mercredi 23 septembre 2015

Le chemin meurtrier ( 7 ) raconté par le vieil Henri depuis Platja d'Aro.

Dans la nuit Eden rêve, elle poignarde un homme qui tente de la déshabiller.
Au petit matin elle s'éveille apaisée. - Je suis en train d'évacuer toute la haine et la violence qui sont en moi, il faut impérativement que j'en parle à Michel Ange , c'est le seul qui peut comprendre et m'expliquer ce qui se passe.
C'est la première fois depuis le début de son périple qu'elle pense à lui sans rancœur. Elle allume son téléphone , quatre textos de M A s'affichent.
 hier 10h - Je sais que vous êtes sur le chemin de Saint Jacques, voulez- vous que je vous rejoigne.
        10h 11- Je vous aime vous me manquez.
        12h 13 - me voilà relégué dans les faubourgs et banlieues de votre bon plaisir
        13h 25 - Je viens d'apprendre deux meurtres sur le chemin de Saint Jacques, je suis mort d'inquiétude pour vous.
Ces messages ont réamorcé sa colère, ce sont toujours de belles paroles creuses, des formules vides balayées d'un mot par le serpent, la haine revient irrémédiablement en elle, elle ne répond pas.
Dans la salle des petits déjeuners BFM TV annonce: " un employé communal a été retrouvé poignardé dans l'église de Gréalou, département du Lot, la police privilégie la piste d'un mari jaloux, la victime était connue pour ses nombreuses relations extra-conjugales."
Voilà donc l'origine de son rêve de la nuit dernière, elle a sans doute entendu l'info en dormant.
Après un copieux petit déjeuner elle quitte Cahors par le pont Valentré, grimpe péniblement les échelons de fer fixés dans la falaise, rejoint Montcuq puis s'arrête pour la nuit au gite les figuiers à Lauzerte.
Mercredi 12 mai 2010.
Eden quitte Lauzerte et se dirige vers Moissac, cette fois elle a pris ses précautions, avant de repartir elle s'est munie d'un solide casse-croûte enveloppé dans une feuille de papier aluminium. Un peu après-midi elle s'arrête dans la forêt,s'installe sur un tronc d'arbre mort couché.
Quelques minutes plus tard une randonneuse s'assoit à côté d'elle, la quarantaine légèrement enveloppée, mignonnette, cheveux bruns coupés courts. - Bonjour je m'appelle Brigitte, Brigitte Levesque. Elle parle avec un accent canadien à couper au couteau, curieusement elle porte un vieux sac à dos complètement inadapté. Pour soulager ses épaules cisaillées par le poids elle a interposé des éponges sous les bretelles beaucoup trop étroites de son sac. Elle propose à Eden de se joindre à elle quelques jours, elles seront plus en sécurité à deux , avec tous ces meurtres....


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