écoule que dans un sens, sauf en ce qui concerne la lumière.
 La lumière a deux états, elle est onde et corpuscule, curieusement son état varie et se superpose selon qu'elle soit observée ou non. Elle était onde, observée elle devient corpuscule et ceci en revenant à son origine, voyageant ainsi dans le temps. Sidérant non ?
L'observation n'est donc pas neutre, elle devient partie intégrante de la chose observée et la modifie.                                                                                                                                                         L'univers est-il là uniquement parce que nous sommes là pour le voir ?
 Sommes-nous là uniquement parce que le créateur nous observe inlassablement ?
 Questions vertigineuses…

 Revenons aux propriétés des choses ordinaires : un être meurt et disparait, ses constituants continuent à exister et se transforment en une autre chose, un autre être.

Notre corps est composé d'une myriade de cellules constitués d'atomes âgés de 13 milliards 800 millions d'années, à deux ou trois jours près. Ces atomes ont peut-être  été une partie d’étoile, poussière, arbre, plantes insecte, dinosaure, Pierre, Jacques ou Paul dans un passé lointain.
Pourquoi ces cellules redeviendraient-elles vous plutôt que Pierre, Jacques, Paul ou Marie à qui elles ont appartenu ?

 Même le créateur de l'univers, s'il en existe un, ne pourrait se soustraire aux lois physiques qu'il a mises en place sans tout casser, lois si fines et parfaites qu'il suffirait d'une variation infime de l'une d'elles pour que l'univers et la vie n'existe pas.
Un exemple : pour les étoiles puissent s'allumer et générer la vie il faut une différence de masse d'au moins 0.14% entre protons et neutrons, à 0.13% l'univers que nous connaissons n'existerait pas.
Le neutron pèse... 0.14% de plus que le proton. Coïncidence ou acte délibéré ?

 Dieu étant forcément d'une autre nature puis qu’immortel, omniscient, immanent, doué d'ubiquité et de mille autres particularités, il ne peut donc pas intervenir dans les affaires des hommes sans risque pour sa création, au même titre que deux particules, une de matière et l'autre d'anti-matière s'annihilent dans une explosion impressionnante dès qu'elles sont en contact.
 Il est impossible de violer les lois physiques de l'univers sans risquer de le voir disparaître, même le créateur s'il y en a un ne peut s'affranchir de cette réalité.
 Il n'intervient d'ailleurs jamais malgré les prières, non par désintérêt mais par précaution sauf à considérer que " hasard " serait le mot qu'il emploie pour intervenir incognito.

Bien sûr en utilisant notre ADN nous pourrons revenir à la vie sous notre forme exacte, mais il s'agira alors d'un clone. Sera-t-il nous ou une image, parfaite peut-être, mais une autre personne, or ce qui nous intéresse dans la vie éternelle est que ce soit notre être tel que nous l'avons défini précédemment qui survive.
 Dès le moment où notre esprit aurait survécu il suffirait de le réinsérer dans ce corps pour que nous soyons à nouveau vivants, conscient de notre existence passée.
Ma deuxième conclusion m'amène à risquer une hypothèse osée : la résurrection de la chair n'est pas certaine mais n'est finalement pas impossible contrairement à ce que je croyais avant cette réflexion.
Voici donc un peu d’espoir.


 - Qu'ont révélé de leur passage dans l'au-delà les humains revenus de la mort, par exemple Lazare ou la fille de Jaïre ?

S’agissant de revenants de l’antiquité tels Lazare, la fille de Jaïre et autres exemples bien connus de morts revenus à la vie, ils sont muets sur l'au-delà alors qu'ils devraient être intarissables sur le sujet.
Au sujet de Lazare les textes sont clairs :  " il n'a rien dit au sujet de l'Hadès (séjour des morts), soit qu'il ne lui ait pas été donné de voir exactement les choses de l'au-delà, soit que, les ayant vues, il ait reçu l'ordre de ne pas en parler."
J’aimerais comprendre ce que signifie : « il ne lui ait pas été donné de voir ». Soit il était dans l’au-delà et le voyait, soit il n’y était pas, soit quelqu’un lui a bouché les yeux, sachant à l’avance qu’il reviendrait rapidement dans le monde des vivants ?
Beaucoup n’en disent rien car en réalité ils n’ont rien vu puisqu’ils n’étaient vraisemblablement pas morts :
Avicenne, médecin génial persan et musulman du 11e siècle (période bénie où l'Islam produisait plus de médecins, mathématiciens, philosophes, astronomes que de petits voyous s'auto-proclamant martyrs après avoir assassiné pour rien des inconnus rebaptisés mécréants) fut un jour intrigué par la démarche titubante d'un homme portant un lourd fardeau.
Après quelques minutes l'homme s'écroula, inerte, mort aux yeux de tous. Le rituel musulman prévoyant un enterrement dans les 24 h suivant le décès les préparatifs à la cérémonie commencèrent immédiatement.
Avicenne confectionna un suppositoire rudimentaire avec du miel solide et l'introduisit dans l'anus du mort, au grand scandale de la famille qui s'apprêta à le lyncher.
Deux minutes plus tard le défunt revint à la vie, terrassé par un coma hypoglycémique il fut sauvé par le sucre absorbé par ses muqueuses.
Avicenne s'empressa de s'enfuir avant d'être réduit en morceaux, une moitié de l'assistance le prenant pour une divinité capable de vaincre la mort, l'autre moitié considérant que cette guérison miraculeuse ne pouvait être due qu'à une intervention satanique. La bêtise est universelle et de tous les temps.
Cette aventure rappelle point par point l'histoire de  la fille de Jaïre " morte "  un jour de Kippour, jour de jeûne et de pardon des péchés.  La jeune fille aurait été victime d'un même coma hypoglycémique, d'où le fameux diagnostic posé par Jésus : « elle n'est pas morte : elle dort » suivi de l'injonction « qu'on lui donne à manger ».
 L’espérance de vie moyenne au temps de Jésus étant de 31 ans, il n’est pas idiot de penser que le moindre médecin moderne passerait pour un magicien satanique ou divin aux yeux de ces populations antiques dont les croyances se sont perpétuées jusqu’à nos jours et influencent encore la vie de milliards d’êtres humains.


 - Que disent de tout cela les principales religions monothéistes ?

La science devrait se limiter à chercher comment sont les choses et les religions à dire pourquoi ces choses sont ainsi.  Ces rôles ont parfois été intervertis dans l’Histoire, en général   cela a fini dans la douleur (Voyez Galilée ou  Giordano Bruno !)
Voici ce que disent les religions sur le sujet de la vie après la vie.


La majorité des religions monothéistes professent la vie éternelle après jugement, réel espoir ou fonds de commerce ?

* La nouveau testament dit :
 - La mort est un accident que Dieu n’a pas voulu. Elle est une erreur de parcours qui ne fait qu’engendrer de la souffrance. La mort n’est donc qu’un passage. Les morts continuent à exister, sous une autre forme. En fait, ils attendent la fin des temps de l’humanité lorsque Dieu procédera au jugement final des hommes et le tri de ceux pouvant ou non prétendre à la vie éternelle. Le Messie ayant précédé et démontré aux hommes par sa résurrection que la mort est vaincue.
 Saint Paul écrit : " Si le Christ n’est pas ressuscité notre foi est vide. "
On peut interpréter également cette proposition ainsi : "ma foi ne peut être vide donc il est ressuscité."
 Ce qui n'est pas rassurant et change beaucoup de choses.


* Le Coran décline les bonnes raisons de croire en la vie après la mort :
- Tous les prophètes de Dieu ont invité leur peuple à y croire.
- Quand une société humaine est bâtie sur les fondements de cette croyance, elle devient pacifique et dépourvue de lourds problèmes sociaux et moraux. 
 - L’histoire témoigne du fait qu’à chaque fois que cette croyance a été niée et rejetée collectivement, par une société, en dépit des avertissements répétés de son prophète, cette société a été châtiée par Dieu, même en ce monde.  
- La conscience morale, esthétique et rationnelle de l’homme est en parfaite harmonie avec cette croyance. 
 - Les attributs de justice et de miséricorde de Dieu n’auraient plus aucune signification si la vie après la mort n’existait pas.
   Je ne vois pas là de preuve absolue mais simplement des incitations à croire.

*  Le judaïsme s’articule autour de l’existence d’un Dieu unique, de la survie de l’âme et de la résurrection des morts.

Les trois religions monothéistes " occidento - moyennes-orientales " font donc une promesse métaphysique presque identique : résurrection du corps et de l'esprit, vie éternelle sous son ancienne forme après le jugement !
Les anciens Égyptiens avaient déjà conceptualisé et formalisé l'idée de jugement. Que peut bien cacher cette notion ?
 Pour moi elle sent furieusement l'envie de crédibiliser en la déformant l'affirmation selon laquelle l'homme a été créé à l'image de Dieu. (Et Dieu dit : Faisons les hommes pour qu'ils soient notre image.)
 Nous inversons la proposition en suggérant un Dieu à notre image, calquant notre représentation de l'être suprême à notre imperfection en voulant absolument le doter de toutes nos petitesses (jalousie, méchanceté, rancune …)
Comment concevoir un éventuel créateur sous les traits d'un mesquin petit comptable tenant des fiches, recensant les actions bonnes et mauvaises, tendant des pièges en proposant des petits plaisirs de l'existence rebaptisés péchés pour ensuite nous les reprocher ?
Il faut, me semble-t-il, voir le jugement autrement si jugement il y a :
Chaque humain est une maison dont les volets sont ouverts ou fermés et le soleil de l'amour divin, s'il existe, luit à l'extérieur de cette maison.
Ouvrons nos volets et le soleil nous illuminera, gardons-les fermés et nous croirons que l'extérieur est dans les ténèbres.
Nous avons donc la faculté d’exercer notre propre jugement : accepter ou refuser pour toujours cette vie éternelle divine et vivre indéfiniment près ou loin d’elle, comme nous jugeons acceptable ou non l'invitation d'un voisin que nous aimons ou détestons.
  Le paradis et l’enfer ne seraient pas donc pas des lieux de récompense ou de punition mais des endroits neutres où se regrouperaient spontanément ceux qui partageraient des visions et des aspirations identiques ce qui parait raisonnable, des bourreaux pourraient-ils vivre éternellement près de leurs victimes ?
 Bien sûr cette notion d'un auto jugement parait contraire à tous les dogmes mais semble plus conforme à une relation avec un être supérieur et parfait.


   la résurrection ?


Allons plus loin dans notre raisonnement concernant la résurrection de la chair au moyen de quelques questions simples :
Quand
Qui
Combien

Quand : à la fin des temps ! bon, il faudra bien nous contenter de la réponse. Fidèles à notre engagement de curiosité cherchons tout de même à imaginer quand se produira la fin.
Définissons d'abord cette notion :
 Si l'on parle de la fin de la race humaine les motifs d'extinction ne manquent pas :
  Réchauffement climatique, guerre nucléaire, pandémie, catastrophes écologiques,  effondrement des sociétés, chute d'astéroïde, éruption d'un ou plusieurs supers volcans, intelligence artificielle dévoyée, ou tout simplement baisse inéluctable de la fécondité. Notre disparition pourrait donc intervenir à tout moment.

S'il s'agit de la destruction de la planète les dates sont plus certaines, le soleil deviendra une géante rouge et absorbera la terre dans un milliard et demi d'années environ.
 La Bible prédit : loin de subir une catastrophe ou dépendre de l’implosion du soleil l'humanité provoquera elle-même sa disparition.
 On peut craindre que ce jour ne soit pas très éloigné.
Signalons à titre documentaire que le Christ a annoncé plusieurs fois la fin des temps avant que sa génération ne passe, nous sommes toujours là.

Qui sera ressuscité ?
Les homo-sapiens ayant passé avec succès l'écueil du jugement ?
Quid des hommes de Florès, de Denisova et des Néandertaliens, si proches de nous qu'ils nous ont légué par métissage environ 4% de notre patrimoine génétique ?
La résurrection bénéficiera -t- elle également aux homo erectus, homo habilis et autres précurseurs du genre humain inconnus à ce jour ?

: Le royaume de Dieu étant annoncé sur cette terre, quelques chiffres :
Le nombre des homo-sapiens ayant vécu sur terre depuis l'origine jusqu'au 31 12 2017 est estimé à 108 000 000 000 (cent huit milliards)
La surface des terres émergées de notre planète est égale à 150 millions de kilomètres carrés dont la moitié est occupée par des déserts, des glaces, des lacs et des montagnes. Reste donc 75 millions de kms2 carrés utilisables.
Une simple division permet d'obtenir la surface attribuée à chaque habitant (homo-sapiens seuls) soit 695 m2. (Si la résurrection se produit dans 100 000 ans le résultat est tout autre, nous allons être serrés !)
En utilisant le même calcul on constate que la surface actuellement utilisée par chacun des humains habitant la terre est de 10 711 m2 … et tous ne mangent pas à leur faim.


 - Qu'en disent les religions et philosophies orientales

Les occidentaux ont tendance à considérer les religions orientales (Bouddhisme, Hindouisme, Taoïsme, Confucianisme etc…) comme des philosophies, ce qui me semble être un compliment.

La religion est un intermédiaire, interprétant et transmettant les lois divines (relegere signifiant « relire ») puis reliant verticalement (religare signifiant « relier ») l’homme à son créateur dans une relation dominant/dominé.
 L’intermédiaire finit par se prendre pour le commanditaire et tout homme ayant du pouvoir étant porté à en abuser les dérives sont nombreuses.

La philosophie signifie littéralement « amour de la sagesse et du savoir », il s’agit donc d’un rapport horizontal, un partage égalitaire, une transmission entre un maître et un disciple destiné à dépasser parfois son mentor.

Religions ou philosophies, que disent-elles ?
 Lorsque nous mourons, l’esprit avec toutes les tendances, les préférences, les capacités et les caractéristiques qui ont été développées et conditionnées pour cette vie, se réincarnent dans un nouvel être.
L’individu issu de cette réincarnation évolue et développe une nouvelle personnalité conditionnée à la fois par les caractéristiques mentales qui ont été reportées de la vie précédente et par l'environnement nouveau.
Cette personnalité va changer et sera modifiée par l’effort et le conditionnement des facteurs conscients comme l’éducation, l’influence des parents et de la société, mais une fois de plus, à la mort elle se réincarnera dans un nouvel être.
Ce processus de morts et de réincarnations douloureuses continue jusqu'à ce que les facteurs mentaux d'avidité et d'ignorance disparaissent.
 En atteignant cet état de disparition des désirs, au lieu de renaître l'esprit atteint un état appelé Nirvana, état de béatitude parfaite visant à l'absorption définitive de l'individu dans l'âme universelle.
 Il est difficile pour un occidental de concevoir exactement le concept de Nirvana, il ne s'agit pas d'un paradis où notre Ego autonome et permanent vit après la mort mais une absorption d'un non-moi dans un Absolu.
Ouf, tout le monde suit ?
Il vous apparaît clairement que notre recherche d'une troisième voie, ni résurrection de l'Ego ni disparition dans le néant est ici atteinte. Cette vision des choses me plait assez et parait être la plus raisonnable et crédible.

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Nous n’avons pas encore parlé des athées, à ne pas confondre avec les agnostiques.
 Les agnostiques ne savent pas, ils cherchent et espèrent.
 Les athées ne croient pas. En général, n’ayant pas à complaire à des Ayatollahs forcenés prompts à discerner des mécréants à tous les coins de rue, ces braves gens sans foi mais respectueux des lois et pétris de valeurs humaines tentent rarement de convertir leurs contemporains à leurs idées par la force et n’égorgent pas les récalcitrants.
 Ils demandent simplement à vivre en paix, rendant humblement à César ce qui appartient à César et ne rendant rien à Dieu auquel ils ne croient pas, ce qui me semble être leur droit le plus élémentaire.
« Je suis athée Dieu merci » disait Lichtenberg qui ne manquait pas d’humour.
 Il y a de nombreuses formes d’athéisme mais toutes nient l'existence de Dieu et rejettent les religions, certaines croient à une mort éternelle, d'autres à une vie éternelle ne serait-ce que par une survie dans l'esprit de ceux que les disparus ont aimé.
Pour eux les enfants sont l'au-delà de leurs géniteurs.

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Quelle serait la finalité ultime ou l'avantage évolutif lié à une survie éternelle de chaque être humain ?
Sur notre planète depuis toujours les espèces du vivant prospèrent ou disparaissent selon l'adaptation de chacune au milieu qui l'entoure.
L'évolution est la différence morphologique et génétique transmise d’une génération à l’autre entre ascendants et descendants. Certains caractères évolutifs donnant un avantage à celui qui le possède, il devient mieux adapté à un milieu changeant, se reproduit plus que ses concurrents et transmet ce caractère évolutif à ses descendants.

Ressusciter des gens ayant déjà existé serait une régression contraire à l'esprit de l'évolution et leur permettre d'accéder à une vie éternelle bloquerait le concept d'évolution qui ne serait plus nécessaire. La résurrection interviendrait donc au moment où le créateur estimerait que nous sommes devenus parfaits dans un environnement forcément immuable.

Si la résurrection n'apporte pas d'avantage évolutif quel serait le but ultime de la résurrection ?





  l’Amour ?



Si la résurrection n'apporte pas d'avantage évolutif quel serait le but ultime de la résurrection ?
J'ai tourné longtemps la question dans ma tête, puis une réponse m'est apparue, lumineuse :

Peut-être tout simplement l'amour.

 Quel père, quelle mère, ne souhaiterait pas un bonheur éternel pour ses enfants, même ceux qui les ont rejetés ?

En parlant de père (ou mère) et d'enfants, face aux prétentions de certains je ne résiste pas au plaisir de vous faire part de cette petite réflexion :
Dans une famille nombreuse, chaque enfant veut non seulement être aimé mais être le préféré. Chaque peuple ou religion revendique donc le statut de peuple élu, race supérieure ou religion préférée de son créateur, et se distingue des autres par des rituels codifiés, des appellations, des interdictions ou obligations vestimentaires, alimentaires, sexuelles, des formules, pensant ainsi mériter le titre de chouchou.

J'ai trois enfants, deux fils et une fille.
 Deux sont nés en Isère le dernier à Lyon.
 Le premier me nomme "Papa chéri que j'aime à la folie" (espérons que ces paroles ne dépassent pas ses pensées), la seconde "Papounet", le troisième "Padre".
Quel est celui ou celle que j'aime le plus ?
Pour une fois la réponse est évidente, je les aime tous autant sans distinction de sexe, d’origine malgré le nom différent qu'ils me donnent.
Vous comprenez où je veux en venir ?
Moi, petit homme imparfait, serais capable d'un tel exploit : aimer ses enfants à égalité malgré leurs différences, alors qu'un être parfait préférerait telle religion le nommant Dieu, Jéhovah, Allah ou autre et faisant tel signe pour l'adorer, privilégierait tel peuple élu originaire du Sud plutôt que venant du Nord ou d'ailleurs et soumettrait le genre féminin à la domination des mâles ? (Je me marrerais s'il se révélait que Dieu soit une femme.)
Nous voyons encore là notre obstination à imaginer un Dieu ressemblant à notre image la plus noire.

 Il semble évident que la réalité est toute autre : l'être suprême crée des enfants, il respecte leur libre arbitre, la liberté de faire ce qu'ils veulent de leur vie et laisse le choix de le rejoindre ou non à la fin des temps.


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Blaise Pascal cherchait des réponses, il pensait les avoir trouvées au terme de cette équation :

Si Dieu existe et que je n'y crois pas j'ai tout à perdre
Si Dieu n'existe pas et que je n'y crois pas je n'ai rien à gagner
Si Dieu n'existe pas et que j'y crois je n'ai rien à perdre
Si Dieu existe et que j'y crois j'ai tout à gagner

Conclusion : j'y crois

Notre ambition était plus modeste.  Si Pascal trouvait facilement des réponses, nous nous sommes seulement posés des questions ce qui nous a évité de proférer des énormités.
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Arrivés au bout de nos interrogations, ou presque, il nous faut maintenant revenir au problème fondamental générateur et justificateur de toutes ces réflexions ayant procuré un bonheur sans mélange à certains(nes) et un grand mal de tête à d'autres. 
Allo quoi ! dirait la délicieuse Nabilla.

Pourquoi certains rescapés d'une mort imminente décrivent-ils tunnel, lumière intense, être d'amour et acquièrent-ils de nouveaux pouvoirs psychiques ?

Je ne vois que deux réponses à ce phénomène :

  Il existe un passage vers l'au-delà


Ou…




 le désespoir ?


 Notre cerveau nous trompe sans cesse, réinvente constamment le passé, brouille le présent et nous fait redouter souvent le futur.
J'ai déjà observé une de ses tentatives de manipulation, il essayait de trouver une explication à une sonnerie de téléphone pendant mon sommeil et de l'intégrer dans un rêve crédible pour éviter mon réveil brutal.
N’a-t-il jamais créé de faux souvenirs nécessaires à votre équilibre psychique, par exemple vous donner le beau rôle dans un conflit au cours duquel vous savez avoir été minable, de fausses impressions d'avoir déjà vu certains endroits ou déjà vécu certains épisodes de votre vie ?
N'a-t-il jamais mystifié chez vous certaines perceptions des choses, généré hallucinations olfactives, visuelles, auditives ?

Nous aboutissons donc à une deuxième hypothèse moins exaltante :
Tous ces phénomènes sont peut-être une tentative ultime de ce cerveau, grand illusionniste manipulateur, d’édulcorer notre fin dont l'idée lui est insupportable.
 Totalement en souffrance et en panique, cherchant désespérément une consolation il revient à des moments heureux de notre existence, le plus spectaculaire étant le fameux tunnel débouchant sur une lumière qui serait… la sortie du corps de notre mère, l'arrivée dans ce nouveau monde si lumineux, accueilli par cet être d'amour qu'est une maman.
 Cette vision serait donc simplement au tout dernier moment de notre vie une réminiscence de notre naissance, le cerveau fusionnerait en un seul événement les deux moments les plus spectaculaires de notre existence, naissance et mort et la boucle serait bouclée.

Mais alors quid des propriétés exceptionnelles acquises, mémoire, décorporation, modifications émotionnelles ?
Les capacités du cerveau sont encore mal connues, traumatisé brièvement mais intensément il est peut-être capable, sous l'action d'un déversement brutal et incontrôlable d'hormones de défense, de donner à événement exceptionnel réponse exceptionnelle, réveillant ainsi des potentialités physiques et mentales endormies mais préexistantes.
 Qui n'a jamais couru bien au-delà de ses possibilités habituelles face à un danger immédiat ?
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 Chacun jugera selon ses impressions de la pertinence de ces modestes pensées.
 J’ai été heureux de partager ce moment avec vous et je vous remercie de m’avoir accompagné dans ce délire. Se poser ce type de questions n’est pas commun dans notre société d’éternels adolescents attardés se grisant aux paradis artificiels et cachant soigneusement la réalité de la maladie, la vieillesse et la mort.

Il me reste maintenant à conclure subjectivement un propos qu’il était difficile de maintenir très objectif.



 l’Espérance ?



Cette fameuse nuit de novembre 1958 je n'ai pas vu de tunnel, de lumière aveuglante ou d'être d'amour.  Je marchais simplement dans un champ couvert de fleurs colorées et odorantes, tout simplement … et j'ai beaucoup aimé cela.
Le jour de ma mort je partirai pour l’inconnu, terrifié mais toutefois curieux et plein d’espoir.
 Aux rares amis et parents qui arroseront mon départ de quelques larmes affectueuses je dirai :
- Pourquoi pleurez-vous, pensez-vous que nous sommes immortels ? Poussière nous étions, poussière nous serons, mais poussière d’Azur, cendres de chimère, escarbille d’étoile, étincelle divine.
Nous avons cherché Dieu toute notre vie, nous ne l’avons pas trouvé et ne savons toujours pas s’il existe ni, dans l’affirmative, ce qu’il est. La seule chose dont je suis certain c’est qu’il ne ressemble pas à ce que les religions nous en disent. Elles ne savent pas voir, imaginant vainement pouvoir discerner son regard dans les yeux éteints du plâtre des statues. Prétentieuses, elles l’imaginent nous ressemblant, enfermé entre les quatre murs des églises, temples, mosquées ou autres lieux de prières, édictant des obligations, des interdictions et nous surveillant tel un petit garde-chiourme tatillon.
Nous ne l’avons trouvé nulle part car il est sans doute partout, dans le brin d’herbe, le vent du soir agitant les feuilles des arbres, le coucher de soleil flamboyant, le coléoptère, la fourmi, vous et moi.
Nous le pensions loin, il est peut-être tout près, blotti au fond de notre cœur, lieu où nous allons rarement il sait que la cachette est bonne.
 Peut-être nous dira -t-il à son tour : si tu me cherchais c’est que tu m’avais déjà trouvé !

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Au moment de l’ultime voyage s’il n’y a que le néant tout ce que je viens d’écrire n’est que verbiage inutile, les bruits et les fureurs de nos guerres de religions ne sont que bêtises et méchancetés gratuites.
 Dans le cas contraire je me pardonnerai moi-même de n'avoir été que ce que je suis.
 Alors peut-être mon Père éternel ou ma Mère céleste me prendra-t-il ou elle dans ses bras en me murmurant tendrement :

  serre- toi tout contre moi, ne te juge pas sévèrement
 Tu as fait pour le mieux, je t'aime comme tu es.
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     " Ta vie ne fut qu’un rêve, viens, rejoins père et mère
Tu peux quitter ce monde et ne rien regretter
J’ai tiré du néant ton destin éphémère
Pour te combler d’amour durant l’éternité."


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Cette histoire est extraite du livre vendu sur Amazon, Fnac, Cultura etc...


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site web     http://serge.boudoux.fr 



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