mercredi 19 août 2015

Sixième message

Le journal disait : une vraie boucherie. Le lendemain on en savait plus.
Les Ecossais avaient été retrouvés morts chez eux, leur maison était fermée de l'intérieur, sur la table il y avait deux couverts, un flacon de whisky bien fatigué, deux bouteilles de vin de Bergerac totalement vides, un nombre impressionnant de mégots de cigarettes et de joints. La femme avait reçu deux coups de couteau et le mari, gaucher tenait dans sa main gauche un couteau de cuisine sur lequel il s'était vraisemblablement empalé en se couchant dessus. Ils avaient eu une relation intime juste avant leur mort. Le couple était bien connu de la gendarmerie pour leurs disputes fréquentes et pour la violence de l'époux très jaloux de sa jolie épouse un peu légère.
L'équation fut vite résolue: maison fermée de l'intérieur + état d'ébriété + stupéfiants + jalousie + couteau présent sur les lieux = mari coupable. Affaire classée.
 J'étais presque déçu, mon ange de la mort n'était pas la responsable du massacre...
J'avais toutefois  quelque chose qui trottait dans ma tête, je n'arrivais pas à me souvenir quoi. Je ne sais pas si ça vous arrive d'avoir capté inconsciemment un détail, de l'avoir dans un coin du cerveau et de ne pas pouvoir l'identifier clairement. Ce n'est que le surlendemain que j'ai pu dire Euréka .
Lorsque je suis arrivé près du banc vert où l'apparition mangeait son sandwich, elle parlait à voix haute avec quelqu'un, elle disait à peu près : - Si si tout à fait et j'assume, je les tue tous avec beaucoup de plaisir même et c'est toi le plus stupide de nous deux .
Pourtant ELLE ETAIT SEULE SUR LE BANC.
La nuit je repense à elle. Si elle avait vécu à l'époque de Notre Dame de Paris, les trois trous du cul: Quasimodo, Frollo et Phébus auraient sans doute abandonné Esmeralda, ses cheveux, son jardin et ses jupons couleur de l'arc en ciel pour se jeter aux pieds de mon ange. Voilà que je l'appelle mon ange, Alzheimer me guette.
Quelques .semaines plus tard, une policière d Auch, une certaine Laurence Poncet est venue m'interroger.

à demain peut-être

Aucun commentaire: