Le chemin meurtrier(10) raconté par le vieil Henri depuis Collioure

Aujourd'hui nous sommes allés à  Collioure  avec mes potes . Croyez moi ou non, bien que les paysages soient fabuleux, je n'ai qu'une envie, rentrer chez moi . 
Sur le bord de mer, on regardait défiler les gens, une superbe jeune fille passe devant nous, Robert nous a fait la honte, à voix haute il a dit : putain, celle-ci je la baiserais bien. Il se prend pour un séducteur , à 70 berges! ( oui, de mon temps pour faire semblant d'être dans le coup on ne disait pas 70 ans mais 70 berges. je sais pas comment vous dites maintenant.)
La jeune fille a souri, s'est arrêtée à sa hauteur et a lancé : Vous me baiseriez BIEN ? vous voulez sans doute dire VOLONTIERS !
 Non contente d'être belle elle était intelligente.Elle m'a fait penser à celle à qui on proposait de boire un verre cul sec et qui nous avait rétorqué : Cul sec, vous avez résumé le drame de ma vie. A chacun ses problèmes hé hé .
 Bon, je reviens à l'histoire d'Eden.

Eden aperçoit le panneau d'entrée du village de Saint Antoine. Elle s'étonne d'être là, elle voit le soleil décliner à l'horizon, se rend compte qu'elle a marché 30 kms machinalement. Sa gourde est vide, elle n'a aucun souvenir de sa journée ni de ce qu'elle a fait la veille , elle a encore zappé ces dernières 24 heures ce qui ne l'inquiète pas trop, sa mémoire fait encore une fois l'impertinente, c'est une vieille habitude pour elle.
 Elle couche à Lectoure le lendemain et arrive à  La Romieu (gers) le surlendemain.
Ce village de La Romieu est extraordinaire, les rebords de fenêtre sont tous occupés par des statues de chat, à cause d' une légende. Vous voulez que je vous raconte cette légende en peu de mots ? Oui? bon, d'accord.

Au 14e siècle suite à une grande famine tous les chats furent mangés par les habitants sauf ceux d'une petite fille nommée Angéline qui les cacha dans son grenier. Quand la vie reprit son cours normal les rats proliférèrent grâce à l'absence de prédateurs et menacèrent le village d'un nouveau malheur en détruisant toutes les récoltes.
Angéline sortit alors ses félins qui avaient fait des petits, ils se ruèrent sur les rats et sauvèrent les récoltes. Depuis, les villageois reconnaissants célèbrent les minets héroïques en installant une de leur statue sur chaque rebord de fenêtre. Je ne sais pas si cette histoire est vraie mais elle est bien trouvée.
Malheureusement, il aurait fallu plus d'un matou pour sauver le séminariste retrouvé mort le lendemain dans la collégiale.
La suite demain si je suis toujours vivant.