mardi 8 octobre 2019

Serge BOUDOUX. Livre n° 6. Nouveau roman : EXTRAIT







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Serge BOUDOUX







Méfiez-vous du vieux qui porte
une casquette à carreaux sur la tête




Avertissement


Ce livre ne plaira sans doute pas aux cerveaux trop rationnels ou aux esprits dénués de toute curiosité et imagination !
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Son accès est interdit :

- aux méchants,
- aux imbéciles qui croient la terre plate. Elle est cubique comme chacun sait.
- à ceux qui polluent la planète, endettent les générations futures et disent sans honte ni regrets : « c’était mieux avant »,
- à celles qui croient que tous les cochons sont des porcs,
- aux racistes de toutes couleurs,
- aux homophobes de tous sexes,
- aux lâches assassins de femmes et d’enfants,
- aux complotistes qui voudraient nous faire partager leur bêtise,
- à ceux qui s’imaginent pouvoir gagner plus vite le paradis en égorgeant les passants,

et
 de manière générale

-  aux traîtres à l’humanité qui tentent d’installer l’enfer sur terre tout en s’auto-proclamant investis d’une mission divine. Satan les remercie beaucoup…

Ce qui réduit quand même considérablement le nombre de mes lecteurs potentiels !

Tant pis, je mangerai des pâtes, c’est bon les pâtes !







Quelques pensées préliminaires réjouissantes avant l’immersion.
(Les préliminaires sont les allumettes qui mettent le feu à nos désirs)

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Si vous êtes mariés vous savez désormais que la monstruosité
 peut revêtir de multiples formes.
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Ne sachant pas qu’il était impossible de le faire je l’ai fait.
 Ce qui démontre chez moi une grande bêtise.
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Pourquoi dit-on : la lune est pleine,
Est-elle vide aussi parfois ?
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 mais quel besoin la terre a-t-elle de voir se prolonger notre existence ?
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Vivre sans folie n’est pas très sage !
Alors soyons sages…
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Les philosophes sont morts, tués par les réseaux sociaux,
 Dieu agonise, trahi par les religions,
Et moi, blessé par le temps qui passe, je ne me sens pas très bien !
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La pornographie étant à l’érotisme ce que le fast-food est à la gastronomie,
vous prendrez bien un petit hamburger ?
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Si Adam avait été homosexuel vous ne seriez pas là pour lire ce livre
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On dit : un bon steak de bœuf, un succulent rôti de bœuf
mais
 quand le bestiau est malade c’est la vache qui est folle.
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Epitaphe lue sur une tombe :
« ci-gît ma femme qui aima beaucoup le sexe
 mais ce n’était pas le mien. »
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La bêtise humaine et l’univers sont infinis
Pour l’univers je n’en n’ai pas encore acquis la certitude absolue
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L'Homme est l'espèce la plus insensée, il vénère un dieu invisible et massacre une nature visible, sans savoir que cette nature qu'il massacre est ce dieu invisible qu'il vénère
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Certains attrapent la grippe ou une Infection sexuellement transmissible.
 La Terre a attrapé l’Humanité, elle tousse et ça lui brûle quand elle fait pipi.
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La vie est la première maladie sexuellement transmissible
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Pourquoi chercher le bonheur partout alors que le malheur est à portée de main ?
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Vous trouverez sur internet les auteurs de certaines citations volées, vous ne pensiez tout de même pas que j’eusse pu tout inventer ?
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Introduction.


Jean-Paul.

« Certains croient que le destin de chaque être humain est déjà écrit à la naissance. Dans cette hypothèse chacun d’entre vous, même celui dont l’existence parait insignifiante, serait aussi indispensable à la construction et à l’avenir de votre monde que l’est un pion dans une partie d’échec, une ligne dans un programme informatique, la plus petite partie du code source d’un algorithme.
Sans toi l’univers n’existerait pas tel qu’il est ce serait une autre version du présent, c’est pourquoi ton destin devrait se réaliser comme prévu sinon le bug qui en résulterait peut-être aurait des conséquences inimaginables.
Maintenant tu fais comme tu veux ! »

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Emma.

Le vieux Charles–Henri souleva sa casquette, sans doute pour aérer son crâne, et me dit :
-       Tu as déjà entendu parler du paradoxe de Fermi ?
-      Ce nom m’évoque quelque chose, Fermi est une marque de voiture non ?
Il a ri pendant une longue minute le corps secoué de soubresauts, comme riait Philippe Bouvard dans « les grosses têtes », émission fétiche de mon père pour qui les contrepèteries et les grimaces du vieux clown Sim déguisé en « baronne de la tronche en biais » représentaient l’alpha et l’oméga du comique français de bon goût :
-      Non, Fermi est un physicien nucléaire qui a participé au projet Manhattan, nom de code du projet de recherche qui produisit la première bombe atomique pendant la seconde guerre mondiale. Lors d’un repas avec des amis, Fermi en vint à demander pourquoi l'humanité n'a jusqu'à présent trouvé aucune trace de civilisations extraterrestres alors que le Soleil est plus jeune que beaucoup d'étoiles situées dans la galaxie.
Selon lui, des civilisations plus avancées auraient dû apparaître parmi ces systèmes planétaires plus anciens et laisser des traces visibles depuis la Terre, par exemple des ondes radio. Il n’avait pas tort, quand on pense que vous êtes passés en cent ans de la traction hippomobile à la conquête de l’espace, imagine à quel niveau de technologie pourrait être une civilisation plus âgée de mille, dix mille ans ou cent mille ans, ce qui n’est rien dans un univers vieux de près de quatorze milliards d’années. Elle aurait sans doute appris à utiliser toute l’énergie de son étoile ou de sa galaxie et découvert le moyen de voyager plus vite que la lumière.

-      Et alors ?

-      Alors sa conclusion fut : les extraterrestres devraient être là, pourquoi ne sont-ils pas là ?

Pour me venger d’avoir ri de moi je répétai en me moquant ostensiblement :

-      Oui c’est vrai, pourquoi ne sont-ils pas là ? Je regarde tous les soirs sous mon lit et il n’y a personne.

Il me fusilla du regard.


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Serge.

Vous ne croirez jamais à ce qui est arrivé.
Vous ne me croirez jamais puisque ce qui s’est produit ne peut pas se produire. C’est impossible, absolument impossible, tous les gens équilibrés et rationnels vous le diront !
Pourtant c’est arrivé. A cause de lui !

 On ne se méfie pas assez des vieux qui ont une casquette à carreaux sur la tête…

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Première partie

La Maison du malheur






I


 Montauroux, Pays de Fayence (Var). Septembre 2019.

Emma.


Depuis l’adolescence je tiens un journal dans lequel mes petites misères et mes grandes joies sont consignées.
 Mon ambition suprême était d’écrire un roman à succès, mais faute de talent et d’inspiration je me résignais à ne rédiger que des banalités quand il m’est tombé sous les yeux, tout à fait par hasard, un récit qui m’emporta au-delà de ce que vous pouvez imaginer.
Ce fut sans doute l’histoire la plus folle que j’ai pu vivre, la plus hallucinante qu’il vous sera donné de lire et la plus difficile à raconter. Une seule chose est certaine, même dotée d’une imagination prodigieuse aucune romancière n’aurait osé concevoir un tel scénario. Malheureusement il n’était pas possible pour moi d’en sortir intacte car jusqu’à la dernière phrase, l’ultime seconde, j’eus la sensation, à tort, d’être manipulée.

 Lorsque vous découvrirez la nature de celui que je soupçonnais d’être l’âme de cette manipulation il est fort probable que vous tomberez de votre chaise .

Restez assis c’est une image.



Mon prénom est Emma.


Emma serait, parait-il, un diminutif d’Emmanuelle qui signifie « Dieu est avec nous » en Hébreu et « maison » pour les Germains. Prénom mal adapté en la circonstance, Dieu ayant les homosexuels en horreur et les tenant en abomination d’après les religieux, Sa Divinité a constamment boudé notre maison.

 Le Saigneur (version sanguinaire et schizophrène de Seigneur) est volontiers grognon envers ses créatures sortant des sentiers battus et n’hésite pas à inspirer à certains radicaux libres déséquilibrés l’idée saugrenue d’égorger leurs frères et sœurs pour lui être agréable.
 De plus généralement ses représentants terrestres n’ont aucune sympathie officielle pour les vices qu’ils sont censés ne pas avoir. Heureusement en privé ils sont plus cools, moins tatillons avec le règlement et souvent d’humeur caressante avec les petits garçons.



Ma vie affective avait démarré comme celle de beaucoup de femmes de mon âge :
 Petits-amis - flirts plus ou moins appuyés - bel amoureux - passion vraie ou idéalisée – mariage avec un homme se révélant plus intéressé par sa console de jeux que par le corps de sa femme - ennui conjugal …
Et arriva ce qui devait arriver mais à la puissance dix :

Entrée en scène d’Isabelle, 42 ans, fille unique d’une grande famille de soyeux Lyonnais - révélation de ce que je crus être ma vraie nature - dévastation sentimentale- premier divorce suivi d’un second mariage.

 Le 16 mars 2019 jour de mes 33 ans, Isabelle la nouvelle passion de ma vie a donc répondu « oui » à cette question posée par un maire d’arrondissement lyonnais très mal à l’aise :
-          Voulez-vous prendre pour épouse Madame Emma M… ici présente ?

S’aimer entre femmes à la vue et au su de tous dérange encore beaucoup de personnes, on se demande bien pourquoi, malgré cela nous étions fermement disposées à vivre notre amour au grand jour comme tout le monde.


En août, grâce à une part de l’héritage venu de sa grand-mère maternelle richissime, notre rêve put enfin se réaliser : quitter Lyon et vivre en Provence… ou presque et nous consacrer uniquement à nos passions : Isabelle avait un vrai talent de peintre et j’allais pouvoir me consacrer à l’écriture de mon roman pour peu que l’inspiration veuille bien me visiter.

Par chance, ravi de se séparer à bon compte d'une collaboratrice dont les mœurs le révulsaient et lui ôtaient tout espoir de la voir rejoindre le cheptel de son harem, le beau patron de l'agence de pub dont j'étais salariée signa sans trop discuter une rupture conventionnelle qui me permit de percevoir une petite indemnité de départ et de bénéficier de droits à chômage pendant 24 mois.
 Les cochons ne sont pas tous des porcs !


J’ai précisé « vivre en Provence ou presque » car le pays de Fayence est une « singularité » comme diraient les astronomes, situé trop au sud pour se croire encore en Provence et 30 kms trop au nord pour prétendre faire partie de la snobissime côte d’Azur.

 On nous avait mises en garde sur le niveau élevé des prix de l’immobilier de cette belle région du Var, heureusement cette inquiétude budgétaire fut rapidement dissipée, l’élégante maison provençale que nous avons achetée, ou plus exactement qu’Isabelle a achetée grâce à son héritage, n’était vraiment pas chère. Son prix plus que raisonnable s’expliquait très simplement : les acheteurs ne se bousculaient pas pour acquérir celle que les gens du village nommaient « la maison du malheur » et les héritiers que nous n’avons jamais rencontrés, la transaction se faisant par l’intermédiaire de leur notaire, étaient pressés de tourner la page.


 Ne pas être superstitieux permet parfois de réaliser de belles affaires. C’était vraiment une très belle affaire et le fait que les anciens propriétaires, sans doute devenus fous, se soient suicidés par le poison l’an dernier ne nous inspirait aucune crainte ni angoisse métaphysique, notre couple fusionnel de femmes soudées par les épreuves n’avait plus peur de rien. Nous ne savions pas à cette époque que la région présentait un taux anormalement élevé de suicides depuis quelque temps.

Le véritable amour se révèle dans l’adversité comme les étoiles dans la nuit dit-on. Depuis cette rencontre coup de foudre qui nous conduisit à tout quitter de notre ancienne vie « normale » nous avions connu maintes vicissitudes et surmonté bien des écueils : débarquements intempestifs de mon ex-mari à toute heure accompagnés d’insultes et menaces, regards hostiles des honnêtes gens de notre immeuble de la Presqu’ile, rires gras et agressivité de la  racaille macho de la « rue de la Ré », comportement méprisant de certains commerçants ou artisans du quartier de la Guillotière, second mariage, homosexuel celui-là, célébré à regret par un maire d’arrondissement offusqué et réprobateur pour qui le concept d’union entre gens du même sexe était manifestement scandaleux.   Tout cela nous avait forgé une solide carapace, résilience 110 sur une échelle de 1 à 100.

 Il serait néanmoins malséant de nous plaindre de ces désagréments mineurs, dans plusieurs pays les LGBT (lesbiennes, gays, bis, transsexuels) sont poursuivis et condamnés comme de dangereux criminels ou considérés comme des sous-humains. Pourtant ils ne font que s’aimer…différemment, chacun devrait être libre de faire ce qu’il veut avec son cœur et ses fesses.

Génial troubadour adulé par mon père, Brassens, face à l’intolérance de nos contemporains, aurait sans doute chanté :

                                                             Je me demande pourquoi bon dieu                                                                   Ça vous dérange qu’elles vivent un peu

Le lendemain de la signature de l’acte définitif de vente le camion de déménagement est arrivé. Installées sommairement nous avons commencé à ouvrir les cartons, émerveillées par le charme de cette magnifique demeure :  murs et cheminée ronde en pierres, vue sur l’Estérel, aperçu de la baie de Saint Raphaël, piscine, grand jardin arboré de vieux oliviers, arbousiers et mimosas, petit mas indépendant pouvant servir de remise ou de maison d’amis, les anciens propriétaires étaient vraiment de grands malades mentaux, comment peut-on habiter un tel endroit et finir par s’empoisonner ? J’allais bientôt apprendre à ne jamais porter de jugement sommaire.

 C’est en nettoyant la cave pour y déposer quelques bouteilles précieuses de vin de bourgogne et de champagne rescapées de la noce qu’Isabelle, mon épouse, (ou dois-je dire mon mari ?) a découvert sous une « dame-jeanne » entourée de paille posée sur la terre, une petite boite en plastique transparente dans laquelle se trouvait une clé USB entourée d’un morceau d’essuie-tout, sans doute en protection contre l’humidité.


Chez les hétéros une sorte d’équilibre comportemental s’établit naturellement, l’homme et la femme ayant des qualités et des défauts différents ils se complètent et se régulent souvent réciproquement, à contrario un couple homosexuel étant une entité très particulière qui exacerbe les caractères et les capacités propres à chaque sexe, je crois bien que nous étions excessives en tout, surtout en curiosité.
C’est sans doute pour cela que, laissant tout tomber, nous nous sommes précipitées pour lire la clé USB en la connectant à l’ordinateur.

Ce qui y était écrit est sans conteste l’histoire la plus hallucinante qu’il m’ait été donné de connaître.

 Malheureusement je n’en suis pas sortie intacte.

Mais qui aurait pu voir ce que j'ai vu, apprendre ce que j'ai appris et continuer sa vie comme avant  ?


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Ce texte est tiré de mon prochain roman intitulé vous l'avez compris :


Méfiez-vous du vieux qui porte

 une casquette à carreaux sur la tête.












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