- Mais à qui parlais-tu alors?
- A personne, continue, lui ordonne-t-elle.
Vexé le père poursuit.
- Tu es de plus en plus désagréable, tu as toujours été différente , avec Loïc aussi tu avais un comportement bizarre.
Le souffle d'Eden s'accélère, quelque chose de terrible va sortir de la bouche de son père . Elle est en panique mais il va lui donner la clé de la prison dans laquelle son esprit malade est enfermé.
- A cette époque on habitait Clermont-Ferrand et on avait acheté une petite maison de campagne à Lachaux près de Vichy.On y passait tous nos week-ends quand Loïc rentrait de son internat et toutes nos vacances.Tu avais six ans il en avait quinze. Loïc était fou de toi, attiré comme un papillon par une flamme, il faut dire que tu étais jolie comme une fleur et depuis ta petite enfance tu cherchais en permanence son attention, ses bras ses câlins et ses bisous.
On a gardé cette maison cinq ans, c'était une ancienne ferme en pierres avec une fenière au-dessus de la grange où tu allais te cacher malgré sa dangerosité et mon interdiction, une ouverture à l'arrière du bâtiment donnait dans le vide.
Le 2 juillet 1989 est devenu pour moi un jour maudit, c'est le jour où mon coeur est mort. Ta petite soeur Noémie avait 3 ans, tu en avais onze et mon fils 19. A midi tu avais disparu comme souvent, tu ne répondais pas à nos appels, Loïc est allé te chercher, il t'a trouvée cachée dans la fenière..
Il s'arrête, la fixe haineusement , il semble avoir envie de la frapper :
- Tu veux vraiment que je continue ?
Eden est terrifiée, prête à sortir le poignard de son sac, le serpent intervient par sa bouche :
- Vas -y, je veux savoir .
- Un instant après, ta mère et moi avons entendu un cri puis un bruit sourd, vous étiez tombés tous les deux du haut de la fenière, une chute de six mètres, la tête de Loïc s'est fracassée sur un rocher, il est mort sur le coup.
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