samedi 24 octobre 2015

Tais-toi.Tu ne comprends rien aux sentiments humains !

Serge Boudoux est bien gentil mais c'est moi, le vieil Henri qui raconte, non mais! 


Donc revenons à l'histoire d' Eden.

Le serpent hurle dans la tête d' Eden:
- sors ton couteau et saigne-le.
Eden fouille dans son sac, s'apprête à sortir son poignard, la porte de la chambre s'ouvre, sa mère et Noémie entrent, un bouquet de fleurs et un sac de linge à la main.
Noémie, voyant son père et sa soeur face à face, prêts à se déchirer s'insurge.
- C'est incroyable, on ne peut pas vous laisser seuls cinq minutes sans que vous déterriez la hache de guerre, avec maman nous souffrons suffisamment de vos disputes continuelles, j'en ai marre.
Le père change instantanément d'attitude.
- Tout va très bien mon trésor.
Eden repose son sac, une envie de vomir tord son estomac, l'atmosphère est irrespirable, elle voudrait fuir mais reste tétanisée.
Maintenant les masques sont tombés, elle est une étrangère indésirable dans sa propre famille et cerise sur le gâteau elle est considérée par son père comme l'unique responsable de la tragédie qu'il vient de lui avouer. De plus elle a l'horrible pressentiment que son père est loin d'avoir vidé l'abcès, pourquoi a-t-elle identifié Loïc comme l'homme de ses cauchemars, il y a autre chose qu'un accident derrière tout ça pour que son père la haïsse autant, aucun papa digne de ce nom ne pourrait imputer une telle responsabilité à une fillette de onze ans.
Elles ont toutes les trois terriblement souffert de son exil imposé par son père. Elle se souvient de leurs pleurs à chacun de ses départs pour Cannes, des câlins que Noémie venait lui faire en cachette la nuit dans son lit, des rires de sa maman dès qu'elles étaient ensemble toutes les trois. Elle se rappelle également de ses colères violentes lorsque le père se rapprochait d'elle. quel gâchis. De plus elle ressent un sentiment de  honte, honte de quoi et pourquoi?
Elle essaie de faire bonne figure, le père explique son opération en détail, sa mère rassurée  de voir son homme aimé et dominant depuis toujours hors de danger le regarde avec affection.
Le serpent revient à la charge:
- Ta mère est complice de toutes ces années de mensonges et des manipulations de son mari, elle ne vaut pas mieux que lui. Tue la elle aussi, sans oublier sa fille préférée, petite merdeuse sainte nitouche qui aurait pu crier beaucoup plus tôt son désaccord sur la manière dont il te traite , en réalité  elle cachait bien son jeu, elle faisait semblant de t'aimer.
- Tais-toi ! dit-elle à voix haute, tu ne comprends rien aux sentiments humains.
Il faut qu'elle parte, vite, à tout moment le serpent peut prendre les commandes de son esprit et qui sait ce qui pourrait arriver ?

Aucun commentaire: