mardi 15 septembre 2015

Le chemin meurtrier

Mercredi 5 mai 2010. AUMONT D AUBRAC , Lozère.

Eden couche à L'Aubrac Hôtel . Elle ferme les yeux, s'oblige à ne plus penser à M A . Malgré sa fatigue elle peine à s'endormir et se réveille en sursaut, à bout de nerfs, son cauchemar est réapparu , la petite fille essaye de fuir en vain l'homme en noir qui veut la caresser. Elle voudrait tant la prendre dans ses bras pour la consoler, pour lui raconter aussi sa propre douleur. Ne supportant plus son impuissance , la haine absolue envers cet homme en noir la fait trembler de rage, elle pleure à gros sanglots. A demi endormie la nuit, à demi éveillée le jour elle est épuisée, elle englobe MA et l'homme en noir dans une même colère et un même besoin de destruction, elle perd la notion du temps, de la réalité, du sens de sa vie. Seul sentiment en son âme : la haine !

Jeudi 6 mai 8 heures du matin.

Il tombe des trombes d'eau, pas un chat dans les rues du village, elle s'abrite sous le porche de l'église fermée à clé, sort un poncho imperméable de son sac à dos. Une petite Dacia se gare devant l'église, un homme en sort précipitamment avec des fleurs dans les mains, un curé à l'ancienne un peu rondouillard. Il fouille dans les poches de sa soutane, exhibe triomphalement une grosse clé en fer, ouvre la porte de l'église. Avant d'entrer il sourit à Eden et l'invite gentiment.
- Entrez vous mettre au sec quelques instants.
Elle entre malgré sa répugnance irraisonnée pour ce lieu, pose son sac et son poncho sur un banc. Il renferme la porte et glisse machinalement la clé dans la serrure intérieure.
- Bienvenue dans la maison du seigneur. Il faut que je décore un peu l'autel, j'ai un baptême samedi après la messe, je suis le prêtre d'une paroisse qui compte quatorze villages, un boulot de fou .
Volubile il poursuit - Il n'y a plus de prêtres, plus de paroissiens, personne ne croit plus en rien , le paradis , l'enfer tout le monde s'en moque. Le malin sait se rendre séduisant pour tromper les hommes et les attirer loin du seigneur, sa plus grande ruse est de faire croire qu'il n'existe pas, que l'enfer même n'existe pas .
Leurs regards se croisent . Le curé se demande pourquoi le regard de cette femme est si triste.
Il pose la main sur son épaule, geste qu'il voulait affectueux et paternel , elle le ressent comme une agression , comme la main du concierge qu'elle avait transpercée avec son stylo.
L'homme se tourne vers l'autel, gêné, il a senti un mouvement de répulsion pourtant dans son esprit il n'y avait aucune ambiguïté.
Une mécanique infernale se met en action : la lumière colorée des vitraux, la fraîcheur du lieu, les odeurs de l'église, l'homme en noir qui parle de l'enfer tout se confond. Une lumière rouge s'allume dans son cerveau, le serpent se déchaîne en elle - Tu es comme la petite fille, il va te faire du mal , il faut l'arrêter, tu dois la défendre, tue le, TUE LE!

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