dimanche 4 octobre 2015

le chemin meurtrier (17) raconté par le vieil Henri

Mardi 18 mai 2010, cinq heures du matin.

Eden se réveille avec un mal de tête atroce, la bouche pâteuse, elle cherche MA. Il est forcément là juste à côté d'elle, elle le devine,elle le sent encore en elle. Il l'a prise comme une bête, l'a défoncée , l'emmenant jusqu'à l'orgasme extrême. Elle ne le voit pas, la lumière du couloir restée allumée fait apparaître les deux Ecossais affalés, endormis près d'elle. Elle cherche son Dieu Michel Ange et ne trouve qu'un homme ridicule avec un petit ventre couvert d'un tricot noir en train de ronfler. Le serpent s'est réveillé lui aussi :- tu es vraiment une grosse salope, tu imagines ce que M A penserait de toi !
- C'est la meilleure, maintenant tu le défends, c'est ton copain peut-être? T'es vraiment un grand malade, un jour tu veux le tuer, le lendemain c'est ton meilleur ami.
- C'est mon meilleur ennemi ça crée des liens. Bon on verra plus tard, maintenant il faut me faire disparaître tout ça, ils ont vu ton arme, ont goûté ton côté pervers, tu n'as pas d'autre choix: tue-les, TUE-LES, ils t'ont salie, ils t'ont fait boire, t'ont droguée, comme la petite fille tu as été abusée. Détruis les c'est tout ce qu'ils méritent!!
- Non laisse moi, c'est toi qui m'as dit de me faire plaisir, c'est toi le salaud.
- Mon cul oui, tu en crevais d'envie, tu n'as pas le choix, maintenant qu'ils t'ont bien baisée tu vas voir , je ne leur donne pas dix minutes après ton départ pour appeler les flics et signaler qu'une femme suspecte est passée chez eux. Tu prends ton couteau et tu fais ce que je vais te dire, c'est tout!
- Pas elle !
Le serpent est implacable : - Tous les deux, elle en premier tout de suite, lui après , un seul coup.
Eden est complètement soumise à la voix qui résonne et raisonne dans sa tête. Elle sort son couteau, fait jaillir la lame poignarde l'homme, un seul coup puis la femme, deux coups, ils passent sans s'en rendre compte du sommeil à la mort.
- J'avais précisé la femme en premier.
Elle sanglote comme une petite fille : - je l'aimais bien elle.
- Oui mais ce n'est pas le moment de s'attendrir, tu as du sang partout, tu te douches et tu te casses. Vite!
Elle se précipite sous les jets brûlants et se sèche rapidement . Machinalement elle plie la serviette mouillée et la remet dans l'armoire, détail important pour la suite.
La table est toujours chargée des couverts du souper.
-Tu laves un verre, une assiette,une fourchette et un couteau, tu les ranges dans le vaisselier.
Il ne subsiste plus sur la table que les couverts pour DEUX personnes, elle récupère les mégots de ses Lucky Strike convertibles, les mets dans son paquet vide qu'elle enfouit dans sa poche.
Le serpent commande avec une lucidité sans faille : - Tu déposes un couteau de cuisine de la dimension de ton poignard dans la main GAUCHE de l'homme après l'avoir trempé dans le sang de la femme, couche- le sur le ventre comme s'il s'était jeté lui-même sur le couteau, ça fera illusion quelques jours.
A six heures du matin Eden sort sans bruit de la maison, côté falaise, par la porte arrière qu'elle claque derrière elle après une brève pensée pour la petite écossaise.

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