lundi 17 août 2015

Quatrième message

   Je ne sais pas pourquoi, j'avais un pressentiment : cette femme était dangereuse mais moi j'étais en sécurité près d'elle. J'étais presque certain qu'elle était responsable de  tous les meurtres commis ces derniers jours sur le chemin de Saint Jacques de Compostelle, le camino frances, pour moi c'était Azraël l'ange de la mort. 
Je me suis traité de vieux fou mythomane. Comment et pour quelle raison une créature aussi sublime pourrait-elle avoir tué tous ces gens?
 Nous avons continué notre conversation, j'ai voulu lui donner un indice, je lui ai dit - n'oublie jamais les paroles que je vais prononcer si un jour tu veux trouver le secret 
. Elle m'a répondu - attendez je n'ai aucune mémoire je vais vous enregistrer sur mon téléphone. J'étais un peu décontenancé mais elle m'a expliqué toutes les fonctionnalités des téléphones modernes : il parait qu' on peut prendre des photos, consulter ses messages des mails comme ils disent, envoyer des sms je ne vois pas trop à quoi ça sert, avoir accès à internet, enregistrer mes paroles, si ça se trouve on peut même téléphoner, hé hé.
Tout fier d'être enregistré j'ai déclamé: Paul a vu la vérité, la vérité est dans le corps du Christ. Surprise elle a dit - c'est tout ? J'ai répondu - c'est tout et c'est suffisant pour mettre un monde à feu et à sang. Des tas d'idées trottaient dans ma vieille tête, je lui ai alors appris que ce secret avait été amené en France au 16e siècle par un juif espagnol obligé de fuir l'inquisition et le bûcher, un marrane ou conversos soupçonné comme beaucoup de ses coreligionnaires de  judaïser en secret.
J'avais peur de l'ennuyer avec mes vieilles histoires mais elle continuait à me regarder gentiment, presque avec tendresse. J'ai fait tourner ma grosse chevalière en or autour de mon annulaire droit, mes amis me charrient toujours sur ce bijou qui me fait ressembler, disent -ils à un parrain de la mafia. Il est vrai que lorsque j'étais plus jeune cette grosse chevalière mais surtout ma carrure et mes yeux bleus ont fait chavirer la vertu de plus d'une fille. J'avais une devise : la femme d'un copain c'est sacré .... il faut qu'elle y passe. J'ai eu des tas de maîtresses mais pas une n'arrivait à la cheville de ma sublimissime compagne de banc.

A demain peut-être.



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