jeudi 29 octobre 2015

Je t'adore. Moi plus

Le sms adressé à M.A porte bien son nom, il est court et efficace: Apl-moi.
la réponse est immédiate, à croire que M.A vit avec les yeux rivés sur l'écran de son téléphone.
ENFIN? Je m'isole
et t'appelle 
immédiatement.

Tout tremblant il se lève d'un bond, prend les clés de sa voiture et part sans rien dire à sa femme pour téléphoner à sa princesse perdue et retrouvée.
 Trois minutes plus tard il l'appelle, se jurant de la rejoindre où qu'elle soit.
- Bon dieu où étais-tu, j'ai frisé la crise cardiaque. Trois semaines sans nouvelle de toi, ne refais jamais çà.Avec tous ces meurtres je ne vivais plus, j'ai eu si peur pour toi, peur de te savoir en danger, encore deux cadavres découverts hier, bordel de merde, sale gosse !
Il semble très en colère. Elle reste silencieuse, complètement bloquée, deux cadavres... mais de quoi parle-t-il? Il se trompe, elle est bien vivante seul son frère Loïc est mort , mais comment le sait-il déjà? Elle est complètement perdue, cependant paradoxe des paradoxes, être grondée par une voix aimée la rassure, au moins il n'est pas indifférent, quel bonheur de l'entendre.
- Allo, tu es là? Allo, allo !
Elle prend une grande inspiration et répond :
- Oui je suis là.
- Qu'est-ce qui se passe, ton père ne va pas bien?
- Non...si..Ce nest pas trop grave finalement. Enfin si, c'est pire que grave, ce n'est pas sa santé qui est menacée mais la mienne.
- Attends Eden je ne comprend rien à ce que tu me dis, tu es blessée ?
- Michel-Ange ne crie pas s'il te plait, je suis trop anéantie, il m'arrive quelque chose d'innomable, au-delà de tout ce que tu peux imaginer. Je ne peux pas t'expliquer par téléphone, j'ai besoin de te voir, de te raconter, j'ai besoin de toi si tu veux encore de moi. Je rentre à Cannes , je dois d'abord parler à ma tante, moi(même je ne sais pas tout, accepte-tu de venir me voir après?
- Femme de peu de foi, oui dix fois oui, bien sûr que je veux encore de toi, plus que jamais, non seulement je veux te voir mais je suis prêt à te rejoindre où que tu sois, moi aussi j'ai besoin de te toucher, de te respirer. Je m'inquiète tellement pour toi, qu'est-ce qui se passe ?
- Tu m'aimes encore un peu alors?
- Je t'adore.
- Moi plus.
- Moi plus plus .
Leur ancien rituel la réconforte, elle n'est plus seule. Elle reste un moment dans sa voiture, cinquième symphonie de Beethoven à fond, elle repasse en mode guerrier.
Pam pam pam pam , il m'aime encore.
Elle est passée du désespoir le plus total à l'euphorie la plus folle.
Elle s'organise dans sa tête : repas entre filles, chargement des bagages, plein d'essence, retour à Cannes , discussion avec sa tante et faire un enfant avec M.A.

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