Je ne cherche pas à convaincre et n'ai aucune certitude.
J'aimerais simplement vous faire part de quelques réflexions.
L'incertitude :
Seuls deux événements sont certains : naissance et
mort, le reste n'est qu'incertitude.
Notre vie est-elle un éclair de conscience, un bref
intervalle entre deux périodes gigantesques de néant ou le fruit d'un dessein
intelligent menant à une vie éternelle ?
Arrivé au terme d'une existence qui s'éternise un peu
trop au gré de la génération suivante manifestant une impatience bien
compréhensible à me voir rejoindre un hypothétique créateur, j’aimerais
partager quelques réflexions avec celles et ceux qui, comme moi, se posent des
questions pour après.
Vous commencez à me connaître, je ne suis pas le
dernier à me moquer de tout, des autres et de moi-même mais là c'est du
sérieux, accrochez-vous et ne m'abandonnez pas en chemin.
----------
Il se trouve que je suis né avec une petite anomalie
cardiaque, trois fois rien. Mon cœur s'arrête parfois ce qui m'amena à être
appareillé dès l'âge de 26 ans d'un pacemaker qui fut remplacé deux fois, à
huit et seize ans d'intervalle.
Le dispositif ayant été jugé inutile par une nouvelle
génération de cardiologue, le dernier me fut retiré 24 ans plus tard avec mille
excuses de la faculté, la médecine n'est pas une science exacte.
Revenons un peu en arrière.
Une nuit de novembre 1958, j'avais dix ans, mon cœur
fit l'impertinent et décréta subitement, tel un syndicaliste français de base,
un mouvement de grève sans concertation ni négociations préalables. (Que les
syndicats se rassurent je me gausse uniquement des gens que j'aime bien.)
Après quelques longues secondes angoissantes, en
syncope je fus projeté dans un lieu inconnu et enchanteur, un champ couvert de
fleurs colorées et odorantes.
Lorsque les
pulsations reprirent spontanément, arraché contre mon gré à ce lieu
paradisiaque je me retrouvai bêtement dans mon lit, désespéré du retour forcé
et me répétant en boucle :
- Je viens de vivre un moment d'éternité.
A ce moment de l'histoire la narration parait bien
banale, il s'agit d'un beau rêve pensez-vous.
Un beau rêve à quelques détails près : le lendemain
j'avais acquis une mémoire monstrueuse, la capacité de lire une page complète
en une fraction de seconde et d'autres particularités qui me valurent quelques
avantages mais aussi bien des déboires.
Cette mémoire était insupportable, je ne pouvais rien oublier. Toutes les
plaques minéralogiques des voitures aperçues, tous les numéros de téléphone
composés ou d'appels reçus depuis des mois, chaque mot lu, étaient définitivement
gravés dans ma mémoire, faisant de moi une vraie bête de foire.
Plus tard, mon
futur beau-père découvrant le phénomène prononça la sentence suivante avec son
accent inimitable : " ce garçon a trrrop de tête ", avant de dire oui
du bout des lèvres à ma requête concernant la main de sa fille qui devint ma
femme.
Celle-ci me surnomma rapidement E. T. "
l'extraterrestre".
Cette anomalie disparut enfin l'année de mes quarante
ans. A mon grand soulagement l'oubli devint la norme et le souvenir l'exception.
Je me rendais bien compte que quelque chose de
mystérieux s'était passé cette nuit-là, alors je me mis à chercher !
Y aurait-il une
vie après la vie, autre chose après la mort. Interrogation passionnante non ?
Deux solutions
se présentaient à moi : croire aveuglément à ce que les religions nous
enseignent ou me contenter bêtement d'un scepticisme rationnel, nihiliste et
stérile.
Les croyants
affirmeront :
- Il s’agit d’un mystère inaccessible à l’esprit
humain et défiant l’entendement. Tenter de comprendre sera interprété par les
sommités célestes comme une négation du credo, un déni d’espérance, une
provocation. La Foi est suffisante !
Sans doute devrait-elle suffire mais étant un don venu
d’ailleurs et le donateur ayant omis d’en déposer quelques parcelles dans mon
berceau je m’en trouvais démuni et même pour tout dire je me méfie d’Elle. Les
prêtres Égyptiens d’Amon et ceux d’Aton s'entre-tuèrent bêtement au nom de leur
Foi en des dieux qui sombrèrent un peu plus tard dans l’oubli, ce qui n’empêcha
pas le monde de tourner, or s’il est une
chose amère, désolante en rendant l’âme à Dieu c’est bien de constater qu’on a
fait fausse route qu’on s’est trompé d’idée. ( Brassens)
Dans mille ans nos descendants se moqueront peut-être
de nos croyances actuelles qu’ils nommeront superstitions tout en s’inclinant
devant de nouvelles divinités qui les pousseront sans doute à s’égorger à
nouveau pour leur plaire. Les religieux ne sont pas raisonnables.
Les
Rationalistes objecteront :
- Ne cherchez pas, pourquoi perdre son temps à penser
qu'il puisse y avoir autre chose après ? Il n'y a rien à voir, c’est le néant !
Le néant ? Peut-être, mais en sont-ils si
sûrs ? Les scientifiques des siècles précédents n’ayant jamais vu de
bactéries, virus, ondes radios ou téléphoniques, niaient la réalité de leur
présence autour de nous, ce qui ne les empêchait pas d’exister. Rationnels et
certains de tout savoir de l’univers, ils ne connaissaient ni trous noirs, ni
Quasars, ni big bang originel et pensaient que les comètes étaient des objets
annonciateurs de catastrophes, ce en quoi ils se trompaient du tout au tout.
Les rationalistes sont trop cartésiens et manquent d’imagination.
- Saint Augustin dirait malicieusement : si tu cherches c'est que tu as déjà trouvé !
Laissons chacun dire ce qu'il voudra. Ni croyant ni
athée et considérant qu'absence de preuves absolues ne signifie pas preuve
absolue de l'absence, curieux de découvrir par moi-même la vérité ou tout au
moins satisfait d’avoir essayé, j'adoptai une troisième voie plus centriste
:
- Instruire l'affaire à charge et à décharge pour tenter de démêler le vrai du faux, fidèle ainsi à ma première règle de vie : Pour progresser dans la connaissance il faut d’abord douter et ne jamais croire une information sans l'avoir vérifiée par soi-même.
- Instruire l'affaire à charge et à décharge pour tenter de démêler le vrai du faux, fidèle ainsi à ma première règle de vie : Pour progresser dans la connaissance il faut d’abord douter et ne jamais croire une information sans l'avoir vérifiée par soi-même.
Cette règle de vie vous parait évidente ? elle est
très difficile à respecter, comptez le nombre de fois où vous l'avez contournée
dans une journée et les problèmes que cela vous aura occasionnés.
N'étant ni Tertullien ni
Saint Augustin (encore lui) auxquels on prête (à tort semble-t-il) la réflexion
suivante concernant la résurrection : " C'est absurde et j'y crois
justement parce que c'est absurde ", et la réalité étant après tout ce qui
continuera à exister même lorsque l'on aura cessé d'y croire j'entamai une enquête
rationnelle susceptible d'éclairer le sujet.
Mes recherches furent rigoureuses sur la forme et sans
tabou sur le fond.
J'espère
qu'elles vous intéresseront.
Tout d'abord redéfinissons la finalité de notre
recherche :
- Notre Être, cet Ego, ce Moi, cette personnalité
unique dans tout l'univers constituée d'un esprit contenant notre vécu, nos
souvenirs, nos affections, nos amours, nos joies, nos douleurs, nos qualités et
nos défauts, intégré dans un corps fait de chair et d’os est-il susceptible de
ressusciter après la mort et revivre éternellement, à défaut sombrerons-nous dans
le néant ou y aurait-il une autre hypothèse ?
Définition de
l’Etre infiniment plus complète, vous en conviendrez, que celle issue de la
pensée de Pascal :
- Qu’est-ce que le Moi ? Un homme qui se met à sa
fenêtre pour voir les passants.
Selon Aristote, le vrai courage consiste à ne pas se
poser les questions qui ne trouveront jamais
de réponses.
Je pense exactement le contraire, bien que conscient
d'un fait : personne n'aura avant longtemps, peut-être jamais, de réponse
claire capable de résoudre définitivement ce mystère défiant l'entendement
humain.
Avoir cité
Pascal et Aristote pour étaler ma pseudo-culture comme tout autodidacte
complexé soucieux de rivaliser avec les détenteurs de diplômes ne nous a guère
avancé, sauf à nous faire comprendre que les questions se révéleraient plus
importantes que les réponses.
Je dressai donc
la liste des énigmes à élucider.
(Pour alléger la présentation la liste se ponctuera
par un seul point d'interrogation final.)
- D'autres personnes, en état de mort imminente ou
non, ont-elles vécues la même aventure
- Qu'ont-elles vu à cette occasion
- Ont-elles développé des facultés mentales
extraordinaires
- Leur
psychisme en a-t-il été modifié
- Cette modification éventuelle peut-elle essaimer et
déboucher à terme sur une humanité différente
- Qu'est-ce que l'âme
- Quel rôle joue le cerveau dans cette histoire
- La survie de l'esprit après la mort est-elle
compatible avec les lois de la physique, si oui quelles sont celles
susceptibles de s'appliquer au phénomène.
- Même question avec la résurrection de la chair.
- Même question avec l'intervention d'un créateur
- Qu'ont révélé de leur passage dans l'au-delà les
humains revenus de la mort, par exemple Lazare ou la fille de Jaïre
- Que disent de tout cela les principales religions
occidentales.
- Qu'en disent les religions et philosophies
orientales
- Quelle serait la finalité ultime ou l'avantage
évolutif lié à la survie éternelle de chaque être humain
- Quelle conclusion pouvons-nous tirer de tout cela ?
Ouf !
Ce sujet pouvant remplir plusieurs livres je resterai
très synthétique pour ne pas lasser les lecteurs impatients et conserverai une
raisonnable humilité dans les tentatives d’interprétations et
les conclusions proposées qui ne seront pas réponses mais suggestions sans
aucune prétention.
Au boulot !
- D'autres
personnes, en état de mort imminente ou non, ont-elles vécues la même
aventure ?
Une
abondante littérature décrit le phénomène qui nous préoccupe.
Les progrès
fulgurants des services de réanimation ont permis de faire revenir à la vie bon nombre de gens en état de mort imminente
qui seraient décédés définitivement il y a encore cinquante ans.
Dans les années
70 des expériences réalisées sur des sujets drogués au LSD ont conduit aux
mêmes résultats, mais sans modification durable des facultés intellectuelles ou
émotives.
- Qu'ont-elles
vu à cette occasion ?
Voici ce que disent les revenants.
Ils décrivent à
peu près tous (sauf moi) le même processus :
- Décorporation : Sortant de leur enveloppe
corporelle, planant au-dessus du sol ils
voient leur corps allongé et les efforts des soignants pour les ramener à
la vie.
Les yeux ne
sont donc pas indispensables pour voir, hors du corps nous conserverions toutes
les facultés liées à nos sens !
- Passage par un tunnel noir, arrivée dans un lieu
très lumineux, accueil par un être d'amour.
- Sensation de grand bonheur, liberté, possibilité
d'embrasser de l'esprit une connaissance illimitée, certains disent avoir vu
pendant leur décorporation la marque d'un matériel médical située à un endroit
inaccessible pour le commun des mortels.
(Pour vérifier cette affirmation une enveloppe scellée
contenant un mot tenu secret a été collée contre la vitre d'un bloc opératoire
par un médecin consciencieux et suspicieux, nul revenant n’a pu dire jusqu’à ce
jour quel était ce mot.)
- Déception au moment de réintégrer leur "
guenille " terrestre.
- Ont-elles
développé des facultés mentales extraordinaires - Leur psychisme en a-t-il été
modifié ?
Nombre d'entre eux
décrivent l'acquisition d'une mémoire fabuleuse et voient leur vie être
changée par l'aventure. Ils deviennent, disent-ils, émotionnellement plus
accessibles aux autres, modifient définitivement leurs priorités et leurs
valeurs. Beaucoup développent des facultés de médium.
Première remarque : L'épreuve parait toujours positive
pour les morts imminents, aucun ne décrit l'apparition de démons. La mort et ce
qui suit seraient donc doux.
Cette
constatation n'est pas sans conséquence comme nous le verrons plus tard.
- Cette
modification éventuelle peut-elle essaimer et déboucher à terme sur une
humanité différente ?
L’humanité semble jouir d’une universalité de pensée,
un inconscient collectif. Sans se connaître, situées à des milliers de
kilomètres les unes des autres des civilisations développèrent des solutions
identiques à certains problèmes. De
nombreuses découvertes (par exemple le vecteur de la bilharziose) se faisant
toujours simultanément en plusieurs points du globe sans que les découvreurs se
soient concertés, il semble que la race humaine possède la faculté de se
transmettre des informations sans le vouloir, comme une douleur ou une
sensation agréable partirait d'un orteil pour se diffuser de cellule en cellule
jusqu'à l'ensemble du corps.
Les nombreux
revenants de mort imminente devraient donc propager inconsciemment leurs
capacités émotionnelles nouvelles à l'ensemble de l'humanité qui deviendrait
moins matérialiste, plus recentrée sur les vraies valeurs.
On constate exactement le contraire.
Les hommes courent de plus en plus vite à leur perte,
la race s'éteindra bientôt ne serait-ce que par la baisse de fertilité de la
population soumise aux polluants si rien ne change rapidement.
Qu'est-ce que
l'âme - Quel rôle joue le cerveau dans cette histoire ?
Si l’âme existe, ce qui reste à démontrer, elle est un
concentré de nous, une définition assez juste et intéressante serait peut-être
: une conscience extérieure à notre
corps communiquant avec lui par une interface, le cerveau.
Celui-ci joue sans doute un rôle déterminant dans
cette affaire, nous reviendrons en détail sur ce sujet plus loin.
- La survie de
l'esprit après la mort est-elle compatible avec les lois de la physique, si oui
quelles sont celles susceptibles de s'appliquer en la matière ?
Un phénomène extraordinaire, "
l'intrication quantique ", l'un des mystères les plus troublants de la
mécanique quantique a été mis en évidence dans les années trente :
Deux systèmes physiques, comme deux
particules, se retrouvent enchevêtrés en un état dans lequel ils ne forment
plus qu'un.
Toute action sur l'un des composants du
système affecte instantanément l'autre et ce quel que soit l'intervalle qui les
sépare, même à des années lumières de distance.
Explication :
imaginons deux hommes habitant l'un sur une planète A et l'autre sur une
planète B distante de plusieurs années-lumière, c'est à dire qu'il faudrait
plusieurs années à la lumière se déplaçant à 300 000 kms par seconde pour faire
le trajet entre eux.
Maintenant marchons sur le pied de l 'habitant de la
planète A.
L'habitant de B
ressent la douleur dans son pied instantanément malgré les milliards de
milliards de Kms qui les séparent.
Ceci est réputé
impossible, rien ne peut voyager plus
vite que la lumière. Cette affirmation n'est pas tout à fait exacte, en
réalité rien de ce qui a une masse ne
peut voyager plus vite que la lumière.
Dans notre exemple on ne transporte pas de la matière
d'un point à un autre, notre système ne communique instantanément qu'une
information, donc cette opération n'est pas opposée aux lois physiques.
Résumons et
osons une hypothèse :
On peut donc envisager le fait suivant, dès notre
naissance nous serions intriqués avec un système supérieur.
Notre conscience appelée l'âme serait extérieure à
notre corps, le cerveau servant d'interface. Notre esprit, c'est à dire les
informations qu'il détient et constitue notre " moi " profond (nommé
également "ego") pourrait ainsi se retrouver immédiatement réintégré
au système supérieur, appelons le " Dieu ", dès la mort de notre
corps.
Le fameux
tunnel et la lumière décrites par les revenants ayant vécu une expérience de
mort imminente serait le « trou de ver » décrit par Einstein,
raccourci entre deux points de l’univers, passage vers une autre dimension
prédite par la théorie des cordes ou …une autre explication moins exaltante,
nous en reparlerons.
A ce stade de la réflexion je considère finalement que
la survie de l'âme des hommes telle que nous l'avons définie est
raisonnablement concevable, les lois connues de la physique ne s'y opposent
pas.
- Même question avec la résurrection de la
chair.
Maintenant
voyons si notre chair pourrait ressusciter, c'est-à-dire revenir de la mort à
la vie.
Dans l'univers rien ne se crée rien ne se perd tout se
transforme. Notre corps est composé de milliards de cellules provenant du
recyclage des cellules de millions de générations d'êtres vivants de toutes
natures et de toutes époques : végétales, animales, microbiennes etc…
Chaque être se maintient en vie en mangeant un peu ou
tout de la vie des autres.
Les
règles de la physique qui régissent notre existence sont loin d'être toutes
comprises, elles changent peut-être en fonction des échelles, l'infiniment
petit n'obéit pas aux lois de l'infiniment grand, pour l'instant les théories ne collent pas avec les
observations mais nous avons une certitude absolue : le temps ne s'écoule que
dans un sens, sauf en ce qui concerne la lumière.
La lumière a
deux états, elle est onde et corpuscule, curieusement son état varie et se
superpose selon qu'elle soit observée ou non. Elle était onde, observée elle
devient corpuscule et ceci en revenant à son origine, voyageant ainsi dans le temps. Sidérant non ?
L'observation n'est donc pas neutre, elle devient
partie intégrante de la chose observée et la modifie. L'univers est-il là uniquement parce que nous sommes là pour le voir ?
Sommes-nous là uniquement parce que le
créateur nous observe inlassablement ?
Questions
vertigineuses…
Notre corps est composé d'une myriade de cellules
constitués d'atomes âgés de 13 milliards 800 millions d'années, à deux ou trois
jours près. Ces atomes ont peut-être été une partie d’étoile, poussière, arbre, plantes insecte, dinosaure, Pierre, Jacques ou Paul dans un passé lointain.
Pourquoi ces cellules redeviendraient-elles vous
plutôt que Pierre, Jacques, Paul ou Marie à qui elles ont appartenu ?
Même le
créateur de l'univers, s'il en existe un, ne pourrait se soustraire aux lois
physiques qu'il a mises en place sans tout casser, lois si fines et parfaites
qu'il suffirait d'une variation infime de l'une d'elles pour que l'univers et
la vie n'existe pas.
Un exemple : pour les étoiles puissent s'allumer et
générer la vie il faut une différence de masse d'au moins 0.14% entre protons
et neutrons, à 0.13% l'univers que nous connaissons n'existerait pas.
Le neutron pèse... 0.14% de plus que le proton.
Coïncidence ou acte délibéré ?
Dieu étant
forcément d'une autre nature puis qu’immortel, omniscient, immanent, doué
d'ubiquité et de mille autres particularités, il ne peut donc pas intervenir
dans les affaires des hommes sans risque pour sa création, au même titre que
deux particules, une de matière et l'autre d'anti-matière s'annihilent dans une
explosion impressionnante dès qu'elles sont en contact.
Il est
impossible de violer les lois physiques de l'univers sans risquer de le voir
disparaître, même le créateur s'il y en a un ne peut s'affranchir de cette
réalité.
Il n'intervient d'ailleurs jamais malgré les
prières, non par désintérêt mais par précaution sauf à considérer que " hasard " serait le
mot qu'il emploie pour intervenir incognito.
Bien sûr en utilisant notre ADN nous pourrons revenir
à la vie sous notre forme exacte, mais il s'agira alors d'un clone. Sera-t-il
nous ou une image, parfaite peut-être, mais une autre personne, or ce qui nous
intéresse dans la vie éternelle est que ce soit notre être tel que nous l'avons défini précédemment qui survive.
Dès le moment
où notre esprit aurait survécu il suffirait de le réinsérer dans ce corps pour
que nous soyons à nouveau vivants, conscient de notre existence passée.
Ma deuxième conclusion m'amène à risquer une
hypothèse osée : la résurrection de la chair n'est pas certaine mais n'est
finalement pas impossible contrairement à ce que je croyais avant cette
réflexion.
Voici donc un peu d’espoir.
- Qu'ont révélé de leur passage dans l'au-delà
les humains revenus de la mort, par exemple Lazare ou la fille de Jaïre ?
S’agissant de revenants de l’antiquité
tels Lazare, la fille de Jaïre et autres exemples bien connus de morts revenus
à la vie, ils sont muets sur l'au-delà alors qu'ils devraient être
intarissables sur le sujet.
Au sujet de Lazare les textes sont clairs
: " il n'a rien dit au sujet de
l'Hadès (séjour des morts), soit qu'il ne lui ait pas été donné de voir
exactement les choses de l'au-delà, soit que, les ayant vues, il ait reçu
l'ordre de ne pas en parler."
J’aimerais comprendre ce que
signifie : « il ne lui ait pas été donné de voir ». Soit il
était dans l’au-delà et le voyait, soit il n’y était pas, soit quelqu’un lui a
bouché les yeux, sachant à l’avance qu’il reviendrait rapidement dans le monde
des vivants ?
Beaucoup n’en disent rien car en réalité ils n’ont rien vu puisqu’ils n’étaient
vraisemblablement pas morts :
Avicenne, médecin génial persan et musulman du 11e siècle (période
bénie où l'Islam produisait plus de médecins, mathématiciens, philosophes,
astronomes que de petits voyous s'auto-proclamant martyrs après avoir assassiné
pour rien des inconnus rebaptisés mécréants) fut un jour intrigué par la
démarche titubante d'un homme portant un lourd fardeau.
Après quelques minutes l'homme s'écroula,
inerte, mort aux yeux de tous. Le rituel musulman prévoyant un enterrement dans
les 24 h suivant le décès les préparatifs à la cérémonie commencèrent
immédiatement.
Avicenne confectionna un suppositoire
rudimentaire avec du miel solide et l'introduisit dans l'anus du mort, au grand
scandale de la famille qui s'apprêta à le lyncher.
Deux minutes plus tard le défunt revint à
la vie, terrassé par un coma hypoglycémique il fut sauvé par le sucre absorbé
par ses muqueuses.
Avicenne s'empressa de s'enfuir avant
d'être réduit en morceaux, une moitié de l'assistance le prenant pour une
divinité capable de vaincre la mort, l'autre moitié considérant que cette
guérison miraculeuse ne pouvait être due qu'à une intervention satanique. La
bêtise est universelle et de tous les temps.
Cette aventure rappelle point par point l'histoire
de la fille de Jaïre " morte
" un jour de Kippour, jour de jeûne et de pardon des péchés. La jeune fille aurait été victime d'un même
coma hypoglycémique, d'où le fameux diagnostic posé par Jésus :
« elle n'est pas morte : elle dort » suivi de l'injonction
« qu'on lui donne à manger ».
L’espérance de
vie moyenne au temps de Jésus étant de 31 ans, il n’est pas idiot de penser que
le moindre médecin moderne passerait pour un magicien satanique ou divin aux
yeux de ces populations antiques dont les croyances se sont perpétuées jusqu’à
nos jours et influencent encore la vie de milliards d’êtres humains.
La science devrait se limiter à chercher comment sont les choses et les religions
à dire pourquoi ces choses sont
ainsi. Ces rôles ont parfois été
intervertis dans l’Histoire, en général
cela a fini dans la douleur (Voyez Galilée ou Giordano Bruno !)
Voici ce que disent les religions sur le sujet de la
vie après la vie.
La majorité des religions monothéistes professent la
vie éternelle après jugement, réel espoir ou fonds de commerce ?
* La nouveau testament dit :
- La mort est
un accident que Dieu n’a pas voulu. Elle est une erreur de parcours qui ne fait
qu’engendrer de la souffrance. La mort n’est donc qu’un passage. Les morts
continuent à exister, sous une autre
forme. En fait, ils attendent la fin des temps de l’humanité lorsque Dieu
procédera au jugement final des hommes et le tri de ceux pouvant ou non
prétendre à la vie éternelle. Le Messie ayant précédé et démontré aux hommes
par sa résurrection que la mort est vaincue.
Saint Paul
écrit : " Si le Christ n’est pas ressuscité notre foi est vide. "
On peut interpréter également cette proposition ainsi
: "ma foi ne peut être vide donc il est ressuscité."
Ce qui n'est
pas rassurant et change beaucoup de choses.
* Le Coran décline les bonnes raisons de croire en la
vie après la mort :
- Tous les prophètes de Dieu ont invité leur peuple à
y croire.
- Quand une société humaine est bâtie sur les
fondements de cette croyance, elle devient pacifique et dépourvue de lourds
problèmes sociaux et moraux.
-
L’histoire témoigne du fait qu’à chaque fois que cette croyance a été niée et
rejetée collectivement, par une société, en dépit des avertissements répétés de
son prophète, cette société a été châtiée par Dieu, même en ce monde.
- La conscience morale, esthétique et rationnelle de
l’homme est en parfaite harmonie avec cette croyance.
-
Les attributs de justice et de miséricorde de Dieu n’auraient plus aucune
signification si la vie après la mort n’existait pas.
Je ne vois pas là de preuve absolue mais
simplement des incitations à croire.
* Le judaïsme s’articule autour de l’existence
d’un Dieu unique, de la survie de l’âme et de la résurrection des morts.
Les trois religions monothéistes "
occidento - moyennes-orientales " font donc une promesse métaphysique
presque identique : résurrection du corps et de l'esprit, vie éternelle sous
son ancienne forme après le jugement !
Les anciens Égyptiens avaient déjà
conceptualisé et formalisé l'idée de jugement. Que peut bien cacher cette
notion ?
Pour moi elle sent furieusement l'envie de
crédibiliser en la déformant l'affirmation selon laquelle l'homme a été créé à
l'image de Dieu. (Et Dieu dit : Faisons les hommes pour qu'ils soient notre
image.)
Nous inversons la proposition en suggérant un
Dieu à notre image, calquant notre représentation de l'être suprême à notre
imperfection en voulant absolument le doter de toutes nos petitesses (jalousie,
méchanceté, rancune …)
Comment concevoir un éventuel créateur
sous les traits d'un mesquin petit comptable tenant des fiches, recensant les
actions bonnes et mauvaises, tendant des pièges en proposant des petits
plaisirs de l'existence rebaptisés péchés pour ensuite nous les reprocher ?
Il faut, me semble-t-il, voir le jugement
autrement si jugement il y a :
Chaque humain est une maison dont les
volets sont ouverts ou fermés et le soleil de l'amour divin, s'il existe, luit
à l'extérieur de cette maison.
Ouvrons nos volets et le soleil nous
illuminera, gardons-les fermés et nous croirons que l'extérieur est dans les
ténèbres.
Nous avons donc la faculté d’exercer notre
propre jugement : accepter ou
refuser pour toujours cette vie éternelle divine et vivre indéfiniment près ou
loin d’elle, comme nous jugeons
acceptable ou non l'invitation d'un voisin que nous aimons ou détestons.
Le
paradis et l’enfer ne seraient pas donc pas des lieux de récompense ou de
punition mais des endroits neutres où se regrouperaient spontanément ceux qui
partageraient des visions et des aspirations identiques ce qui parait
raisonnable, des bourreaux pourraient-ils vivre éternellement près de leurs
victimes ?
Bien
sûr cette notion d'un auto jugement parait
contraire à tous les dogmes mais semble plus conforme à une relation avec un
être supérieur et parfait.
la résurrection ?
Allons plus loin dans notre raisonnement
concernant la résurrection de la chair au moyen de quelques questions simples :
Quand
Qui
Combien
Où
Quand : à la fin des temps ! bon, il faudra bien nous
contenter de la réponse. Fidèles à notre engagement de curiosité cherchons tout
de même à imaginer quand se produira la fin.
Définissons d'abord cette notion :
Si
l'on parle de la fin de la race humaine les motifs d'extinction ne manquent pas
:
Réchauffement
climatique, guerre nucléaire, pandémie, catastrophes écologiques, effondrement des sociétés, chute d'astéroïde,
éruption d'un ou plusieurs supers volcans, intelligence artificielle dévoyée, ou
tout simplement baisse inéluctable de la fécondité. Notre disparition pourrait donc
intervenir à tout moment.
S'il s'agit de la destruction de la
planète les dates sont plus certaines, le soleil deviendra une géante rouge et
absorbera la terre dans un milliard et demi d'années environ.
La
Bible prédit : loin de subir une catastrophe ou dépendre de l’implosion du
soleil l'humanité provoquera elle-même sa disparition.
On
peut craindre que ce jour ne soit pas très éloigné.
Signalons à titre documentaire que le
Christ a annoncé plusieurs fois la fin des temps avant que sa génération ne passe, nous sommes toujours là.
Qui sera ressuscité ?
Les homo-sapiens ayant passé avec succès
l'écueil du jugement ?
Quid des hommes de Florès, de Denisova et
des Néandertaliens, si proches de nous qu'ils nous ont légué par métissage
environ 4% de notre patrimoine génétique ?
La résurrection bénéficiera -t- elle
également aux homo erectus, homo habilis et autres précurseurs du genre humain
inconnus à ce jour ?
Où : Le royaume de Dieu étant annoncé sur cette terre, quelques chiffres :
Le nombre des homo-sapiens ayant vécu sur
terre depuis l'origine jusqu'au 31 12 2017 est estimé à 108 000 000 000 (cent
huit milliards)
La surface des terres émergées de notre
planète est égale à 150 millions de kilomètres carrés dont la moitié est
occupée par des déserts, des glaces, des lacs et des montagnes. Reste donc 75
millions de kms2 carrés utilisables.
Une simple division permet d'obtenir la
surface attribuée à chaque habitant (homo-sapiens seuls) soit 695 m2. (Si la
résurrection se produit dans 100 000 ans le résultat est tout autre, nous
allons être serrés !)
En utilisant le même calcul on constate que la surface
actuellement utilisée par chacun des humains habitant la terre est de 10 711 m2
… et tous ne mangent pas à leur faim.
- Qu'en disent les religions et philosophies
orientales
Les occidentaux ont tendance à considérer les
religions orientales (Bouddhisme, Hindouisme, Taoïsme, Confucianisme etc…)
comme des philosophies, ce qui me semble être un compliment.
La religion est un intermédiaire, interprétant et
transmettant les lois divines (relegere
signifiant « relire ») puis reliant verticalement (religare signifiant
« relier ») l’homme à son créateur dans une relation dominant/dominé.
L’intermédiaire
finit par se prendre pour le commanditaire et tout homme ayant du pouvoir étant porté à en abuser les dérives
sont nombreuses.
La philosophie signifie littéralement « amour de
la sagesse et du savoir », il s’agit donc d’un rapport horizontal, un
partage égalitaire, une transmission entre un maître et un disciple destiné à
dépasser parfois son mentor.
Religions ou philosophies, que disent-elles ?
Lorsque nous mourons,
l’esprit avec toutes les tendances, les préférences, les capacités et les
caractéristiques qui ont été développées et conditionnées pour cette vie, se
réincarnent dans un nouvel être.
L’individu issu de cette réincarnation évolue et développe
une nouvelle personnalité conditionnée à la fois par les caractéristiques
mentales qui ont été reportées de la vie précédente et par l'environnement
nouveau.
Cette personnalité va changer et sera modifiée par l’effort
et le conditionnement des facteurs conscients comme l’éducation, l’influence
des parents et de la société, mais une fois de plus, à la mort elle se
réincarnera dans un nouvel être.
Ce processus de morts et de réincarnations douloureuses
continue jusqu'à ce que les facteurs mentaux d'avidité et d'ignorance
disparaissent.
En atteignant cet état
de disparition des désirs, au lieu de renaître l'esprit atteint un état appelé
Nirvana, état de béatitude parfaite visant à l'absorption définitive de
l'individu dans l'âme universelle.
Il est difficile pour un occidental de
concevoir exactement le concept de Nirvana, il ne s'agit pas d'un paradis où
notre Ego autonome et permanent vit après la mort mais une absorption d'un
non-moi dans un Absolu.
Ouf, tout le
monde suit ?
Il vous apparaît clairement que notre
recherche d'une troisième voie, ni résurrection de l'Ego ni disparition dans le
néant est ici atteinte. Cette vision des choses me plait assez et parait être
la plus raisonnable et crédible.
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Nous n’avons pas encore parlé des athées,
à ne pas confondre avec les agnostiques.
Les
agnostiques ne savent pas, ils cherchent et espèrent.
Les
athées ne croient pas. En général, n’ayant pas à complaire à des Ayatollahs
forcenés prompts à discerner des mécréants à tous les coins de rue, ces braves
gens sans foi mais respectueux des lois et pétris de valeurs humaines tentent
rarement de convertir leurs contemporains à leurs idées par la force et
n’égorgent pas les récalcitrants.
Ils
demandent simplement à vivre en paix, rendant humblement à César ce qui
appartient à César et ne rendant rien à Dieu auquel ils ne croient pas, ce qui
me semble être leur droit le plus élémentaire.
« Je suis athée Dieu merci »
disait Lichtenberg qui ne manquait pas d’humour.
Il
y a de nombreuses formes d’athéisme mais toutes nient l'existence de Dieu et
rejettent les religions, certaines croient à une mort éternelle, d'autres à une
vie éternelle ne serait-ce que par une survie dans l'esprit de ceux que les
disparus ont aimé.
Pour eux les enfants sont l'au-delà de leurs géniteurs.
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Quelle serait la
finalité ultime ou l'avantage évolutif lié à une survie éternelle de chaque
être humain ?
Sur notre planète depuis toujours les espèces du
vivant prospèrent ou disparaissent selon l'adaptation de chacune au milieu qui
l'entoure.
L'évolution est la différence morphologique et génétique transmise d’une génération à l’autre entre ascendants et descendants. Certains caractères
évolutifs donnant un avantage à celui qui le possède, il devient mieux adapté à
un milieu changeant, se reproduit plus que ses concurrents et transmet ce
caractère évolutif à ses descendants.
Ressusciter des gens ayant déjà existé serait une
régression contraire à l'esprit de l'évolution et leur permettre d'accéder à
une vie éternelle
bloquerait le concept d'évolution qui
ne serait plus nécessaire. La résurrection interviendrait donc au moment où le
créateur estimerait que nous sommes devenus parfaits dans un environnement
forcément immuable.
Si la résurrection n'apporte pas d'avantage évolutif
quel serait le but ultime de la résurrection ?
Si la résurrection n'apporte pas d'avantage évolutif
quel serait le but ultime de la résurrection ?
J'ai tourné longtemps la question dans ma tête, puis
une réponse m'est apparue, lumineuse :
Peut-être tout
simplement l'amour.
Quel père,
quelle mère, ne souhaiterait pas un bonheur éternel pour ses enfants, même ceux
qui les ont rejetés ?
En parlant de père (ou mère) et d'enfants, face aux
prétentions de certains je ne résiste pas au plaisir de vous faire part de
cette petite réflexion :
Dans une famille nombreuse, chaque enfant veut non
seulement être aimé mais être le préféré. Chaque peuple ou religion revendique
donc le statut de peuple élu, race supérieure ou religion préférée de son
créateur, et se distingue des autres par des rituels codifiés, des
appellations, des interdictions ou obligations vestimentaires, alimentaires,
sexuelles, des formules, pensant ainsi mériter le titre de chouchou.
J'ai trois enfants, deux fils et une fille.
Deux sont nés
en Isère le dernier à Lyon.
Le premier me
nomme "Papa chéri que j'aime à la folie" (espérons que ces paroles ne
dépassent pas ses pensées), la seconde "Papounet", le troisième
"Padre".
Quel est celui ou celle que j'aime le plus ?
Pour une fois la réponse est évidente, je les aime
tous autant sans distinction de sexe, d’origine malgré le nom différent qu'ils
me donnent.
Vous comprenez où je veux en venir ?
Moi, petit homme imparfait, serais capable d'un tel
exploit : aimer ses enfants à égalité malgré leurs différences, alors qu'un
être parfait préférerait telle religion le nommant Dieu, Jéhovah, Allah ou
autre et faisant tel signe pour l'adorer, privilégierait tel peuple élu
originaire du Sud plutôt que venant du Nord ou d'ailleurs et soumettrait le
genre féminin à la domination des mâles ? (Je me marrerais s'il se révélait que
Dieu soit une femme.)
Nous voyons encore là notre obstination à imaginer un
Dieu ressemblant à notre image la plus noire.
Il semble
évident que la réalité est toute autre : l'être suprême crée des enfants, il
respecte leur libre arbitre, la liberté de faire ce qu'ils veulent de leur vie
et laisse le choix de le rejoindre ou non à la fin des temps.
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Blaise Pascal cherchait des réponses, il pensait les
avoir trouvées au terme de cette équation :
Si Dieu existe et que je n'y crois pas j'ai tout à
perdre
Si Dieu n'existe pas et que je n'y crois pas je n'ai
rien à gagner
Si Dieu n'existe pas et que j'y crois je n'ai rien à
perdre
Si Dieu existe et que j'y crois j'ai tout à gagner
Conclusion : j'y crois
Notre ambition était plus modeste. Si Pascal trouvait facilement des réponses,
nous nous sommes seulement posés des questions ce qui nous a évité de proférer
des énormités.
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Arrivés au bout de nos
interrogations, ou presque, il nous faut maintenant revenir au problème
fondamental générateur et justificateur de toutes ces réflexions ayant procuré
un bonheur sans mélange à certains(nes) et un grand mal de tête à
d'autres.
Allo quoi ! dirait la délicieuse Nabilla.
Pourquoi
certains rescapés d'une mort imminente décrivent-ils tunnel, lumière intense,
être d'amour et acquièrent-ils de nouveaux pouvoirs psychiques ?
Je ne vois que deux réponses à ce
phénomène :
Il
existe un passage vers l'au-delà
Ou…
le désespoir ?
Notre cerveau
nous trompe sans cesse, réinvente constamment le passé, brouille le présent et
nous fait redouter souvent le futur.
J'ai déjà observé une de ses tentatives de
manipulation, il essayait de trouver une explication à une sonnerie de
téléphone pendant mon sommeil et de l'intégrer dans un rêve crédible pour
éviter mon réveil brutal.
N’a-t-il jamais créé de faux souvenirs nécessaires à
votre équilibre psychique, par exemple vous donner le beau rôle dans un conflit
au cours duquel vous savez avoir été minable, de fausses impressions d'avoir déjà
vu certains endroits ou déjà vécu certains épisodes de votre vie ?
N'a-t-il jamais mystifié chez vous certaines
perceptions des choses, généré hallucinations olfactives, visuelles, auditives
?
Nous aboutissons donc à une deuxième hypothèse moins
exaltante :
Tous ces phénomènes sont peut-être une tentative
ultime de ce cerveau, grand illusionniste manipulateur, d’édulcorer notre fin
dont l'idée lui est insupportable.
Totalement en
souffrance et en panique, cherchant désespérément une consolation il revient à
des moments heureux de notre existence, le plus spectaculaire étant le fameux
tunnel débouchant sur une lumière qui serait… la sortie du corps de notre mère,
l'arrivée dans ce nouveau monde si lumineux, accueilli par cet être d'amour
qu'est une maman.
Cette
vision serait donc simplement au tout dernier moment de notre vie une
réminiscence de notre naissance, le cerveau fusionnerait en un seul événement les deux moments les plus spectaculaires de notre existence, naissance et mort
et la boucle serait bouclée.
Mais alors quid des propriétés exceptionnelles
acquises, mémoire, décorporation, modifications émotionnelles ?
Les capacités du cerveau sont encore mal connues,
traumatisé brièvement mais intensément il est peut-être capable, sous l'action
d'un déversement brutal et incontrôlable d'hormones de défense, de donner à
événement exceptionnel réponse exceptionnelle, réveillant ainsi des
potentialités physiques et mentales endormies mais préexistantes.
Qui n'a jamais
couru bien au-delà de ses possibilités habituelles face à un danger immédiat ?
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Chacun jugera
selon ses impressions de la pertinence de ces modestes pensées.
J’ai été
heureux de partager ce moment avec vous et je vous remercie de m’avoir
accompagné dans ce délire. Se poser ce type de questions n’est pas commun dans
notre société d’éternels adolescents attardés se grisant aux paradis
artificiels et cachant soigneusement la réalité de la maladie, la vieillesse et
la mort.
Il me reste maintenant à conclure subjectivement un
propos qu’il était difficile de maintenir très objectif.
l’Espérance ?
Cette fameuse nuit de novembre 1958 je n'ai pas vu de
tunnel, de lumière aveuglante ou d'être d'amour. Je marchais simplement dans un champ couvert
de fleurs colorées et odorantes, tout simplement … et j'ai beaucoup aimé cela.
Le jour de ma mort je partirai pour l’inconnu, terrifié mais toutefois curieux et plein d’espoir.
Aux rares amis
et parents qui arroseront mon départ de quelques larmes affectueuses je
dirai :
- Pourquoi pleurez-vous, pensez-vous que nous sommes
immortels ? Poussière nous étions, poussière nous serons, mais poussière
d’Azur, cendres de chimère, escarbille d’étoile, étincelle divine.
Nous avons cherché Dieu toute notre vie, nous ne
l’avons pas trouvé et ne savons toujours pas s’il existe ni, dans
l’affirmative, ce qu’il est. La seule chose dont je suis certain c’est qu’il ne
ressemble pas à ce que les religions nous en disent. Elles ne savent pas voir,
imaginant vainement pouvoir discerner son regard dans les yeux éteints du plâtre des
statues. Prétentieuses, elles l’imaginent nous ressemblant, enfermé entre les
quatre murs des églises, temples, mosquées ou autres lieux de prières, édictant
des obligations, des interdictions et nous surveillant tel un petit
garde-chiourme tatillon.
Nous ne l’avons trouvé nulle part car il est sans
doute partout, dans le brin d’herbe, le vent du soir agitant les feuilles des
arbres, le coucher de soleil flamboyant, le coléoptère, la fourmi, vous et moi.
Nous le pensions loin, il est peut-être tout près,
blotti au fond de notre cœur, lieu où nous allons rarement il sait que la
cachette est bonne.
Peut-être nous
dira -t-il à son tour : si tu me cherchais c’est que tu m’avais déjà
trouvé !
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Au
moment de l’ultime voyage s’il n’y a que le néant tout ce que je viens d’écrire
n’est que verbiage inutile, les bruits et les fureurs de nos guerres de
religions ne sont que bêtises et méchancetés gratuites.
Dans le cas contraire je me pardonnerai
moi-même de n'avoir été que ce que je suis.
Alors peut-être
mon Père éternel ou ma Mère céleste me prendra-t-il ou elle dans ses bras en me
murmurant tendrement :
serre- toi
tout contre moi, ne te juge pas sévèrement
Tu as fait pour le mieux, je t'aime comme tu
es.
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" Ta vie ne
fut qu’un rêve, viens, rejoins père et mère
Tu peux quitter ce
monde et ne rien regretter
J’ai tiré du néant
ton destin éphémère
Pour te combler
d’amour durant l’éternité."
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